Le récit nous est conté par Sinjar, le mont qui domine les terres Yézidis et qui a donc été témoin de toutes les horreurs qu’ils ont traversé. Golshifteh Farahani donne sa voix à cette montagne compatissante.
Le film a été réalisé en collaboration avec le photographe Michel Slomka dont les photos ont été utilisées dans le documentaire et qui a également été co-scénariste sur le projet. Une exposition photo a été montée en parallèle de la création de l'œuvre cinématographique.
Alexe Liebert, la réalisatrice, tenait à filmer ce qu’on ne montre pas d’habitude à savoir: le traumatisme, l’absence, le vide, le silence,le fantôme d’un parent encore captif ou peut-être mort, puis la résilience, sous toutes ses formes.
Les Yézidis transmettent de génération en génération ce qu’ils appellent le ferman, c’est-à-dire le souvenir des massacres, des génocides. Ce terme turc désigne les décrets émis par l’Empire ottoman. Par extension, il qualifie tout processus visant à convertir, asservir ou anéantir la minorité yézidie.
Les Yézidis se sont forgés une véritable identité, dont la survie dépend de la résilience collective face à la violence qu’ils ont subie. Le génocide commis par Daech à leur encontre s’inscrit comme étant le 74e Ferman de la région de Sinjar dénombré par les Yézidis.
Le film se veut être une sorte de conte documentaire. L’objectif n’est pas de fixer les événements dans une temporalité précise mais plutôt de présenter une horreur qui malheureusement a toujours eu lieu dans l’histoire humaine.