On appelle ça un accident industriel. Car il n’y a quasiment rien à sauver de ce film qui a vraiment beaucoup de problèmes à commencer par un scénario idiot qui exploite maladroitement le passage entre monde réel et l’univers des toons. Il y a quantité d’ellipses, d’oublis ou de choses totalement incohérentes (on passe de Las Vegas 1945 à 1992 sans nous expliquer pourquoi), bref, niveau histoire, ça rame sévère. Et ce n’est pas l’univers graphique qui va rattraper ça malheureusement…Bakshi se sentant obliger de remplir le cadre avec le maximum de toons, on a l’impression d’une grande confusion, ça part dans tous les sens…Et puis le stylisme des toons n’est pas cohérent, il y a des loups de Tex Avery, des petits lapins, des petits bonshommes ressemblant aux nains de la Blanche neige de Disney...Bref, c’est un peu la foire.. Seuls les décors de la ville en arrière plan, entre néons et tours tordues, sont géniaux mais pas assez exploités. Bon, sinon, Kim Basinger en toon sexy pour adulte est très réussi mais son personnage est inconsistant….Enfin, la partie réelle est bien décevante. Le dessinateur en prison pour meurtre qui a quand même droit sa planche pour dessiner, ce n’est pas crédible ; Brad Pitt qui fait un tour de moto et provoque la mort de sa maman avant de passer bizarrement chez les toons, on a vu mieux pour démarrer un film, des personnages secondaires (les voisines du dessinateur) qui arrivent comme des cheveux sur la soupe et la partie finale archi baclée qui voit les toons envahir Las Vegas est bien mal fichue. Au final, un ratage bien dommageable car il y avait là-dedans un vrai potentiel pour faire un « Roger Rabbit » façon « Métal Hurlant », un truc dark et alternatif quoi, hélas…