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    Symphonie pour un massacre
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    soniadidierkmurgia
    soniadidierkmurgia

    1 177 abonnés 4 170 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 24 mai 2018
    Comme quelques autres cinéastes qui ont traversé les années 1960 et 1970 tels Edouard Molinaro, Pierre Granier-Deferre ou Alain Jessua, Jacques Deray ne jouit pas d'une réputation à la hauteur de son talent. Se souvenir uniquement de sa fin de carrière un peu poussive qui accompagna Alain Delon et Jean-Paul Belmondo dans l'exploitation de la caricature du personnage de dur que chacun s'était construit une fois installé au firmament du cinéma français, c'est oublier "La Piscine" (1968), "Un peu de soleil dans l'eau froide" (1971), "Flic Story" (1976), Un papillon sur l'épaule" (1978), "Trois hommes à abattre" (1980) ou encore "On ne meurt que deux fois" (1985). "Symphonie pour un massacre" passé à la trappe de sa filmographie est le troisième film de Jacques Deray qu'il coécrit avec José Giovanni et Claude Sautet qui était alors le script doctor le plus recherché du cinéma français. Dans un style emprunté à Jean-Pierre Melville qui venait tout juste de livrer le "Le doulos" (1962), Jacques Deray s'empare avec une caméra assurée de cette histoire assez classique de trahison au sein du milieu. Le code d'honneur cher au Jacques Becker de "Touchez pas au grisbi" (1954) est mis de côté pour laisser la place à un cynisme froid qui habite ces gangsters mus essentiellement par l'appât du gain. Pas de place ici pour les habituels états d'âmes échangés entre voyous autour d'un verre où chacun fait le point sur son passé au violon, les coups manqués et le temps qui passe. Les cinq associés qui occupent l'écran sont des hommes d'affaires installés confortablement à la tête de business légaux leur assurant une respectabilité qu'ils n'ont surtout pas l'intention de ternir. Les coups sont donc parfaitement millimétrés et les risques savamment pesés. Mais le monde des truands ne sera jamais complètement celui des affaires même si les deux sont de plus en plus imbriqués. Il y aura donc toujours un petit malin pour penser qu'il peut rouler les autres. spoiler: Ce petit malin c'est Jean Rochefort
    que Jacques Deray a eu l'excellente idée de sortir de ses rôles comiques d'appoint qui l'occupent depuis qu'il a été "La Taupe", le lieutenant de Cartouche joué par son copain Jean-Paul Belmondo chez Philippe de Broca en 1961. Par delà son allure gauche stylée, Rochefort peut en effet inspirer la crainte quand il apure son jeu de toutes ses facéties. Deray qui a été le premier a détecter cette facette de l'acteur ira même jusqu'à nous présenter en avant première le visage de la maturité du Rochefort moustachu au moment de son apogée lorsque son personnage se grime pour commettre ses méfaits. A ses côtés Charles Vanel, Claude Dauphin et Michel Auclair sont au diapason de la sobriété exigée par la caméra de Deray qui quoique très fluide ne s'attarde pas exagérément sur les acteurs qui doivent donc donner le meilleur en recourant à la précision plutôt qu'aux effets de style. La mécanique du scénario parfaitement huilée donne à plein même si l'on décèle assez rapidement ce vers quoi Deray nous emmène. Un exercice de style qui nous indique clairement que Jacques Deray était tout à fait à son aise dans le genre policier qui sera une spécialité française jusqu'au mitan des années 1980.
    Xavier D
    Xavier D

    59 abonnés 1 064 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 16 juillet 2020
    Le cinéma français avait de la classe comparer au production d'aujourd'hui. Oui, elegance des acteur surtout monsieur Jean Rochefort (il avait un air d'alain Chabat étant jeune, marrant !) , sobre, organisé et froid à la fois comme de la glace, qui joue bien le malfrat de service qui veut récolter les parts d'un gros butin de ses confrères mafieux en les éliminants. Des seconds rôle de haut vol dont la belle Michelle Mercier. Le cadrage et la réalisation de Deray est indéniable, avec de bon dialogues. Un voyage dans le temps de la France des années 60. Intéressant. Des décors magnifiques et une fin efficace.
    Estonius
    Estonius

    3 335 abonnés 5 452 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 8 avril 2019
    Belle distribution, belle photographie de Claude Renoir, bonne direction d'acteur, mais petit polar assez original dans son traitement et dans son fond, mais pas toujours bien clair, si vous avez compris comment Rochefort trouve et ouvre spoiler: le compartiment de Giovanni ou aussi comment Dauphin parvient à confondre Rochefort rien qu'en regardant un journal
    , faites-moi signe ! De plus la façon de filmer est ici agaçante, on met trois heures pour ouvrir une porte, on la referme on accompagne les protagonistes dans les escaliers jusqu'à la dernière marche, on ignore complètement ce qu'est une ellipse de comportement, évidemment c'est très astucieux, ça permet d'atteindre le métrage imposé par la prod ! Et le chœur antique d'ânonner, que c'est beau on dirait du Melville ! Comme si on avait besoin d'argument d'autorité pour justifier l'injustifiable ? Ajoutons que le scénariste n'a pas bien su finir le film, qui n'est pas mauvais pour autant mais des polars comme ça, il y en a eu des tonnes alors arrêtons de crier au chef d'œuvre redécouvert !
    selenie
    selenie

    6 228 abonnés 6 180 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 30 juin 2020
    Le film nous mets en présence de quatre truands hors de sentiers habituels. Ils n'ont pas spécialement la gâchette facile, ne braquent pas des banques, ne sont pas violents outre mesure, ils font tout pour être discrets voir invisibles et ont des affaires avec pignon sur rue. Ils sont prudents et méticuleux derrière des airs de respectabilité à l'image de la mise en scène de Jacques Deray, dans un style épuré qui n'est pas sans rappeler un Jean-Pierre Melville. Il y a bien quelques interrogations (par exemple comment Jabeke ouvre-t-il le compartiment de Giovanni dans le train ?!), et on aurait aimé sans doute que la partie "route" de Jabeke soit un peu plus étoffé ou fignolé. Mais l'intrigue est prenante, la tension toujours palpable, et l'atmosphère ambiant colle idéalement à cette histoire.
    Site : Selenie
    Gérard Delteil
    Gérard Delteil

    202 abonnés 1 910 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 8 octobre 2018
    Jacques Deray montre ici toute la maîtrise de son art, avec ce film nerveux, sans temps mort, dont le suspense est habilement mené. Suspense d'ailleurs très psychologique : les meilleures scènes sont les face à face entre les personnages qui se méfient les uns des autres, les séquences d'action sont brèves et sans fioriture. C'est un bonheur de revoir cette brochette de très grands comédiens, dont Jean Rochefort, parfait dans un rôle de cynique glacé très différent de la plupart de ceux qui l'interprètera tout au long de sa carrière. Michèle Mercier fait de la figuration, selon l'usage de nombre de polars de l'époque qui réduisaient les femmes au rôle de potiches. La bande son est très datée, bien que pas désagréable, mais elle ne casse pas l'ambiance. L'image enfin est superbe. Un film noir qui mérite franchement une seconde sortie.
    Ykarpathakis157
    Ykarpathakis157

    4 541 abonnés 18 103 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 10 juin 2021
    Symphonie pour un massacre comme le veut la terminologie française ne s'élève jamais particulièrement au-dessus du contrat de son titre. Il ne livre pas non plus par le biais du polar un commentaire poignant sur la vie comme on pourrait l'obtenir de Melville dans Le deuxième souffle ou par le biais d'un film de potes ou un commentaire poignant sur la solidarité masculine comme on pourrait l'obtenir de Duvivier dans La Belle Equipe. C'est un film où les gens sont simplement tués de manière séquentielle mais sans le panache sur lequel le grand guignol compterait pour faire flotter la même propriété. Il souffre peut-être du fait d'avoir été réalisé assez tard en 1963 pour créer une telle œuvre de noir il est trop loin des pensées pessimistes et des difficultés découlant de la Seconde Guerre mondiale. Il y a parfois des fioritures dans les dialogues le Paoli de Charles Vanel offrant sombrement du pâté de merles à son conspirateur mais on a l'impression qu'un Michel Audiard aurait pu être engagé pour resserrer les choses. Il tente d'avoir un impact en utilisant de la musique symphonique dans des scènes assez banales et cet élément n'a pas fonctionné pour moi. Le minimalisme du Samouraï de Melville est bien meilleur...
    chrischambers86
    chrischambers86

    13 699 abonnés 12 420 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 28 avril 2020
    Sortie en 1963, cette "Symphonie pour un massacre" joue vraiment sur la corde sensible du gangster : l'appât du gain! C'est vraiment tout le panier ou rien! Trahisons, coups bas, meurtres...rien ne manque dans ce très bon polar injustement oubliè de la filmographie de Jacques Deray qui n'a pas que rèalisè "La piscine" (1968) ou "Borsalino" (1970) , invoquant avec brio le grand banditisme des annèes 50! Dans l'un de ses premiers rôles au cinèma, Jean Rochefort s'y montre redoutable en gangster, èchafaudant sans le moindre scrupule un plan pour s'approprier un demi million de dollars à des pointures comme Charles Vanel ou Claude Dauphin! Deray opte pour une mise en scène sobre, efficace et sans esbroufe! Et ça se sent ! Même le renversement final rèussit à surprendre et à convaincre! De la mècanique bien huilèe et inaltèrable! Avec cerise sur le gâteau, Michèle Mercier, toujours aussi belle, un an avant qu'elle ne devienne la mythique "Angèlique marquise des anges"...
    Caine78
    Caine78

    6 693 abonnés 7 398 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 4 mai 2019
    Le nom de Jacques Deray m'a toujours intrigué, malgré quelques « bébeleries » sans grand intérêt. Celui-ci a construit une filmographie intéressante, très centré sur le polar mais pas que, à l'image des honorables adaptations de Stefan Zweig qu'il tourna pour la télévision en fin de carrière. Il n'en est qu'à ses débuts lorsqu'il tourne « Symphonie pour un massacre » (joli titre mais n'ayant pas grand sens), polar de trame fort classique mais se démarquant très habilement par sa réalisation comme son scénario. Très précis, ne laissant rien au hasard, le second fait preuve d'intelligence dans sa narration, prenant le parti pris étonnant et plus qu'efficace de raconter l'histoire du point de vue du traître, joué par un Jean Rochefort à des années-lumières de ses futurs rôles, n'en gardant pas moins cette malice, ce charme irrésistible : on aurait presque envie qu'il réussisse... spoiler: À ce titre, voir qu'il élimine ses deux premiers associés presque malgré lui est très séduisant, le « plaisir de tuer » semblant lui venir à partir de là.
    Les autres personnages sont moins intéressants mais restent d'assez bonne facture (féminins exceptés, la belle Michèle Mercier en étant presque réduite à jouer les utilités), à commencer par le grand Charles Vanel, impérial. J'aurais peut-être aimé un peu plus de clarté dans certains aspects (notamment le détour de Jabeke par Lyon ou les faux billets), mais c'est vraiment pour trouver légèrement à redire, l'impeccable sobriété des dialogues, la solide narration ou l'efficacité d'une musique omniprésente mais réussie faisant le reste : demeurée très longtemps invisible avant sa ressortie en DVD/Blu-Ray (merci Pathé), voilà une série noire ne manquant ni de personnalité, ni de talent : à (re)découvrir.
    Loïck G.
    Loïck G.

    335 abonnés 1 670 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 17 avril 2018
    Jacques Deray est mis à l’honneur avec la restauration de « Symphonie pour un massacre », son troisième long métrage. Un grand classique du genre qui ne déroge pas aux règles d’un système parfaitement huilé. Simplement, la patte du cinéaste en matière de suspense et de rebondissements est tout à fait particulière. Elle excelle dans cette symphonie tueuse où l’ami Giovanni fait encore merveille dans l’écriture d’un milieu qu’il connaît parfaitement. Avec en tête de distribution Jean Rochefort dont le contre-emploi le rend encore plus grand. Sourcil ténébreux, l’œil malin, Jabeke, rigide comme la justice ne prête guère le flan à la critique. D’ailleurs la confiance est réciproque dans cette bande de partenaires en quête d’un nouveau coup pour doubler leur mise de départ. Simplement Jabeke a sa petite idée pour enrayer la machine. La mise en scène du réalisateur est aussi efficace que celle de son héros dans l’élaboration de l’arnaque. AVIS BONUS Des spécialistes évoquent l'histoire de ce film pas comme les autres...
    Pour en savoir plus :lheuredelasortie.com
    Prad12
    Prad12

    91 abonnés 1 086 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 31 août 2018
    Jacques Deray accompagné pour l'occasion de José Giovanni et de Claude Sautet filme la trahison au sein d'une bande de gangsters et néanmoins amis. Jean Rochefort domine le casting pourtant fort élevé du fait de tenir le rôle du méchant, qui lui va comme un gant d’ailleurs. C'est la grosse surprise du film et un de ses intérêts avec aussi le fait que le code de l'honneur n'existe pas, ça fait du bien de voir ça, à l'inverse des grosses cavaleries de ces années-là où on nous rabâchait de l'honneur à tout va.... Sinon l'histoire est assez aride, c'est sec comme un jour sans alcool et les dialogues vont à l'essentiel, pas de fioritures autour des personnages et du scénario.... dommage que la belle Michelle Mercier soit sous exploitée.... la fin est prévisible comme toujours à l'époque.
    weihnachtsmann
    weihnachtsmann

    1 146 abonnés 5 130 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 28 avril 2020
    L'affaire aurait été parfaite pour Columbo. Quelques détails disséminés pour le spectateur averti et quelques surprises aussi et voilà Rochefort obligé de faire le ménage !!!
    Le scénario est pas mal du tout même si les truands n'ont pas la classe des Gabin ou Delon et la musique quelque peu anachronique
    Hotinhere
    Hotinhere

    548 abonnés 4 956 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 21 septembre 2021
    Une pépite de polar noir à la française, qui s’appuie sur un scénario minutieux et captivant signé Claude Sautet, la mise en scène épurée de Jacques Deray dans un noir et blanc sublime, et une interprétation excellente, avec notamment un Jean Rochefort diabolique.
    Claude DL
    Claude DL

    90 abonnés 1 680 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 30 août 2021
    Quel scénario ! Quel soin des détails de l'histoire et quelle façon de la raconter ! Tous les acteurs sont excellents, peut être à l'exception de Michèle Mercier qui ne s'est jamais vraiment distinguée à ce sujet. C'est vrai qu'on a parfois envie de dire "c'était mieux avant", mais franchement, ici, on le pense très fort. Bien sûr, l'ensemble a vieilli (N et B, scènes de violence), mais l'art de raconter comme celui-ci se rencontre trop rarement aujourd'hui. Du bel ouvrage.
    Philippe C
    Philippe C

    97 abonnés 1 050 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 28 avril 2020
    Un film de gangster qui tente de filouter les membres de son gang pour s'approprier l'argent qu'ils ont collectivement investi dans un trafic de drogue. Le scénario est bien conçu, dans cette ambiance des années soixante qui aujourd'hui fleure bon les vieilles rue de Paris, les tripots et les routes nationales, les 404 et les DS 21, avec des personnages attachants : le vieux pacha sage et avisé, le jeune au dents logues, les tenanciers de casino ou de salles clandestines, la jolie femmes, infidèle bien sûre et amoureseu du mauvais garçon... tout est millimétré, chronométré, entre Paris, Lyon et Bruxelles.... et cette histoire qui tourne mal, entrainant à causes d'erreurs infimes, tout ce beau monde vers la mort violente....Jolie musique, belles images, acteurs dans leur job (Charles Vanel sort du lot). Ce fim de Jacques Deray n'est pa sun chef d'oeuvre, mais un bon polar nostalgique et de bonne facture, u'on voit et revoit avec grand plaisir
    Alain D.
    Alain D.

    584 abonnés 3 280 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 26 octobre 2022
    Une "Symphonie pour un massacre" parfaitement interprétée par une troupe de comédiens de talents avec un formidable Jean Rochefort dans le rôle principal de Jabeke. Une anecdote amusante lorsque Rochefort met une fausse moustache pour se camoufler. Il est parfaitement entouré pour ce gros coup à 500 M$ par Charles Vanel (Paoli), Michel Auclair (Clavet), Claude Dauphin (Valoti) et José Giovanni.
    Exceptée peut-être la BO, ce très bon polar en N&B de 1963 a très bien vieilli. La mise en scène et la direction d'acteurs de Jacques Deray sont parfaites ; le scénario signé Claude Sautet et José Giovanni tient parfaitement la route en nous réservant bien des surprises.
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