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Agnes L.
172 abonnés
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1,5
Publiée le 7 décembre 2023
Un réalisateur espagnol pour camper Arthur Rimbaud. Soit ! Mais au moins que le poète ne soit pas pris à la légère. Or le casting a trouvé un acteur brun de 45 ans, plutôt enrobé, alors que Rimbaud a 32 ans a cette période et est très mince. Il n'a d'ailleurs jamais atteint la quarantaine puisqu'il est décédé à 37 ans. C'est donc une première grossière erreur que ce choix de casting. Ensuite, la voix off lit le texte de Rimbaud mais aurait pu faire un effort pour que ce soit moins récitatif. Enfin, voir un indigène avec des tennis addidas à trois bandes (marque créée en 1969), c'est pour le moins un manque d'attention aux détails. Comme rien ne se passe vraiment si ce n'est l'attente, on voit le personnage fumer, boire, se faire laver, monter et descendre des escaliers et ce genre de choses peu intéressantes. Un grand vide que ce film ou un beau ratage.
Un film à petit budget qui retrace un épisode méconnu de la vie d’Arthur Rimbaud en Abyssinie où le poète s’essaie au... trafic d’armes. Tourné au Maroc, il s’inspire de lettres qu’il écrivit à sa mère et à sa sœur et qui racontent ses démêlés avec une administration rétive à Tadjourah (Djibouti)... J’imagine que par là les auteurs ont espéré nous éclairer sur l’homme ou sur son art, mais malheureusement il n’en a rien été pour moi.
Grosse déception que ce Splendid Hotel. Image et cadrages laids, narration inexistante, incarnation aléatoire. Le poète peut légitimement se retourner dans sa tombe.
Le point de départ est intéressant : Arthur Rimbaud (31 ans) est à Tadjourah (au Splendide hôtel) à Djibouti, en attente de réception d’armes à livrer à Menelik (1844-1913), négus du Shewa (Ethiopie) et futur Négus d’Ethiopie. Avec un titre accrocheur [faussement référentiel au recueil de poèmes en prose « Une saison en enfer » (1873)], voilà un film fauché (tourné en 8 jours), sans budget [tourné à Larrache (à 86 km au sud de Tanger au Maroc] et de nos jours (donc sans reconstitution historique), tournant en rond [une scène d’errance de Rimbaud (dont le costume reste blanc pendant tout le film), dans les rues, est montrée plusieurs fois], mal jouée, avec de mauvais dialogues et finalement soporifique (80 mn).
Splendide hôtel n'est pas un film, Splendide hôtel est un poème dont Rimbaud est "le poème". Rimbaud ressemble enfin à Rimbaud, non plus l'archange bohème, mais le feu de la "saison en enfer": "je reviendrai, avec des membres de fer, la peau sombre, l'oeil furieux: sur mon masque on me jugera d'une race forte.[...]Les femmes soignent ces féroces infirmes retour des pays chauds"; Il est la saison en enfer. Splendide hôtel n'est pas un film mais une exposition de peintures où chaque plan est une oeuvre fascinante dans ses couleurs, ses compositions; Peintures audio. Splendide hôtel n'est pas prétentieux, comme il a été dit, mais il se rapproche de la perte de sens souhaitée par Rimbaud lui même. En transportant Rimbaud vêtu de son costume d'époque à nos jours, Splendide hôtel le fait "voyant" comme il considérait devoir être tout poète. Splendide hôtel un grand poème prouvant si il en est encore besoin que "l'enfer est toujours de saison"!
Pauvre Rimbaud...Il doit se retourner dans sa tombe. Rimbaud en polo, les acteurs en addidas et sweet shirt. Quel déception! l'idée était bonne mais bon il aurait été judicieux de se documenter davantage.