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Alain D.
585 abonnés
3 281 critiques
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4,0
Publiée le 26 octobre 2022
Une "Symphonie pour un massacre" parfaitement interprétée par une troupe de comédiens de talents avec un formidable Jean Rochefort dans le rôle principal de Jabeke. Une anecdote amusante lorsque Rochefort met une fausse moustache pour se camoufler. Il est parfaitement entouré pour ce gros coup à 500 M$ par Charles Vanel (Paoli), Michel Auclair (Clavet), Claude Dauphin (Valoti) et José Giovanni. Exceptée peut-être la BO, ce très bon polar en N&B de 1963 a très bien vieilli. La mise en scène et la direction d'acteurs de Jacques Deray sont parfaites ; le scénario signé Claude Sautet et José Giovanni tient parfaitement la route en nous réservant bien des surprises.
Oh le beau polar français que voilà. Une photographie de Renoir, un roman sordide comme fondation, il ne manquait plus à Symphonie pour un massacre qu'un Jean Rochefort fabuleux dans son premier rôle dramatique.
Laissant une grande place à une narration visuelle longtemps dépourvue de dialogues, le film construit un genre d'intrigue millimétrée, glauque sans être désagréable, qui s'était fait connaître en partie avec Gabin. C'est le genre d'histoires qu'on ne fait plus, et on aurait du mal : le noir et blanc s'impose pour apprécier ce cinéma criminel "propre", où même les pires actions, finalement, sont tous publics.
C'est avec cette beauté monochrome (à laquelle j'étais déjà sensible enfant sans trop savoir pourquoi) et ces coups de théâtre fascinants que Deray arrive à transmettre à travers les générations un suspense palpable. Une perle à se remémorer.
Une pépite de polar noir à la française, qui s’appuie sur un scénario minutieux et captivant signé Claude Sautet, la mise en scène épurée de Jacques Deray dans un noir et blanc sublime, et une interprétation excellente, avec notamment un Jean Rochefort diabolique.
Quel scénario ! Quel soin des détails de l'histoire et quelle façon de la raconter ! Tous les acteurs sont excellents, peut être à l'exception de Michèle Mercier qui ne s'est jamais vraiment distinguée à ce sujet. C'est vrai qu'on a parfois envie de dire "c'était mieux avant", mais franchement, ici, on le pense très fort. Bien sûr, l'ensemble a vieilli (N et B, scènes de violence), mais l'art de raconter comme celui-ci se rencontre trop rarement aujourd'hui. Du bel ouvrage.
4 546 abonnés
18 103 critiques
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1,5
Publiée le 10 juin 2021
Symphonie pour un massacre comme le veut la terminologie française ne s'élève jamais particulièrement au-dessus du contrat de son titre. Il ne livre pas non plus par le biais du polar un commentaire poignant sur la vie comme on pourrait l'obtenir de Melville dans Le deuxième souffle ou par le biais d'un film de potes ou un commentaire poignant sur la solidarité masculine comme on pourrait l'obtenir de Duvivier dans La Belle Equipe. C'est un film où les gens sont simplement tués de manière séquentielle mais sans le panache sur lequel le grand guignol compterait pour faire flotter la même propriété. Il souffre peut-être du fait d'avoir été réalisé assez tard en 1963 pour créer une telle œuvre de noir il est trop loin des pensées pessimistes et des difficultés découlant de la Seconde Guerre mondiale. Il y a parfois des fioritures dans les dialogues le Paoli de Charles Vanel offrant sombrement du pâté de merles à son conspirateur mais on a l'impression qu'un Michel Audiard aurait pu être engagé pour resserrer les choses. Il tente d'avoir un impact en utilisant de la musique symphonique dans des scènes assez banales et cet élément n'a pas fonctionné pour moi. Le minimalisme du Samouraï de Melville est bien meilleur...
Le cinéma français avait de la classe comparer au production d'aujourd'hui. Oui, elegance des acteur surtout monsieur Jean Rochefort (il avait un air d'alain Chabat étant jeune, marrant !) , sobre, organisé et froid à la fois comme de la glace, qui joue bien le malfrat de service qui veut récolter les parts d'un gros butin de ses confrères mafieux en les éliminants. Des seconds rôle de haut vol dont la belle Michelle Mercier. Le cadrage et la réalisation de Deray est indéniable, avec de bon dialogues. Un voyage dans le temps de la France des années 60. Intéressant. Des décors magnifiques et une fin efficace.
Le film nous mets en présence de quatre truands hors de sentiers habituels. Ils n'ont pas spécialement la gâchette facile, ne braquent pas des banques, ne sont pas violents outre mesure, ils font tout pour être discrets voir invisibles et ont des affaires avec pignon sur rue. Ils sont prudents et méticuleux derrière des airs de respectabilité à l'image de la mise en scène de Jacques Deray, dans un style épuré qui n'est pas sans rappeler un Jean-Pierre Melville. Il y a bien quelques interrogations (par exemple comment Jabeke ouvre-t-il le compartiment de Giovanni dans le train ?!), et on aurait aimé sans doute que la partie "route" de Jabeke soit un peu plus étoffé ou fignolé. Mais l'intrigue est prenante, la tension toujours palpable, et l'atmosphère ambiant colle idéalement à cette histoire. Site : Selenie
C'était un bon petit film policier français avec un réalisateur connu J. Deray et une bonne équipe d'acteur avec le jeune J. Rochefort et son sourire en coin, mais aussi C. Vanel, et M. Auclair et la belle M. Mercier et sans oublier le célèbre J. Giovanni, plus connu pour ses travaux d'écriture (il participe aux dialogues et scénario du film) et de réalisation que d'acteurs. Le film est assez consensuel, mais soigné avec une ou deux pointes de tension qui garantissent au film un bon rythme. Bref c'est efficace et le spectateur passe un bon moment. La musique plutôt classique (Symphonie) va plutôt bien au film sauf peut-être une ou deux où j'ai trouvé que cela ne collait pas avec la scène en question. Les scènes d'action sont un peu plates et molles mais c'est cela qui donne ce charme vieillot au film.
Jacques Deray comprend dès son troisième film que seules certaines spécificités lui permettront de perdurer dans le cinéma populaire Français, c'est donc en conséquence et s'entourant parmi les meilleurs auteurs du milieu (entre autres Claude Sautet) qu'il conçoit la stylisation étrange de Symphonie pour un massacre. Deray laisse planer par-dessus son anti-héros un silence omniprésent, mettant plus l'accent sur les actes et leur durée que sur les paroles de son groupe de gangsters (sa première négligence reposant d'ailleurs sur cette économie de dialogue). Et si cette démarche nous prive de la voix de Jean Rochefort à l'étincelle de sa carrière, elle fait peser le poids des actions criminelles et des trahisons qui s'ensuivent. Les scènes les plus importantes gagnent en force et en surprise, ponctuant et concluant Symphonie pour un massacre sur une note qui correspond bien à l'accroche de son titre, bien noire et inattendue.
2ème long-métrage de Deray, cette symphonie surprend tout d'abord par son côté quasi-documentaire, pour lequel on pense naturellement à Melville. Cette comparaison s'arrête vite, cependant, pour une raison évidente : la vraisemblance. En effet, si le scénario est bien écrit - notamment par Sautet et Giovanni, ce dernier par ailleurs excellent dans son rôle de truand - on est surpris par un certain nombre d'invraisemblances, au nombre desquelles la scène du train. En effet, si Rochefort est alors un grand acteur en devenir, on ne croit pas un instant à l'issue du combat de son personnage face à Moreau. C'est à la fois une des qualités de cette oeuvre que d'avoir choisi un comédien comme Rochefort, alors inconnu, pour incarner un caïd sans scrupules, et sa limite. Le côté dandy, indolent, voire charmeur de celui qui sera un fin "Cavaleur", colle mal avec son costume de crapule. En outre, la mise en scène du réalisateur d'"Un homme est mort" manque de sécheresse et reste loin de l'aspect chirurgical des oeuvres marquantes du genre, de "Classe tous risques" au "Deuxième souffle". Enfin, Daniela Rocca, dans le rôle de la maîtresse du traitre, est une véritable erreur de casting tant elle est insignifiante. Malgré ces réserves, "Symphonie pour un massacre" mérite que l'on y jette un oeil car le récit est, malgré tout, plutôt bien mené et Vanel, Auclair et Dauphin sont fort convaincants, tout comme la belle Michèle Mercier.
Un film de gangster qui tente de filouter les membres de son gang pour s'approprier l'argent qu'ils ont collectivement investi dans un trafic de drogue. Le scénario est bien conçu, dans cette ambiance des années soixante qui aujourd'hui fleure bon les vieilles rue de Paris, les tripots et les routes nationales, les 404 et les DS 21, avec des personnages attachants : le vieux pacha sage et avisé, le jeune au dents logues, les tenanciers de casino ou de salles clandestines, la jolie femmes, infidèle bien sûre et amoureseu du mauvais garçon... tout est millimétré, chronométré, entre Paris, Lyon et Bruxelles.... et cette histoire qui tourne mal, entrainant à causes d'erreurs infimes, tout ce beau monde vers la mort violente....Jolie musique, belles images, acteurs dans leur job (Charles Vanel sort du lot). Ce fim de Jacques Deray n'est pa sun chef d'oeuvre, mais un bon polar nostalgique et de bonne facture, u'on voit et revoit avec grand plaisir
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3,5
Publiée le 28 avril 2020
Sortie en 1963, cette "Symphonie pour un massacre" joue vraiment sur la corde sensible du gangster : l'appât du gain! C'est vraiment tout le panier ou rien! Trahisons, coups bas, meurtres...rien ne manque dans ce très bon polar injustement oubliè de la filmographie de Jacques Deray qui n'a pas que rèalisè "La piscine" (1968) ou "Borsalino" (1970) , invoquant avec brio le grand banditisme des annèes 50! Dans l'un de ses premiers rôles au cinèma, Jean Rochefort s'y montre redoutable en gangster, èchafaudant sans le moindre scrupule un plan pour s'approprier un demi million de dollars à des pointures comme Charles Vanel ou Claude Dauphin! Deray opte pour une mise en scène sobre, efficace et sans esbroufe! Et ça se sent ! Même le renversement final rèussit à surprendre et à convaincre! De la mècanique bien huilèe et inaltèrable! Avec cerise sur le gâteau, Michèle Mercier, toujours aussi belle, un an avant qu'elle ne devienne la mythique "Angèlique marquise des anges"...
L'affaire aurait été parfaite pour Columbo. Quelques détails disséminés pour le spectateur averti et quelques surprises aussi et voilà Rochefort obligé de faire le ménage !!! Le scénario est pas mal du tout même si les truands n'ont pas la classe des Gabin ou Delon et la musique quelque peu anachronique
Excellent policier rondement mené par un Jean Rochefort glaçant. On ne s'ennuie jamais dans ce film noir avec une super intrigue et un final plein de moral comme l'exige l'époque du film, 1963