Maniac Cop, premier du nom, série B, slasher culte, et peut-être plus encore. Film sombre, sorti en 1988, réalisé par William Lustig (déjà connu à l'époque pour son précédent et non moins célèbre Maniac de 1980), Maniac Cop s'impose dans une ville de New York, nocturne, inquiétante, et que Matt Cordell parcourt pour se rendre justice d'une manière toute particulière... Comme dit précédemment le film se déroule surtout la nuit, ce qui a tendance à rendre certaine scènes assez confuses, Cordell apparaissant et disparaissant à volonté, invisible dans l'obscurité de la cité où il fut jadis un policier vivant, sévère mais juste, bien avant que le destin ne se retourne contre lui et le transforme en zombie à l'allure martiale, condamné à errer. Le scénario est bien trouvé et cohérent, les dialogues corrects, et on notera une volonté de montrer des personnages relativement fragiles, en aucun cas des héros, mais des humains avec leurs problèmes, leurs bons et mauvais côtés, toutefois sans réelle possibilité de s'identifier à l'un(e) d'entre eux. Le casting n'a pas à se plaindre, primo grâce à l'interprétation du regretté Robert Z'Dar, maquillé pour l'occasion, dont Maniac Cop offrira un tremplin vers d'autres productions, de part son large visage, un trait reconnaissable, à l'image d'autres acteurs connus pour une allure qui se démarque et qui finalement reste dans les mémoires. Vient ensuite Tom Atkins, et son personnage menant une enquête coûte que coûte face à une hiérarchie aussi sourde que sceptique, ne trouvant un réel appui qu'auprès de deux collègues (interprétés par Bruce Campbell et Laurene Landon) également aux prises avec le terrible officier Cordell. On reconnaîtra aussi l'acteur William Smith. La musique, un des piliers du film, et composée par Jay Chattaway, apporte une atmosphère mélancolique, trouble, triste aussi, s'accordant totalement avec l'histoire de Cordell, ainsi que quelques titres plus énergiques comme "The Chase". Point important de ce Maniac Cop, c'est qu'il n'est pas un slasher comme les autres, on est pris dans le drame vécu par le personnage principal et sa quête de vengeance confinant à la cruauté dont il a lui-même été victime, ce qu'on peut voir à travers ses souvenirs, son esprit perdu, et en particulier un flash-back brutal et symbole d'injustice. Pour finir, voici un long-métrage qui mérite son titre de "film culte", qui reste original et se distingue sur plusieurs points, comme son atmosphère, ses interprétations, sa musique également, et qui verra se profiler deux suites respectables.