Insomnia est un film que j’ai vu plusieurs fois, sans en faire la critique. Je me lance donc, et je commencerai logiquement par le casting, de belle qualité.
Il s’appuie notamment sur le face à face Pacino-Williams, dans des rôles qui sont taillés sur mesure pour eux. Pacino est excellent en flic au bout du rouleau qui s’enlise dans le n’importe quoi, et Williams, à mon sens, aurait tellement mérité plus de rôle de psychopathe et de pervers ! En tout cas chacun est bien à sa place, et même si j’aurai aimé une présence un peu plus notable de Williams, ça tient. Ils sont épaulés par la charismatique Hilary Swank, et par quelques seconds rôles soignés bien que le film repose beaucoup sur la confrontation de ses deux acteurs principaux.
Le scénario, machiavélique est judicieux. Pour ma part je mettrai quand même deux petits bémols. Le premier sur le rythme, pas toujours très enthousiasmant, et le second sur le caractère redondant de certaines séquences qui viennent un peu enliser le métrage, surtout dans sa seconde partie. Malgré tout, on ne pourra nier que le film a une histoire originale, prenante, et qu’on se laisse prendre au jeu jusqu’au final un soupçon convenu par rapport à ce que l’on pouvait espérer.
Cette histoire bénéficie bien sûr vivement du lieu de l’intrigue. L’Alaska, peut utiliser dans le cinéma américain. Cela donne des décors superbes, une photographie de belle qualité, et Christopher Nolan se fait très plaisir en tant que metteur en scène. Il y a une vraie authenticité et singularité qui se dégage de ce Insomnia, qui indéniablement séduira par ses qualités plastiques, que j’aurai aimé doubler de qualités musicales supérieures. J’aurai bien vu une bande son plus punchie, comme dans Ghost Writer, histoire justement de mettre plus de tension, et de tirer un peu le spectateur d’une relative léthargie qui peut le saisir quelquefois.
En conclusion Insomnia reste un thriller soigné, intriguant, et attrayant. C’est un film appliqué, propre, doté d’un casting au point, et si j’ai mis des bémols, ceux-ci ne saurait plomber suffisamment le métrage pour le faire dégringoler sérieusement dans mon estime. 4.