Il y a actuellement beaucoup de films inspirés d'une histoire vraie, mais peu ont la force de ce nouveau film de la réalisatrice espagnole Icíar Bollaín.
Cette histoire de harcèlement sexuel bien antérieure au mouvement #MeToo s'est déroulée à cheval sur la fin du 20ème siècle et le début du 21ème. Ponferrada est une ville d'un peu plus de 60 000 habitants située dans la province de León, au nord-ouest de l'Espagne. C'est le Parti Populaire, un parti libéral-conservateur, qui, à cette époque, est aux commandes de la ville et Ismael Alvarez, la cinquantaine, en est le maire. Cet homme va tout faire pour que Nevenka Fernández, 25 ans, soit élue conseillère municipale et il va en faire son adjointe aux finances. Il va tout faire, aussi, pour que Nevenka devienne sa maîtresse et, dans un premier temps, il va y arriver. Toutefois, lorsque, très vite, elle décide d'arrêter cette liaison, il ne va avoir de cesse de lui pourrir la vie et de la harceler sexuellement. Cela va se terminer par un procès. C'est tout cela que nous raconte Icíar Bollaín avec la très grande maîtrise (cf. "Même la pluie") qu'on lui connaît pour faire monter la tension. Ce film est d'autant plus une très grande réussite, importante pour la cause des femmes, qu'on y trouve une interprétation XXL, avec Urko Olazabal dans le rôle du maire, un homme dont tout le monde sait qu'il est un incorrigible coureur de jupons mais qui sait y faire pour mettre tout le monde ou presque dans sa poche, et, surtout, Mireia Oriol, absolument exceptionnelle dans le rôle de Nevenka. Petite remarque : il semble que le film n'a pas été tourné à Ponferrada, mais à Zamora, une ville située à 200 kilomètres de Ponferrada.