Quel plaisir de retrouver ce trio d'acteurs formidables !
« N'avoue jamais » est une comédie solaire, tendre et tout simplement irrésistible ! Ivan Calbérac ne déçoit jamais et convoque, après les relations inter-générationnelles (« L'étudiante et Monsieur Henri ») ou les relations parents-enfants (« Venise n'est pas en Italie »), la complexité des relations conjuguales, souvent décuplée passé un certain âge. Si le scénario n'est pas d'une grande originalité (la bande-annonce m'avait d'ailleurs laissé sur ma faim), le film a le mérite de mettre en lumière les questions de désir et de vie sentimentale au sein d'un couple de retraités, passés 50 ans de mariage. En effet, le cinéma cultive cette image stéréotypée des seniors au mariage heureux, stable et sans histoire, dont l'amour sans faille est un exemple à suivre. Et « N'avoue jamais », sur ce plan-là, déjoue les clichés pour déconstruire les archétypes. Sinon, mis à part un début laborieux, le film fait le job, alternant répliques bien senties, situations comiques et scènes plus sensibles (la recette du cinéma selon Calbérac). Les acteurs sont impeccables, à commencer par Dussollier, génial dans sa folie vengeresse et ses expressions faciales toujours poilantes (un acteur extraordinaire qu'on ne se lasse pas d'adorer). Sabine Azéma n'est pas en reste, cultivant spontanéité, charme et élégance, dans un registre qui lui sied à merveille. Mais le plus étonnant de tous reste cependant Thierry Lhermitte, parfait dans un rôle à contre-emploi, sensible et attachant (aux antipodes de l'amant trouble-fête). Le cadre idyllique des Alpes-maritimes réchauffe le cœur, même si la villa bourgeoise des deux protagonistes tape à l'oeil et tranche avec la fibre humaine du cinéma de Calbérac.
Alors, et même si « N'avoue jamais » ne laisse pas un souvenir impérissable, il offre un très joli moment de détente, de psychologie et d'humanité. Une comédie française de bonne facture, sans surprise mais diablement efficace !