Les exploits d’un jeune Don Juan est un film érotique librement inspiré de Guillaume Apollinaire. Un film léger très agréable, dans un style qui rappelle Célestine bonne à tout faire, mais aux situations un peu redondantes.
En effet, ce métrage repose sur un concept qui se répète à plusieurs reprises. Il faut dire qu’avec une intrigue qui se résume à : pendant la guerre un jeune homme non mobilisé satisfait les désirs sexuels des femmes de la maison, ça donne forcément lieu à des redondances. Si l’on omet ce défaut, et si l’on passe donc sur une histoire assez minimale tout de même, on pourra apprécier ici la fraicheur du film, ses marivaudages sexuels plein d’humour et de légèreté tout en étant volontiers licencieux. Les Exploits d’un jeune Don Juan est un pur film de détente, que l’on regarde sans prétention mais avec lequel on sait qu’on va passer un moment agréable, culotté, et d’un bon fond. Car oui, ce film est d’un bon fond, se réclamant clairement de l’humour et du vaudeville, et se voulant optimiste sans être fleur bleue. Car oui, il faut quand même que je précise, ce film n’est pas naïf non plus !
Le casting propose une impressionnante galerie d’actrices de charmes, d’hier ou d’aujourd’hui (enfin de l’époque du film ou d’avant). Marina Vlady ou Claudine Auger du côté des plus âgées, Serena Grandi, Alexandra Vandernoot ou Rosette pour celles de l’époque du film, et même une toute jeune Virginie Ledoyen qui ne participe pas aux ébats ! Autant dire qu’on va avoir beaucoup de charme étalés devant l’écran, et c’est vrai ! De beaux corps mais aussi de jolies prestations un peu théâtrales qui rappelleront, avec les costumes, un Molière modernisé ! Le personnage de Grandi est spécialement intéressant. Face à cette avalanche de charme un acteur chanceux, Fabrice Josso, qui profite de la disparition momentanée d’Aurélien Recoing et consort pour être le seul mec du casting pendant une bonne moitié de film ! Il joue un jeune Casanova timide et peu à peu confiant très vif, drôle, entreprenant, charmeur, mais, à l’inverse de Don Juan, respectueux autant que possible des femmes ! La sexualité n’est jamais envisagé ici sous le mode « conquête », c’est une sexualité décomplexée et gaillarde qui rappelle beaucoup Célestine bonne à tout faire.
Visuellement c’est très réussi. Superbe décor avec ce château et son parc, très belle photographie aussi, une reconstitution du temps crédible, une mise en scène brillante dans les scènes érotiques (Serena Grandi est spécialement magnifiée mais la scène de la rivière est très belle), le tout servi par une bande son légère et dans le ton du film. On retrouve ici toute l’élégance de l’érotisme à l’italienne, et cela est fort appréciable.
Donc je le dis j’ai passé un moment très plaisant devant ce film. Certes l’histoire est redondante, pour ne pas dire qu’elle tourne en rond au milieu, mais le réalisateur nous offre un métrage frais, où la sexualité est utilisé avec justesse pour faire rire, divertir. J’ai été séduit, car c’est fait avec cette finesse et cette élégance d’une délicieuse mauvaise foi ! Eh non, porté beaucoup de jupons ne rend pas plus prude ! 4