On aurait dû aller en Grèce : les secrets du tournage

La première version du scénario de On aurait dû aller en Grèce est parvenue à Nicolas Benamou en 2017. Le metteur en scène se rappelle : "Nous avions même débuté les lectures avec Gérard Jugnot et Virginie Hocq... et puis le Covid est arrivé ! Tout s’est évidemment arrêté, Remarquez ce n’est pas la première fois que cela m’arrive : nous avions connu la même chose avec « Babysitting »..."

"Mais là aussi nous avons tenu bon et, entre temps, un de nos scénaristes Jérôme L’hotsky est devenu producteur. Le film est réellement entré en fabrication en août 2023 avec une petite fenêtre de tir de tournage compte tenu des engagements de Gérard."

Avant même de tourner Mystère à Saint-Tropez, son précédent film, Nicolas Benamou est parti en vacances chez des amis en Corse près de Porto-Vecchio, dans ce qui allait devenir la grande maison présente dans On aurait dû aller en Grèce. Le cinéaste confie : "Elle est surdimensionnée et elle bénéficie d’infrastructures ou d’accès extrêmement pratiques puisqu’on y organise aussi des événements..."

"J’en ai parlé aux propriétaires qui n’avaient rien contre l’idée d’un tournage chez eux et les années ont passé. Quand est venu le temps des repérages du film, j’ai visité d’autres lieux mais cet endroit était une évidence. Comme Gérard et Virginie, ce personnage central a donc été casté très tôt !"

Avec On aurait dû aller en Grèce, Nicolas Benamou retrouve Gérard Jugnot, qu'il avait dirigé dans Babysitting. Le comédien raconte : "Je trouve que ce film s’inscrit parfaitement dans la lignée de ce que j’appelle « les films de comédies corses », comme « les films provençaux » de Pagnol jadis. C’est un projet en plus qui a été écrit, joué et fabriqué en grande partie par une équipe corse !"

"Il y a beaucoup d’autodérision dans cette histoire, qui démonte tous les poncifs que l’on peut entendre sur cette île, comme une manière de démontrer que les Corses savent rire d’eux même... Tout en se moquant allègrement des pinzuti (ceux du continent qui parlent « pointu ».)..."

Marie-Céline Rousselot, l’épouse alcoolique de Gérard Jugnot à l’écran, est interprétée par Virginie Hocq, qui retrouve elle aussi Nicolas Benamou après avoir tourné sous sa houlette dans un autre film (Mystère à Saint-Tropez) : "Je me souviens d’ailleurs que durant le tournage nous naviguions sans cesse sur le fil. Il fallait veiller à ne pas tomber dans l’outrance mais Virginie a parfaitement su éviter cet obstacle."

"A mes yeux, c’est une actrice de la trempe de Valérie Lemercier. Virginie a le don de faire sonner les dialogues, de faire étinceler le moindre regard. C’est un régal de la regarder jouer et de la filmer... Je sais qu’entre nous c’est quasiment « à la vie, à la mort » et c’est un bonheur à chaque fois qu’elle dit oui à ce que je lui propose. Là aussi, c’est une chance immense de pouvoir travailler avec ce genre de comédienne", précise le cinéaste.

On aurait dû aller en Grèce s'inscrit dans la veine de certaines comédies cultes, comme Pouic-Pouic ou Oscar, avec ces familles bourgeoises qui soudain volent en éclat. Nicolas Benamou explique : "Cette histoire m’a replongé dans celles que j’adorais voir au cinéma ou regarder à la télé quand j’étais plus jeune. C’est un film qui a su rester hyper présent dans nos cœurs et nos esprits. Nous nous disions constamment : « on va y arriver » !"

"C’est toujours bon signe quand un projet tient ainsi dans la durée... J’ajoute que si le mécanisme de cette comédie semble en effet assez intemporel, il aborde aussi des thèmes modernes, des enjeux actuels. Le personnage de Gérard Jugnot est un bourgeois qui a perdu sa fortune en investissant dans la tech ou les bitcoins. Sa fille est une future maman célibataire. Vous savez, c’est difficile d’écrire un film qui n’ait pas une date de péremption."