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Guy B.
6 abonnés
25 critiques
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5,0
Publiée le 6 avril 2024
Un film coup de poing - parfaitement réalisé, où l'on ne s'ennuie pas une seconde ; et surtout, grâce auquel on traverse le "gué" familial qui fait suite au long chemin de catharsis poursuivi par Christine Angot depuis si longtemps - comme si on y était - d'ailleurs on y est (!) totalement proche d'elle ...
Une "fiction" bien réelle, unique en son genre. Et un bouquet final magnifique, clôturé par une musique de générique qui finit de transmuter la pesanteur de ce difficile parcours de vie en un "instant de grâce", qui aurait surement pu être imaginé par Christian Bobin ...
On aurait aimé trouver davantage de qualités à ce film qui nous parle d'un sujet important, l'inceste. Le problème principal avec ce film, c'est que Christine Angot arrive, à son corps défendant, à rendre plus sympathique qu'elle les personnes à qui elle s'oppose.
Il y a ceux qui parlent de chef d’œuvre uniquement en relation avec le drame de C.ANGOT, sans relation avec la qualité du film et ceux qui critiquent la violence faite aux membres de sa famille qui ne l'ont pas défendue sans plus de relation avec l'objet cinématographique. C'est un "objet personnel filmé" intéressant et assez bien fait. On y voit des moments très forts (même si certains sont discutables) entrecoupés de moments de vie qui "expliquent" les témoignages. C.ANGOT souhaite qu'on la plaigne et qu'on reconnaisse sa douleur; ce qui visiblement n'aurait jamais été le cas jusqu'à la scène finale. Ceci-dit, les témoignages et des faits qu'elle évoque peuvent semer un certain trouble... Intéressant.
Angot sait faire du cinéma avec le sens du récit du montage du rythme. J’ai bien aimé le film mais ça reste un récit très personnel j’ai été très touché tout en restant à distance bizarrement.
Plusieurs fois dans le documentaire Christine Angot est désignée comme « violente »….. Filmer cette intimité présente l’énigme de sa vie. Elle démontre bien que c’est son œuvre, son témoignage et, cette problèmatique (c’est le moins que l’on puisse dire), ce fatum rend fou et obnubile sa vie, son œuvre et que fatalement le questionnement générationel s’imbrique là aussi. Il y a ceux pour qui c’est sans affect où un affect de bonne figure qui reste dans le dire, une parole trop vide gueule Christine Angot. ‘Je suis désolée que cela te soit arrivé à toi, dans la vie’ ces paroles sont encore mi-dites de sa fille….mais libératrices pour Christine Angot. Il y a encore davantage dans l’imaginaire qui ne se dévoile pas….un silence éloquent. C’est un documentaire intéressant et qui permet de comprendre pourquoi tirer le bon fil de sa vie est une avancée encore … Ici dans ce document pour le public. Documentaire à voir.
Depuis 20 ans que Christine Angot laboure le même sillon de son traumatisme, je me demandais ce qu'elle pouvait encore avoir à dire... en réalité pas grand chose. Ce qui est touchant dans le film, c'est de la voir Elle, fragile, indécise, marquée, abîmée, et soudain forte, agressive... Un des moment de vérité les plus poignants du film, c'est quand elle dit qu'elle en a marre de ressasser toujours la même histoire. On sent tout le poids de l'inceste qu'elle a subit, et à quel point sa vie en est et en sera toujours affectée. Est-ce que ça suffit à en faire un film intéressant ? ça aurait pu, mais en fait non...Pas vraiment, parce qu'il n'y a pas le fameux dialogue qu'on aurait pu attendre... Le film aurait pu être une sorte d'enquête pour tenter de comprendre les mécanismes qui ont menés comprendre, il faut écouter, questionner, prendre le temps. En réalité, comme d'habitude, Angot corrige, reprends, ne laisse pas parler ses interlocuteurs, les engueule et explose dès qu'ils ne disent pas ce qu'elle veut entendre. Alors, forcément, rien ne se passe de "vrai" les échanges sont très frustrants parce qu'on a l'impression que la parole n'est pas "libre" et n'est jamais vraiment juste. Elle est "téléguidée" par Christine Angot qui semble plus chercher de la compassion, des excuses, que la compréhension. Je ne sais pas si elle a eu ce qu'elle voulait et si ce film lui aura été utile. Je l'espère pour elle.
J’ai mesuré l’importance de la consolation quand le mal que l’on vous a infligé, imposé vous fait autant souffrir. Le mot “empathie” me vient à l’esprit aussi sans essayer de se justifier mais simplement se mettre à la place de la victime. Les archives de sa petite fille sont de belles images et distillent beaucoup de douceur. Ce documentaire serait utile dans les écoles aussi. Je comprends mieux Christine Angot après avoir vu de doc.
Puissant! Christine était déjà la meilleure chez Ruquier (et non celle qui a pris la place de ce dernier). La femme puissante c'est Christine, essentielle petite chèvre de M. Sequin de notre temps, et pas que sur l'inceste. J'ai adoré l'atomisation en quelques secondes de MM. Ardisson et Baffie (que j'ai toujours détestés). ,J'attends déjà le deuxième film mais pas grave s'il n'y en qu'à qu'un...
Chère madame Angot Merci pour votre courage, votre recherche de vérité Merci, grâce à votre documentaire ,de nous montrer( si l'on ne le savait déjà) les procédés d'auto protection de chacun ( votre mère, belle mère, mari) pouvant aller jusqu'au déni, si vous n'aviez jamais écrit Merci de nous mettre chacun devant notre propre miroir de conscience: qu'aurions nous fait? Toutes les scènes sont poignantes: on retient ses sanglots mais pas les larmes silencieuses On voudrait crier son dégout pour ces émissions d'un certain T Ardisson, débordant d'une violente vulgarité ( cette retransmission TV a été la scène la plus révoltante, de votre film, pour moi!) Merci pour l'espoir représenté par votre fille et ce dernier regard sur la mer avec la voix de C Trenet. Merci
Le travail de Christine Angot est impressionnant et très courageux. Même si ses réactions ("réaction" et non "action" car elle réagit à l'inceste dont elle a été victime) sont parfois violentes, guidées par la colère et la vengeance, on comprend très bien que son objectif final est de se libérer de cette injustice en réglant des comptes, et de trouver enfin la paix. Bravo à elle, et merci pour toutes les familles (trop nombreuses) qui partagent une histoire similaire. Poignant.
D'un point de vue cinématographique, le dispositif est simple, entre séries d'entretiens et images d'archives, Angot poursuit ses démons et témoigne de l'horreur de l'inceste en interrogeant ses proches et en les mettant face à leur contradictions. L'ensemble est parfois impudique, intrusive notamment lors d'une première séquence juridiquement problématique mais certains aussi la force d'un film qui tient son propos jusqu'au bout à une époque où la parole se libère enfin. Angot souvent moquée et humiliée trouve un peu de justice et le film finalement plus doux que virulent malgré quelques scènes fortes finit par toucher en évitant la sensiblerie. On peut préférer bien sûr la prose de l'écrivaine mais une famille n'en demeure pas moins un film nécessaire d'autant plus, qu'il est par sa facture classique voire peut-être assez peu cinématographique au final, abordable par un public assez large.
Pièce essentielle dans l’œuvre de Christine Angot, Une Famille interroge la réception privée et publique du témoignage de la victime, du silence qu’il génère dans cette première sphère, du bruit qu’il occasionne dans cette seconde, suivant une polyphonie d’autant plus pertinente qu’elle dévoile les limites de la théorie selon laquelle « le monde est ma représentation », ou plutôt les limites du refuge que certains trouvent en cette représentation singulière du monde, et en cela inattaquable forteresse d’une bourgeoisie préférant fermer les yeux. Il s’agit alors pour l’autrice de réfléchir sur l’art, qui n’est pas un espace où le vrai et le faux se mêlent – Angot réfute la définition du roman donnée par la dernière femme de son père – mais un espace où l’on prend conscience de ce que l’on est par le visionnage de ce que l’on a été, un espace de dialogue entre le passé et le présent, entre deux versions d’une même personne, entre l’individuel et le collectif. Nul hasard si la fille de la romancière apparaît en ouverture et en clausule, à un âge différent : elle incarne le changement de génération et la modification profonde des mentalités, puisqu’elle a été élevée et a grandi dans la connaissance de l’inceste, là où sa mère l’a subi sans avertissement. Une Famille transmet une parole, n’est pas autocentré mais aussi décentré que possible, étendu à tous, comme l’atteste la plaidoirie à venir de l’avocat qui refuse de voir dans l’entrée de force au domicile de Mme Schwarz une atteinte à la vie privée. Regarder le film comme une œuvre privée reviendrait donc à placer Christine Angot dans une position de victime isolée, de refuser l’universalité du combat mené depuis son adolescence et qu’elle poursuit ici habilement en figurant par un montage subtil assemblant un matériau épars (photos, lectures, captations vidéo amateures) la douloureuse mais nécessaire communication.
A vu "Une famille" film documentaire de Christine Angot. Je n'ai jamais eu envie de lire le moindre livre de l'écrivaine, l'éditorialiste et la critique m'énerve souvent et je trouve la femme très clivante, mais j'ai été attiré par ce documentaire. Christine Angot reprend le sujet qui est également celui de ses romans : l'inceste et les viols répétitifs dont elle a été la victime. Son bourreau étant son père, qui de plus ne l'a reconnu à l'Etat civil qu'une fois qu'il l'avait abusée à l'âge de 13 ans. Angot interviewe tour à tour sa belle-mère (son père la violait dans sa propre maison pendant les vacances) sa mère avec qui il a toujours été difficile de parler, son ex-mari qui a vécu le même traumatisme et sa fille. Des échanges violents, passionnants, tendres. Le film commençant par une tempête orale explosive qui va se calmant, trouve une forme d'apaisement sur la longueur. La colère légitime et incontenable de la réalisatrice alliée au peu de propension à l'écoute de l'autre et à une certaine violence verbale fait que souvent je me suis surtout mis à la place des interlocuteurs plus qu'à celle de la victime. J'imagine que ce n'était pas le but du projet. Mais peut on dénoncer la violence et l'innommable dont on a été la victime en étant soit même cassante, tranchante, explosive ? En cela Judith Godrèche bien plus posée sachant trouver les mots les plus justes et faisant totalement confiance à son discours est bien plus audible. Bien sûr à chacun sa méthode. Documentaire intense mais qui ne m'a pas donné plus envie de lire les livres de l'écrivaine.