Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
groil-groil
92 abonnés
185 critiques
Suivre son activité
2,5
Publiée le 13 juin 2007
Tourné en 1985 et récompensé de suite en festivals, le premier long métrage de Gus Van Sant n’est sorti en France qu’en 2006, après que le cinéaste de Portland soit enfin reconnu comme ce qu’il est : l’un des plus importants de sa génération. S’il est loin d’être un film parfait, « Mala Noche » comporte déjà beaucoup des composantes qui vont au fil du temps former le style Van Sant, à commencer par ses thèmes, puisqu’il narre l’histoire d’un jeune homme qui tombe amoureux fou d’un immigré mexicain encore mineur et, de son côté, plutôt volage. Plusieurs défauts de premier film sont présents, notamment un montage beaucoup trop syncopé et la présence d’une voix off un peu systématique, et révélateurs de cet esprit faussement indépendant qui est stigmatisé par le festival de Sundance. Au final, ils importent peu. Ils sont très vite transcendés par la puissance d’évocation du metteur en scène qui parvient, avec son noir et blanc sale, à transformer ses intentions discursives en manifeste esthétique. Car, quand on y regarde de près, tout ce qui va suivre dans l’œuvre du maître est ici en gestation.
L’histoire (filmée en noir & blanc sur pellicule de 16 mm) se déroule à Portland (dans l’Oregon et où vit Gus Van Sant). Un jeune américain, Walt, qui tient la caisse d’une épicerie, tombe amoureux d’un jeune clandestin mexicain, Johnny. spoiler: Ne pouvant rentrer dans l’hôtel où est hébergé Johnny, il invite chez lui l’autre clandestin qui l’accompagne, Roberto. Ce dernier accepte de coucher avec lui et reçoit 10 $ . Le film aurait pu s’arrêter là, avec un dernier plan de l’américain, après une mauvaise nuit (d’où le titre), se rendant au travail, spoiler: méditant sur son anus douloureux après une sodomie un peu brutale et malgré la vaseline… Et bien non ! Le film se poursuit, Walt, continuant de fréquenter les 2 mexicains et cherchant toujours à coucher avec Johnny spoiler: qui se refuse à lui et le mène par le bout du nez. Tout ça, même en 1h18, ç’est long ! Malgré une belle photographie, on sent le petit budget (22 000 $) et un scénario (ennuyeux) écrit au fur et à mesure du tournage. C’est d’abord un film sur l’homosexualité masculine (assumée par le réalisateur) et la solitude plus que sur l’émigration, évoquée surtout vers la fin. Heureusement que son talent s’est révélé plus tard [2 Oscars pour « Will Hunting » (1998) et Palme d’or et prix de la mise en scène au festival de Cannes pour « Elephant » (2003)]. .
Et dire que j'étais totalement passé à côté de ce bijou au premier visionnage ! Mala Noche, le premier essai de Gus Van Sant, est du côté de la poésie brute , de cette poésie trouvant sa source d'inspiration dans la vie elle-même. L'esthétique atypique du chef de file du cinéma américain est déjà présente : images baignées dans un noir et blanc saturé, longueurs hypnotiques, plans sur les nuages, etc...On retrouve également les thèmes chers au cinéaste : la marginalité et l'homosexualité, l'errance tragique des trois personnages. Mala Noche est l'adaptation d'un roman de Walt Curtis ( le livre est certainement autobiographique, puisque le personnage principal s'appelle Walt ), qui s'inspire également de toute une contre-culture américaine et du Shadows de John Cassavetes ( mêmes choix de mise en scène : photographie noir et blanc, nombreux gros plans, thème du racisme et de l'intégration ). Un film très simple et pourtant brillant, qui n'a pas mal vieilli, mais qu'il faut s'approprier afin d'en comprendre sa beauté.
Bon, soit j'ai loupé une étape, soit je suis un vieux aigris insensible au septième art (solution qui me parait peu plausible), soit ce film est pour ma part carrément surestimé. Bon, je déteste ce terme, mais là, crédidiou...
Il s'agit donc du tout premier long-métrage de Gus Van Sant, et aussi d'un excellent exercice de style, qui augure bien, esthétiquement parlant, de la future carrière du cinéaste. Là où ça pêche, c'est bien dans l'écriture... Je ne me suis jamais plu dans la bouillasse scénaristique de Mala Noche, qui empêche instamment, dès les premières images, de s'attacher à un quelconque personnage. Pour ne pas contenir mes mots : Je me suis rudement fait chier, et ce malgré une interprétation de très haut niveau !
Cependant, peut-être les personnages sont-ils trop caricaturaux pour avoir mon affection, et peut-être l'aspect poussif et sans but du film m'a-t-il rebuté... Pourtant, j'aime ces bandes qui ne nous imposent pas de morale nian-niante à la fin... M'enfin, pas convaincu.
13 726 abonnés
12 426 critiques
Suivre son activité
3,5
Publiée le 10 décembre 2019
Walt Curtis a le coeur qui bat la chamade pour un jeune immigrè mexicain clandestin de 18 ans qui parle à peine anglais! il veut lui montrer l'effet qui lui fait! Ce qu'il ressent! Tel est le pitch de dèpart du premier long-mètrage de Gus Van Sant! On arpente les rues de Boston avec des moyens très modestes et des acteurs non-professionnels! Tournage en 16 mm et noir & blanc pour cette curieuse relation en forme de dèambulation! On se croirait parfois dans un film de Jim Jarmusch! Si ce premier essai parait maladroit, il sèduit pourtant par sa modernitè, cette espèce de contemplation et de libertè qui prèsident à la rèalisation! L'oeuvre intime d'un grand du cinèma, habitè dèjà de thèmatiques profondes (l'errance, l'amour avec un grand A) et personnelles (l'homosexualitè)...
Premier long-métrage de Gus Van Sant, réalisé en 1985 mais sorti sur les écrans français une vingtaine d’années plus tard, Mala noche raconte l’histoire d’un jeune épicier américain qui va s’embarquer dans une relation ambiguë avec un groupe de jeunes migrants mexicains, jusqu’à tomber amoureux de l’un d’entre eux. Tourné en noir et blanc, avec peu de moyens, Mala noche est d’abord une œuvre d’atmosphère, dans laquelle la lumière, le cadre et le montage prennent une place importante et où Van Sant affirmait son statut d’auteur d’art et essai – tout au long de sa carrière, il alternera entre des œuvres exigeantes et films tournés vers le grand public. Au delà de son aspect formel, Mala noche réussit à nous plonger dans la complexité des strates de marginalités, qui ne se valent pas, selon qu’on soit un Américain homosexuel ou un Mexicain homosexuel en situation irrégulière. Le film interroge alors, consciemment ou non, la notion de libre arbitre, alors que des personnages acceptent des relations pour trouver un toit et se mettre a l’abri des services de l’immigration.
Pour son 1er long métrage, GVS, avec le peu de sous sur son compte, montre avec ce très joli noir et blanc déjà la grande capacité de son regard pour ce petit sujet d'homosexualité, original, attachant mais peu envoûtant et auquel il manque une fin...
Premiere entrée en matière pour Gus Van Sant, intention louable et mise en scène intéressante sur ce petit film de 75 minutes. Il fallait bien commencer quelque part, heureusement Gus Van Sant a fait d'autre film ... !
Pour son premier film, Gus van Sant signe une oeuvre sans concession dans un noir et blanc très contrasté, brutal, comme la vie de ces jeunes mexicanos. Il montre une Amérique que l'on n'a pas l'habitude de voir, celle des laissés pour compte et aborde le thème de l'homosexualité avec une force qui était totalement inhabituelle à l'époque.
Il me faudra certainement un certains temps pour pouvoir capter toute la poésie qu'offre Mala Noche ... Un film perturbant et distingué, une oeuvre travaillé par un orfèvre, Gus Van Sant qui signe ici son premier long métrage. J'ai très envie de revoir Éléphant, les années altéreront peut être mon premier jugement sur un film qui m'avais laisser pantois au premier essai. Pour en revenir à Mala Noche, la musique prend part à l'histoire, les chansons sont somptueuse à l'image de la " Balderama " d'une infinie tristesse. Les visages sont tout aussi emplit de cette mélancolie ambiante, les comédiens sont beaux et souffrant à l'instar de cette affiche ou Doug Cooeyate passe sa tete par la fenêtre de l'auto. Vibrant donc mais également très exigeant dans sa conception d'ou l'idée de laissé le temps aux temps et d'y revenir à l'avenir.
La France découvre enfin la première uvre dun réalisateur hors du commun qui revendique depuis toujours « son attirance pour les gens sauvages ». Il est tourné en 16 mm, images de noir et de blanc dont la grain parfois à la limite de la saturation trahit tant la fulgurance poétique de lunivers marginal que lépure de personnages ô combien fragiles et radieux.
Il est difficile toutefois de ne pas établir un parallèle avec « My own private Idaho », plus lyrique, plus construit, jusquà la troublante ressemblance de Tim Streeter avec River Phoenix. Et cest normal, puisque à lépoque les deux scénarios étaient écrits, mais Mala Noche coûtait moins cher à mettre en uvre. Mieux vaut appréhender les deux uvres séparément.
Car ici, si lhomosexualité et la marginalité sont aussi le moteur du film, le traitement en est différent. Il sy dégage une sensation extraordinaire de liberté, une désinvolture effrénée qui vient plomber la noire fatalité de leurs existences respectives.
Le récit autobiographique de Walt Curtis est posé comme une évidence, sous la forme dun docu fiction profond, cru mais tellement pudique. Gus Van Sant filme ici lAmériques des battus, de ceux qui hantent les petites villes dans lanonymat (émigrés, drogués, homos ), mais qui savent nous révéler les vraies valeurs humaines, empreintes de passion, de solidarité, dinnocence et de légèreté malgré la désespérance.
Mala noche se pose également comme une ouverture à lOpéra de Quatsous que Van Sant ne cesse dapprofondir à travers son uvre. Il contient un peu de la fulgurance dElephant, de lintroversion de Gerry, de la tendresse de My own private Idaho et de la noirceur de Drugstore cowboy. Un premier film certes, mais tellement révélateur du grand cinéaste que lon connaît aujourdhui.
Après plus de vingt ans, les salles obscures françaises se décident enfin a sortir le premier film du génie Gus Van Sant. Tourné en noir et blanc pour quelques 20 000 dollars, lhistoire raconte celle dun vendeur qui tombe amoureux dun jeune immigré mexicain ? De là va découler une succession de tentative de séduction du vendeur pour son prince charmant. Van Sant na pas toujours été aussi précis que dans Elephant ou Last Days, il na pas toujours usé de rigueur pour rendre chaque plan inoubliable. Il est difficile de le reconnaître tant la caméra bouge dans tous les sens, enchaînant les plans a la vitesse de léclair avec en plus un noir et blanc digne des années 10 . Le film est surtout intéressant dans la mesure ou cest le premier film dun ponte du cinéma et que ça fait toujours plaisir à voir surtout quon remarque déjà des caractéristiques du réa : vitesse accélérée des nuages, long plan sur une route déserte Filmographiquement Didactique mais cinématographiquement passable .
Assez plaisant sur la forme, jouissant d'un travail remarquable sur les lumières, notamment, Mala Noche est un petit film sympathique tourné avec sincérité et talent. Seulement, malgré sa plaisance, le film ne décolle véritablement jamais de son narrateur froid, sans jamais particulièrement émouvoir. C'est un peu juste.
Un petit film sympathique audacieux qui marques les premiéres expériences de Gus Van Sant.Avant il savait faire des films avec moins de budget qu'aujourd'hui et pourtant supérieurs aux films pour bobo qu'il a pu faire.