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    Koyaanisqatsi, la prophétie
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    69 critiques spectateurs

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    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 24 février 2013
    Indescriptible, voilà le mot qui cerne parfaitement cette oeuvre monumentale. Derrière ce titre des plus énigmatique se cache certainement l'un des plus grands films jamais vu, allant au-delà de son statut cinématographique pour devenir une expérience immersive et puissante. Car la principale caractéristique de Koyaanisqatsi est sa narration d'une rare fluidité, suivant un ordre à la fois logique et surprenant, dressant le portrait de la société vu de haut, alternant entre la foule et l'individu au milieu de cette foule. On suit ainsi cette société en s’immisçant dans ses profondeurs, ses aspérités et même sa violence. Ces thèmes riches sont traités d'une manière inédite, puisque cette oeuvre muette ne se repose que sur ses images et la musique de Philip Glass. La mise en scène prend donc deux formes principales, le panorama qui présentent la société sous une vue d'ensemble et les plans larges au sein de la ville, présentant la face cachée de cette ville. Dans cette idée, on pourrait d'ailleurs trouver de nombreuses similarités avec les temps modernes de Chaplin, film contemporain édifiant sur une société de masse où l'individu a cessé d'exister. Ainsi, on retrouve de nombreuses comparaisons entre les hommes et les machines, se complétant, se remplaçant. Il faut aussi noter que les plans du film suivent deux chemins différents, certain étant ralenti et d'autres accélérés, accentuant toujours cette effet de masse. L'image prend donc ici tout son sens, devenant l'unique centre d'interêt dans cette expérience immersive, renforcée par une musique grandiose et hallucinante qui montre le gigantisme de notre civilisation.
    Koyaanisqatsi n'est donc pas un film qui se voit mais bien un voyage unique d'une rare puissance.
    Backpacker
    Backpacker

    77 abonnés 780 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 25 mai 2007
    Premier film à aborder la problématique de la surconsommation et la folie de l'homme dans surproductivité... Et par extension, le développement durable... C'était en 1984 et visionnaire d'une certaine manière... On constate que cet excellent documentaire expérimental à la musique vibrante de Philipp Glass n'a hélas pas permis un sursaut humain plus rapide dans le domaine de l'écologie... "Koyaanisqatsi" est un petit bijou ESSENTIEL à voir et revoir à l'envi...
    Petitgraindesable
    Petitgraindesable

    20 abonnés 71 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 19 mars 2018
    Outrageusement démonstratif, étalage de moyens énormes pour nous assommer d'images trafiquées à l'excès, d'une beauté parfois époustouflante, mais surtout simpliste et prétentieux. La musique de Philip Glass, entêtante, que j'aime énormément dans certains ballets contemporains, est ici insupportable parce qu'elle se cumule à des images tout aussi entêtante. Trop c'est trop ! Une épreuve ! Godfrey Reggio est au cinéma ce que Yann Arthus-Bertrand est à la photo : capable d'obtenir des financements faramineux pour assouvir son narcissisme. Certains sont éblouis par leur travail, mais l'éblouissement peut rendre aveugle.
    weihnachtsmann
    weihnachtsmann

    1 146 abonnés 5 130 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 23 avril 2017
    Un constat amer qui replace l'homme au centre de sa condition de terrien. Il hérite d'une planète et va la détruire. L'homme est malfaisant ou faible??
    Passionnant, muet et tragique.
    Ricco92
    Ricco92

    223 abonnés 2 148 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 12 mars 2018
    Véritable OVNI cinématographique en 1983, Koyaanisqatsi s’apparente plus à un film expérimental qu’à un documentaire. En effet, le film de Godfrey Reggio est un enchaînement d’images sans véritable lien narratif si ce n’est des blocs thématiques (paysages sans intervention de l’homme, transports, véhicules militaires, vie d’une grande ville en accéléré…) et sans aucun commentaire. Le spectateur est libre de donner un sens à cette suite de séquences ou de se laisser porter par la splendeur des images et envoûtante musique de Philip Glass. Godfrey Reggio signe ainsi un film d’une grande beauté et hypnotisant qui n’ennuie jamais une seconde malgré son absence totale de narration.
    Yves G.
    Yves G.

    1 456 abonnés 3 486 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 8 mars 2018
    "Koyaanisqatsi" ressort cette semaine à la Filmothèque. C'est une œuvre d'anthologie, qui compte parmi les 1001 Films à voir avant de mourir. Ce documentaire, sans parole, sans voix off, tourné en 1982, à la pire époque de l'histoire du cinéma ("E.T.", "Tron", "Conan le Barbare", "Tootsie", "L'As des as"...), n'a pas pris une ride.

    De quoi s'agit-il ? Le titre du film a été volontairement choisi pour être opaque au spectateur. L'imprononçable Koyaanisqatsi désigne en langue hopi une vie déséquilibrée. Et c'est en effet des déséquilibres du monde que traite ce documentaire écologique avant l'heure, quatre ans avant Tchernobyl, six ans avant que Time élise la planète "homme de l'année", dix ans avant le Sommet de Rio, vingt-cinq ans avant le Prix Nobel décerné à Al Gore...

    "Koyaanisqatsi" filme la Terre - en fait limitée aux frontières des États-Unis - la beauté primitive de ses immenses espaces naturels (la Monument Valley, le parc de Haleakal� à Hawaï...), l'empreinte indélébile qu'y laisse la présence humaine (le barrage de Grand canyon, des exploitations minières à ciel ouvert, deux essais nucléaires...) et la fourmilière que constituent les grandes mégalopoles brillantes de mille feux à la nuit tombée. L'absence de tout dialogue,, de tout commentaire, de tout sous-titre laisse le spectateur face à ces images qui montrent plus qu'elles démontrent. Il ne s'agit pas d'instruire le procès à charge du progrès technologique mais de montrer "la beauté de la bête" pour reprendre les mots de Godfrey Reggio.

    Novateur par son thème, "Koyaanisqatsi" l'est plus encore par la façon de le traiter. Jouant sur les échelles d'espace et de temps, filmant l'infiniment grand et l'infiniment petit, utilisant à la fois le ralenti, l'avance rapide et le time lapse, "Koyaanisqatsi" est d'une étonnante modernité. Les œuvres qui voudront utiliser les mêmes recettes se contenteront de bégayer : "Baraka" (1992), "Dogora" (2004), "La Marche de l'empereur" (2005), "Home" (2009), "Samsara" (2013)...

    Et surtout il y a la musique de Philip Glass. On la redécouvre à ses origines, avant qu'elle devienne ultra-célèbre et que, tarte à la crème et pont-aux-ânes, elle vienne illustrer la première scène élégiaque venue du cinéma hollywoodien. On est frappé de sa modernité. On réalise combien, à l'époque de Vangelis et John Williams, elle fut novatrice et iconoclaste. Elle est si envoûtante qu'elle en devient la vedette du film, prenant le pas sur les images pourtant sidérantes de Ron Fricke.
    Cinéphiles 44
    Cinéphiles 44

    1 358 abonnés 4 180 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 8 mars 2018
    Koyaanisqatsi est considéré comme le premier long-métrage à utiliser le time-laps, c’est-à-dire l’effet d’ultra accéléré sur des images d’une durée initiale plus longue. Sans aucun dialogue, le film se fait succéder des images de natures, de vies sociales d’individus et de paysages somptueux arrachés et détruits pas des bulldozers et la pollution. Mis en musique par Philip Glass, le long-métrage est une expérience cinématographique unique qui ressort 35 ans plus tard en version restaurée. Si les images splendides sont montées avec un tel talent par Ron Fricke, qui réalisera plus tard le chef d’œuvre Baraka, elles apportent surtout une vision négative de notre monde qui ne respecte plus la nature. L’ultra mondialisation prime sur tout le reste, même sur ce qui nous porte. Une véritable claque à ne pas manquer ! Ah et au fait pourquoi ce titre ? A l’origine Godfrey Reggio ne souhaitait pas donner de titre prétextant que le langage n’est plus capable de décrire le monde dans lequel nous vivons. Pour des raisons légales il n’a pas eu le choix. C’est donc le mot Koyaanisqatsi qui a été choisi. Il s’agit de la contraction de deux mots en langue Hopis, une tribu amérindienne du nord-est de l’Arizona et qui signifie la folie de la vie.
    D'autres critiques sur notre page Facebook : Cinéphiles 44 et notre site cinephiles44.com
    Aulanius
    Aulanius

    196 abonnés 1 707 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 21 mars 2012
    Je partais avec un appriori sur cet espèce de documentaire qui n'en n'est pas vraiment un et dès le départ, j'ai accroché. J'ai adoré ces plans longs magnifiques sur une musique envoutante. Seulement, ça, c'est la première partie du film, après ça se corse. En effet, on nous montre les industries, la pollutions, les gens, les auto-routes mais sur un fond sonore stridant et surtout stressant. C'est un peu simple de faire un long métrage sur la tournure que prend la planète, la seule chose qui joue en faveur du réalisateur, c'est l'année, car à cette époque, ce n'était peut-être encore pas trop porté à l'écran. Il faut avouer que les prises de vues sont originales et variées et que la vitesse l'est également donc c'est intéressant. Je pense que ça manque un peu de commentaires et que le fait de montrer les visages de certaines personnes, ça casse le mystère. Bon, en tout cas, j'ai passé un bon moment et je regarderai surement les autres opus de la série. 12/20.
    Kloden
    Kloden

    125 abonnés 997 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 27 août 2016
    Plutôt déçu du regard anthropocentriste qui plane encore un peu trop sur ce documentaire dont j'aurais souhaité un recul total. Malgré les modulations apportées par le technique du film et son mouvement perpétuel, le regard, ici, est encore trop humain pour s'assurer à mes yeux un potentiel de fascination intact. Les soucis viennent surtout du montage parfois suggestif, qui oriente quand même pas mal le ton du film vers la fable écolo. La plupart des plans, des tableaux esquissés, sont d'ailleurs recentrés sur l'humanité moderne, sur la question du bien fondé de son mode d'existence, sur sa légitimité et sa place véritable. Encore ancré dans cette veine aussi clichée que moraliste, le film restitue de lui-même sa contemporanéité, et perd l'absence de visage qui avait rendu le début du voyage aussi spirituel. À briser les habitudes du regard et à donner à voir le temps et l'espace comme des données déformables à l'infini, Koyaanisqatsi arrive en effet par intervalles à faire vaciller l'esprit dans l'ordinaire de ses perceptions, à laisser s'esquisser en arrière-plan tous les mondes possibles quand celui que nous connaissons n'est finalement dû qu'à la rigidité de notre propre regard. En extrayant à travers notre œil même notre incapacité à nous dépasser, le film aurait pu générer une puissance souveraine et instiller profondément l'impression d'être perdu, à travers l'espace-temps et la méconnaissance qui nous sépare de lui. C'est le regard de Dieu que Reggio parait chercher à atteindre dans une manière nouvelle de chercher Dieu du regard. C'est donc dommage que son montage finisse par le trahir, en revenant à des intentions beaucoup trop prosaïques qui cassent la spirale d'infini et le vertige qui ne demandaient qu'à se mettre en place. Franchement déçu.
    Vador Mir
    Vador Mir

    257 abonnés 785 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 19 décembre 2021
    Une expérience saisissante, grandiose et d’impressionnante Un regard divin sur le monde, porté par une musique absolument incroyable. C'est vertigineux, époustouflant et intemporel. Ce documentaire semble touché par la grâce. Quelle claque ! Le grain est à coupé le souffle.
    JeffPage
    JeffPage

    39 abonnés 534 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 1 janvier 2013
    La conjonction de 3 talents donne vie à l'un des meilleurs documentaire visuel de l'histoire. Dirigé par Godfrey Reggio, mis en images par Ron Fricke sur une musique de Phillip Glass, le film est tout simplement une chef d'oeuvre dont le image magnifique et la musique hypnotique ne vous abandonneront jamais. Ce film est aussi le premier d'une trilogie et les prémisses de Baraka, sorti 10 ans plus tard et encore plus beau que Koyaanisqatsi. Un film incroyable qui ne trouve aucun superlatif qui lui aille tant il est unique en son genre.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 25 septembre 2013
    Comme pour les deux films qui suivront, le titre est en langue Hopi (Amérindiens d'Arizona). Ko yaa nis qatsi signifie : mode de vie illogique, irréaliste, qui appel au changement (comme pour les deux autres, ces explications sont données en anglais à la fin du film). Vous l'aurez deviné, le Koyaanisqatsi, c'est notre qatsi contemporain (qatsi = mode de vie). Chaque image est une pièce du puzzle, qui forme un portrait du monde tel que nous l'avons façonné. Et selon Godfrey Reggio, il est moche.

    Je préfère parler des défauts des films plutots que de leurs qualités. Le problème, c'est que parler des quelques défauts de Koyaanisqatsi dégoûtera tout le monde instantanément. Pourtant, même si je vais donner l'impression de ne pas l'aimer, je vous assure qu'il est génial.

    Alors allons-y. Constituée exclusivement de plans de paysages des USA, la première partie sert à deux choses : à montrer que là où il n'y a pas l'homme, il règne le calme et une harmonie que jamais on ne retrouvera durant le film, et à mettre le spectateur dans le rythme et l'ambiance du film, lui faire comprendre ce qu'il s'apprête à voir. C'est un drôle de choix que de la faire durer aussi longtemps, mais c'est mieux comme ça que si c'était trop court.

    Vient ensuite la deuxième partie, qui représente la grosse majorité du film. Là encore, toutes les images ou presque proviennent des Etats-Unis, mais leur contenu tout à fait généralisable à l'Europe et une bonne partie de l'Asie. C'est un portrait de notre monde, où tout, absolument tout, est basé sur la quantité, la démesure, et le consommable. Des usines de productions, aux réseaux routiers, aux cités-dortoirs, tout y passe. Chaque plan est un élément de plus qui renforce le message du film. Il y a de très nombreux plans en accélérés (pas désagréables, ils sont bien fichus pas comme dans de nombreux films ou c'est fait à l'arrache) ou des gens, des voitures, des objets défilent en permanence, sans s'arrêter. Tout est présenté comme faisant parti d'une fourmilière faite d'automatique et de béton. Les hommes ne font que passer. Chaque détail de la vie quotidienne prend des proportions industrielles, donc paradoxalement la quantité folle d'humains présents déshumanise le fonctionnement de la société.

    Mais là vous vous demandez surement : "c'est très intéressante, mais le film alors c'est quoi, des images accélérées ? C'est tout ?" Non, c'est un ensemble cohérent, rythmé par une musique vraiment excellente. Chaque image apporte un élément différent. Mais même malgré ça, plusieurs spectateurs finiront par décrocher durant cette partie du film. C'est pour ça qu'il s'interprète très subjectivement : certains sont captivés, à chaque plan ils découvrent autre chose, et y voient une oeuvre d'une grande diversité ; a contrario, dès les premières minutes certains ne seront pas dans le rythme, et ils n'y verront qu'un bordel visuel répétitif. Je précise tout de même que peu de gens restent sceptique face à ce film : d'apparence chiante pour beaucoup, il ne l'est vraiment que pour très peu.

    La fin du film est vraiment troublante. C'est un plan-séquence de plusieurs minutes d'une fusée au décollage. Si le plan est aussi long, c'est pour illustrer cette métaphore simple : "plus on tombe de haut, plus la chute est longue."
    il_Ricordo
    il_Ricordo

    103 abonnés 407 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 28 février 2012
    Cela commence tout doucement : dans le désert, loin de toute civilisation, on survole les montagnes et les vallées comme un aigle ou autre rapace. Puis ce sont les champs de céréales, les usines, et enfin la ville. Impossible avec de telles images de ne pas concevoir la vie humaine comme une logique industrielle : les hommes dans le métro et la rue comme les composantes d'une chaîne de fabrication de voitures. La lune paraît entrer en collision avec un immeuble, le ciel se reflète dans un building : c'est la nature qui se confond avec la culture. Tout est instable, la vitesse de la caméra suggère un déséquilibre de la vie humaine. Et puis la danse effrénée s'arrête, et la caméra s'attarde à explorer les failles d'un système si bien roué : les laissés-pour-compte, les accidentés et tous les marginaux. Et le comble de la terreur, le symbole de l'avancée technologique, une fusée lancée dans l'espace, ne tarde pas à exploser. Icare s'est brûlé les ailes pour avoir rêvé trop grand. Ce n'est que lorsque l'écran redevient sombre que le spectateur peut enfin sortir lentement de sa torpeur : écrasé par ce qu'il vient de voir, ce n'est qu'à la fin qu'on lui révèle un message sérieux et horrifiant. Avant-gardiste et déroutant, Koyaanisqatsi est un délice visuel, amplifié par la musique minimaliste et frémissante de Philip Glass. Sans intrigue, expérimental, certes, mais remarquablement bien construit, et inévitablement enchanteur.
    Sebmagic
    Sebmagic

    172 abonnés 1 128 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 3 avril 2011
    Pas très connu, c'est l'un des rares films muets plutôt récents (1982) qui se permet en plus d'être l'un des tous premiers documentaires écologiques. Mais alors attention, on n'a pas affaire un à un documentaire classique. Musique omniprésente et envoûtante signée Philip Glass, absence de paroles, images de dingue et réalisation impeccable, émotion, humanité, réflexion, voilà tout ce que nous offre Godfrey Reggio en l'espace de 85 minutes. J'ai jamais vu un film pareil. En gros : un OVNI (produit par Francis Ford Coppola), une pure merveille 100% contemplative. J'ai été incroyablement immergé dans ces images, la beauté du message, des ralentis, des accélérés. Tout d'abord, avec en fond la composition incroyable de Philip Glass (que, je sens, je vais écouter en boucle pendant 15 jours et ressemble étrange au "What Had They Done" de Max Richter dans la BO de Valse avec Bachir), on a de belles images de la planète Terre. C'est poétique, c'est lent, c'est immersif au possible. Le réalisateur de génie passe en revue 3 des éléments : la terre avec ces canyons,ces étendues magnifiques, puis l'air avec les nuages en accéléré qui vont jusqu'à former comme des grandes vagues, nous amenant ainsi à l'eau, sa puissance, les ralentis sur des cascades ou des vagues. J'ose me répéter mais dès les premières secondes, on est entièrement entrés dans le film et il est quasiment impossible de s'en décrocher. Un peu comme un Gaspar Noé avec en plus un véritable message sur la vie, très puissant. Au bout d'une vingtaine de minutes, c'est l'Homme qui apparaît, en même temps que le 4e élément : le feu. Symbole de la destruction, on nous montre de quelle façon l'être humain s'est approprié les 4 éléments. Il détruit la terre en posant d'immenses pylones au coeur des paysages, en construisant des immeubles, de grandes villes à n'en plus finir. Il pollue l'air avec ses usines, l'espace avec la circulation automobile, et enfin l'eau en édifiant des barrages. Le feu est ici propre à l'Homme, par le biais des bombes, des fusées, des explosions atomiques, des réacteurs d'avion. L'être humain qui ne cesse de construire, puis de détruire ce qu'il vient de créer (explosion de bâtiments). L'Homme est ici clairement malsain, le message est alors à portée écologique, puis on nous présente les humains comme des fourmis. Le film s'accélère brutalement et on assiste pendant un long moment (une bonne demie-heure) à des scènes accélérées de la vie courante de l'être humain. La circulation dans les villes, vue de façon aussi rapide, est très impressionnante, tout comme les foules de personnes qui se déplacent et se croisent sans même se parler. Le film est percutant, on nous montre toute la technologie, les machines, la société de consommation écoeurante du mode de vie occidental. Car le film se restreint uniquement à cette partie du monde et ne tombe pas dans la comparaison pays riches / pays sous-développés. Notre vie quotidienne nous est montrée d'une façon différente et ça marque. Les images sont vraiment impressionnantes, on voit les êtres humains au coeur d'une grande fourmillière, qui fonctionne à merveille, et on se sent à la fois insignifiants et néfastes pour la planète. Mais le film ne s'arrête pas là, et se ralentit à nouveau brusquement, pendant 20 minutes on a droit à des ralentis sur des individus pris à part, leurs regards, la musique s'est également adoucie et on retrouve la magnifique composition du départ. En filmant ainsi plusieurs personnes individuellement, au milieu de la foule, le réalisateur nous rassure et nous sort de ce pessimisme dans lequel il vient de nous plonger. L'émotion est présente et il y a quelque chose d'extrêmement humain et puissant qui ressort des images, pour finir en apothéose sur cette fusée qui explose au ralenti et tournoie dans les airs... Un lourd message pour conclure le film qui nous laisse totalement sonnés et sous le choc. A voir, et certainement à revoir et revoir. Un pur chef d'oeuvre comme on n'en voit jamais. J'ai hâte de voir Powaqqatsi et Naqoyqatsi qui font partie de la trilogie des "qatsi" (qui veut dire "vie").
    Jahro
    Jahro

    55 abonnés 684 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 23 février 2014
    Koyaanisqatsi, l’œuvre contemplative par excellence. Une curiosité à tendance hippie, qu’on rangerait moins parmi les films qu’au rang des vidéos d’art. Qui se regarde comme on parcourt une expo, en laissant l’esprit divaguer de pièces en pièces, s’évader dans le décor, fixer un point, suivre la lumière, ressentir un regard, vivre un quotidien. Godfrey Reggio pose sa caméra partout où la beauté couve, éruptions, démolitions, explosions, incendies, inondations, cascades, routes, déserts, attroupements. Il ralentit, accélère, s’approche ou s’éloigne, assemble en un tout disparate archives et prises réelles sous le haut patronage minimaliste de Philip Glass. Quelque fois il s’aventure dans un parallèle audacieux : trafic et défilé militaire, houle et nuages, villes et circuits imprimés. Le plus souvent il admire, ouvrage et restitue. Il n’y a hélas pas grand sens à tirer de ce bel objet un peu vide. La nature est majestueuse, l’œuvre de l’homme l’est aussi, vivons dans l’entente pour assurer notre avenir. Ôm mani padme hum. Pour le reste, pas d’histoire, pas de personnage, pas de dialogue, peu de montage, des figurants essentiellement graphiques. Reste qu’esthétiquement, pas à dire, c’est beau. La Terre est belle. Nous sommes beaux.
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