La jeune et belle Orly a disparu depuis quelques temps, mais personne ne semble s’en inquiéter. Ni la police, ni la riche famille Golan au sein de laquelle elle vit, car Orly est la défunte épouse du fils aîné, mort au Liban quelques temps auparavant. Daphna, une enquêtrice de police récemment mutée de Tel-Aviv dans la ville d’Afula en Israël, s’empare de l’enquête pour mener des investigations poussées, interrogeant la plupart des personnes qui gravitent autour de la jeune disparue. Mais très vite, elle se rend compte qu’une sorte d’omerta règne dans la ville, que des gens semblent en savoir plus qu’ils n’en disent. Malgré les risques qu’elle prend, les nombreuses pressions de sa supérieure, et les menaces qui semblent planer sur elle, Daphna s’obstine dans sa mission afin de faire la lumière sur cette mystérieuse disparition.
Porté par une musique ambient-guitar parfaite, composée par Pierre Oberkampf, le film récompensé du « Grand prix » au dernier festival Reims polar, vaut avant tout pour son ambiance et ses personnages. En premier lieu, cette enquêtrice solitaire, mystérieuse et perspicace, mutée pour avoir trop parlé, qui se méfie de tout le monde, et dont tout le monde se méfie. Elle est au centre du récit situé dans des décors naturels très cinématographiques, parfaits pour accueillir ce polar minimaliste et très classique dans son déroulement, nous plongeant, au fil des minutes, dans une enquête compliquée, menée par une inspectrice qui se prête à toutes les supputations pour essayer de comprendre pourquoi et comment la jeune femme a disparu.
L’actrice Tali Sharon, qui incarne, le personnage principal, constitue une belle révélation. elle joue une femme libre et tenace autour de laquelle gravite des policiers retors, soumis à la puissante famille Golan, qui souhaite, on l’aura compris très vite, étouffer l’affaire.
Dans une mise en scène à la fois simple et soignée, la réalisatrice Maya Dreifuss – qui signe là son second film – , réussit un beau portrait de femme, mais aussi un thriller sec et sans effet, jamais dénué d’humour et de sensualité, qui parle aussi de la place des femmes dans une société israélienne encore bien trop patriarcale.
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