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inspecteur morvandieu
39 abonnés
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1,0
Publiée le 17 septembre 2024
Les Chinois ont envahi l'Europe, la France et Paris. L'armée rouge défile et s'installe dans la capitale comme aux mauvais jours de l'Occupation. Satirique et impertinente, la comédie de Jean Yanne est tout à la fois un rappel corrosif des comportements français de la Collaboration (corps constitués et individus, Yanne incarnant lui-même un type qui s'enrichit grace à l'occupant) et une charge contre la doctrine communiste, deux thématiques où l'auteur stigmatise la franchouillardise.
A priori, le film n'est pas sans ambition. La réalisation se dote d'une figuration assez nombreuse, investit certains sites de Paris, met en scène, au coeur du film, un long ballet dans lequel la Chine maoïste s'approprie spoiler: la Carmen de Bizet . Ces grands moyens n'empêchent pas le film d'être mauvais. Et décevant, parce que j'attendais mieux de la truculence et de l'audace de Jean Yanne. D'abord son humour est pesant parce qu'il s'exprime à travers des figures caricaturales trop grossières ou complaisantes pour avoir le moindre impact. Ainsi, même la prestation de Bernard Blier, dans le rôle court despoiler: Président de la République , semble terne. Et puis, la mise en scène est franchement médiocre, superficielle et inélégante. Elle est même parfois pompeuse à l'image de ces plans-séquences sans énergie, parfaitement inappropriés au style et au ton de la farce. Jean Yanne est dans son rôle de trublion anar mais s'affranchit de la rigueur et de l'application que nécessite aussi le genre comique.
Les films de Jean Yanne sont d'une telle force politique qu'ils méritent au minimum trois étoiles, indépendamment de la maîtrise de leur réalisation... Réussir dans un même film à faire le procès de la "traditionnelle" lâcheté française - et de son pendant, la vaine fanfaronnerie - des sociétés policières, du marxisme-léninisme à la sauce maoïste, de la société de consommation et de la société du spectacle, ça tient du génie - et Jean Yanne était incontestablement un génie, auxquels les snobs préfèrent Guy Debord alors qu'au total Jean Yanne a été un intellectuel bien plus influent et souvent plus pertinent. Cependant, côté réalisation, on est un peu dans l'entredeux, avec d'un côté une utilisation assez pertinente des (gros) moyens du film et de la figuration du film, donnant un air crédible (ce n'est pas gagné) à ce Paris occupé par les Chinois, de l'autre une distribution des rôles principaux un peu réduite par rapport aux films précédents, qui limite à 7 ou 8 le nombre de personnages et donc d'archétypes identifiables - alors que le portrait d'une France subissant une (hypothétique) occupation (communiste) aurait mérité bien plus. On reste épaté par le mauvais goût très sûr et heuristique de certaines séquences (Yanne est vraiment un roi de l'Easter Egg), comme la désastreuse fête de la joie (gare à vos oreilles) et surtout l'étonnant "Car-Meng".
Je reste d'avis que 2 heures moins le quart est le meilleur film de JY. J'aime l'acteur mais ce film là est une vraie calamité. Lourdingue, ennuyeux, et souvent ridicule. J'aime la caricature mais là le temps passe ou lentement.....
Les Chinois à Paris est une pocharde beaucoup plus ambitieuse sur le fond que les actuelles comédies françaises toutefois ce film n'est pas pour autant une réussite. Jean Yanne a eu de grands moyens à sa disposition pour tourner son film, il raconte l'histoire d'une France envahie par des Chinois maoïstes (à signaler que le principal personnage chinois est tenu par un acteur...japonais). Ce n'est pas une comédie aux effluves zemmouriennes qui vilipendent les étrangers mais avant tout une satire qui brocarde les Français et leurs travers. Malheureusement malgré la présence de bons comédiens, l'ensemble manque de folie et le rythme manque d'énergie, l'humour reste assez simpliste et je regrette que les propos manquent de mordants. Certains passages sont tout de même amusants tel que la version revisitée de l'Opéra Carmen de Bizet ou encore Paul Préboist en curé devenu un zélé collaborateur qui doit se reprendre en appelant ses interlocuteurs "Camarade" et non plus "Mon fils". A découvrir tout de même par curiosité ce film à une époque ou la comédie française semblait plus audacieuse que de nos jours.
30 ans Après l'occupation nazie, Paris est occupé par les Chinois. Cette comédie bouffonne, coécrite et mise en scène par Jean Yanne nous offre des situations rocambolesques, de bons gags et un bon nombre de séquences fantastiques : l'allocution du président joué par Bernard Blier, la fête du Têt avec dragon, mirlitons, binious et banjo, CARMENG opéra réadapté aux exigences du haut commissariat Chinois ... Les scénaristes brocardent la Politique, la Presse, la Religion. Ils nous offrent une satire du bon peuple français répondant aux réquisitions par la collaboration, les dénonciations ... La réalisation nous fournit une brillante distribution avec Michel Serrault, Jacques Prevost, Georges Wilson que l'on voit trop peu, et bien sur un Jean Yanne, comme toujours excellent dans un rôle d'opportuniste machiavélique taillé sur mesure.
Jean Yanne assumait encore plus fortement son statut de poil à gratter de la bonne société française, avec ce film qui, après d'autres, lui permet de s'en prendre ouvertement à la veulerie et aux faiblesses honteuses du peuple français. La démarche symbolique et provocatrice n'épargne à peu près rien ni personne, ce qui n'empêche pas l'habileté du propos d'être un peu desservie par un trop-plein de personnages et de situations, et une fin qui emprunte un peu trop de raccourcis. Cela étant, ce déboulonnage en règle des idolâtries de l'époque et de tout temps est aussi acide que réjouissant.
On se demandera toujours si Jean Yanne adorait ou abhorrait les français tant il les dépeignait par leur travers dans ses satires sociales. ce film donne plusieurs degrés d'interprétation au spectateur selon sa sensibilité, son type d'humour et son opinion sur tel ou tel sujet. On en pourra nier cependant que le film est dde prime abord une allusion aux comportements divers et variés en période d'occupation territoriale, mais il est probable que l'on retrouverait les mêmes profils en période de disette, de confinement, de crack financier... Compte tenu de la durée du film, c'est assez exhaustif sympathiquement mis en scène, et comme toujours avec Jean Yanne avec un sens critique acerbe. Un type de cinéma à l'idéologie généreuse qui souligne un ensemble de facteurs plutôt que de focaliser sur un détail souvent étriqué passé à l'édulcorant comme désormais trop souvent.
Jean Yanne n’est pas vraiment un comique de ma génération mais en général j’apprécie plutôt ce que j’ai pu découvrir de lui. Son humour direct, grande gueule et terriblement incisif sur la société et ses contemporains. Avec les chinois à Paris il veut se moquer de la France de son hypocrisie notamment sur la période de la collaboration. Et s’il y a effectivement de quoi faire avec ce sujet cela ne fonctionne malheureusement pas. Le trait de caricature est trop gros pour être vraiment piquant et on comprend vite qu’on est plus dans une farce qu’autre chose. Le film a un côté bâclé vite expédié comme si la seule bonne idée de base suffirait pour faire un bon film mais ce n’est pas le cas. Dommage ..
Quand Jean Yanne décide de critiquer la France sous l'occupation il n'y va pas avec le dos de la cuillère, bien au contraire. Sa comédie est truffé de bonnes idées et aurait pu être un chef-d’œuvre d'humour noir, malheureusement ça n'est pas le cas. Les gags sont répétitifs, la réalisation mollassonne et les comédiens peinent à nous convaincre. Dommage.
Ce film, l'un des plus réussis avec Jean Yanne est très étonnant. La critique et l'ironie y sont omniprésentes mais pas vis à vis des chinois (organisés, travailleurs, économes, et en fin de compte sympathiques), mais vis à vis des français (profiteurs, égoïstes, méchants, antipathiques). Belle réussite !
Que reste-t-il des "Chinois à Paris" aujourd'hui ? Rien, ou presque rien. Ce qui faisait l'intérêt de "Tout le monde, il est beau...", c'était non seulement sa charge subversive mais aussi son rythme. Ici, on se traîne dès le début et on convoque tous les clichés possibles au sujet de la Chine communiste, des Français lâches et collabos, opportunistes, etc. Bref, cette farce énorme est indigne de Jean Yanne mais, comme on le sait, sa filmographie touchera davantage encore le fond quelques années après ce triste essai.
Il faudra bien un jour rendre sa vraie place à Jean Yanne dans le cinéma des années 1970. D'abord parce que c'est bien fait, (Yanne a bénéficié pour ce film de moyens colossaux) mais surtout en raison du propos. Cette parabole sur la France occupée dans laquelle les chinois ont remplacés les allemands est absolument sans concession. On y voit des opportunistes en tout genre qui rentrent dans la collaboration comme des mouches dans un pot de miel, des flics serviles avec l'occupant, la délation organisée, des résistants de la dernière heure qui viennent juste de retourner leur veste… quand à Régis (Jean Yanne) il s'en fout, pourvu que les affaires marchent… On retiendra dans ce film très riche deux pépites : l'étrange et déprimante "fête de la joie" au Trocadéro et la version "arrangée" de Car Meng (interprété par le corps de ballet de l'Opéra de Paris !). Quelques défauts empêchent cependant le film d'accéder au statut de chef d'œuvre comme le général chinois assez peu convaincant.
Bien qu’il ne soit pas un classique de notre cinéma, « Les Chinois à Paris » est un film tout de même assez connu, c’est pour cela que je suis étonné de voir si peu de critiques le concernant. Bref. Fermons la parenthèse ! A mes yeux, il s’agit là du film le plus ambitieux de Jean Yanne, ne serait-ce que pour le budget nécessaire à la production. Une fois encore, l’acteur/réalisateur critique les travers de notre société (une de ses grandes spécialités) et en profite au passage pour verser du jus de citron sur des plaies encore ouvertes. Je m’explique. Yanne prend comme prétexte l’invasion chinoise pour critiquer ce que fut l’attitude des français sous l’Occupation. Dénonciation, rumeurs, spéculations et j’en passe…Il en profite également pour dresser un portrait sans complaisance du français de base: râleur, brutal, égoïste, arriéré et la liste est encore longue… L’exemple le plus frappant étant une scène dans laquelle le personnage joué par Michel Serrault spoiler: se fait tabasser par deux flics français jusqu’au moment où un militaire chinois s’interpose… « Les chinois à Paris » est un film ambitieux oui, au propos juste oui, mais qui sonne très creux et qui ennuie beaucoup. La faute à un scénario très pauvre et un rythme hyper bancal. Jean Yanne avait beau être en avance sur son temps, avoir compris des choses avant bien du monde, mais lui aussi pouvait rater son coup. C’est exactement ce qu’il se passe ici. Je ne sais pas comment était perçu ce film au moment de sa sortie, mais ce qui est sur, ce que de nos jours, il paraît très frelaté et lorgne très dangereusement du côté du navet. Dommage. Car je le redis encore une fois, il y avait vraiment de l’idée…
Un troisième film techniquement plus cadré pour Jean Yanne, mais l'acteur-réalisateur gagne en maîtrise ce qu'il perd en folie. « Les Chinois à Paris » part sur un faux rythme et la puissance comique de la satyre n'éclate jamais vraiment. Quelques passages bien trouvés, des vannes d'anticipation et une poignée de répliques font rire mais l'ensemble tend plutôt à ne faire que sourire. Le réalisateur a tout de même le mérite d'éviter, sur un sujet potentiellement piégeux, de se complaire dans les clichés et la beauferie la plus grasse (pas vrai Michel Leeb ?). Fondamentalement, ce film est une tentative de transposition de l'occupation allemande, 30 ans plus tard, et à la sauce chinoise, avec en ligne de mire la mentalité française. Ici, la Résistance, endoctrinée, lutte du côté de l'envahisseur (Jean Yanne adore ces inversions de rôles absurdes). L'idée est bonne mais il manque un petit quelque chose, un supplément de sel et de vitriol. Restent un lot de scènes sympathiques (l'opéra « Carmen » détourné) et la beauté de Nicole Calfan. Pas un très grand film, tout au plus un divertissement plaisant.
"Les français sont des fumistes ils vont fabriquer des tuyaux de poêle" Les spectateurs d'hier et d'aujourd'hui sont des fumiers ils refusent de reconnaître le génie comique et d'anticipation de Jean Yanne. Oui c'est un film pour dénoncer les comportement des français sous l'occupation mais pas seulement. C'est aussi un effrayant film satirique sur l'élite, la pensée unique, le monde des médias, le comportement amoral et individuel de notre société de consommation. 40 ans après rien n'a changé les problèmes sont toujours les mêmes, les individualités et la fascination pour le modèle asiatique est à son plus haut point. Là n'est pas le problème puisque Jean Yanne ne s'intéresse pas aux origines mais préfère remettre en cause le système capitaliste, des rois du pétrole d’Arabie saoudite, aux banquiers hébreux qui rongent notre monde encore de nos jours. spoiler: La version "Carmeng" parodie de l'opéra Carmen de Bizet est un moment de grâce ou l'impérialisme chinois se mélange à la publicité Coca-Cola pour dénoncer cette mondialisation effrayante. Pour prendre autant de plaisir à critiquer le comportement des français et le modèle communiste Chinois il faut beaucoup de respect pour ces deux cultures. Corrosif sans être grossier ni méprisant. Hélas trop sulfureux pour connaitre une seconde vie à la télévision ou au cinéma. Et c'est bien dommage. Un film politique d’anticipation à voir absolument pour se forger une conscience.