Avis sur Lethal woman

Lethal Woman c’est en fait un rape and revenge qui prend des allures de blockbusters (dans l’histoire seulement !). En clair, la partie revenge prend des dimensions industrielles !
Pourquoi ? Et bien parce qu’ici c’est carrément une armée d’amazones sur une île qui liquide en série les violeurs et autres pervers de tout poil dans des chasses à l’homme digne du comte Zaroff. Honnêtement, la première partie (sauf la scène introductive) est presque bonne, et aborde le viol sous un angle basique mais qui, dans son côté brut de série B fauché n’est pas sans intérêt et sans efficacité. Seulement dès que l’on arrive sur l’île, là c’est autre chose, ça devient du gros n’importe quoi. Le scénario s’enlise, tentant d’exister par quelques scènes violentes qui ne font aucun effet tant elles sont ridicules. Le film mise tout sur la provocation (orgie, cannibalisme, meurtre…) mais en vérité c’est tellement fauché et tellement grotesque que l’on s’ennuie royalement. La romance qui arrive et qui est censée faire exister le film jusqu’à la durée d’1 heure 30 est franchement sans intérêt. Se prenant très au sérieux, Lethal Woman ne vaut vraiment pas grand-chose dans le fond, et j’ai eu le sentiment d’un gros gâchis car j’espérai une série B violente, roublarde, généreuse, ce qu’elle n’est pas. Et que de nanardise sur la forme !
En effet, Lethal Woman se ridiculise trop souvent. Des costumes d’amazones ridicules aux scènes horrifiques faites par un plâtrier-peintre en apprentissage (les têtes coupées, surtout celle du début c’est légendaire !), de la photographie bien grise et parfois tellement sombre qu’on ne voit pas la moitié de ce qu’il y a sur l’écran aux décors minimalistes (quelques paysages sont acceptables, pour le reste, bof !), Lethal Woman est un film vraiment moche et fauché, et qui ne décolle jamais de cette impression. La mise en scène d’un amateurisme consternant (j’ai rarement vu des courses-poursuites aussi peu dynamiques) et une bande son qui ne se réveille que dans le générique de fin achève Lethal Woman.
Reste le casting, et vous pouvez imaginer qu’un film qui, affichant les titres de gloire de ses acteurs sur la jaquette n’a que le titre de « Playmate de l’année » de Shannon Tweed à mettre en avant, ne part pas forcément avantagé. Visiblement tout a été misé sur le physique niveau actrice, même si Shannon Tweed et Merete Van Kamp ne sont finalement pas si mauvaises actrices. J’ai même été assez séduit par Merete Van Kamp, du moins dans la première partie, et je me dis qu’elle aurait pu, si le film avait choisi un chemin plus « réaliste », tenir son rôle. Coté homme c’est moins marquant. Ils sont généralement des méchants sans nuance ou des victimes sans relief, donc peu de choses à dire. Seul Robert Lipton se démarque, mais sa prestation reste somme toute fadasse.
En somme, Lethal Woman est un film qui commence pas si mal, montrant à gros traits le viol, l’impunité des coupables, la détresse de la victime, mais qui rate totalement le coche une fois qu’on en vient à la partie revenge. C’est franchement dommage, mais du coup il n’y a pas grand-chose à sauver, si ce n’est deux actrices correctes et qui tirent quelques scènes vers le haut. 1.