L’idée de départ, tirée d’une histoire vraie, est bonne, celle de retrouver un tableau [
« Tournesols fanés », inspiré par ceux de Vincent Van Gogh (1853-1890)] du peintre autrichien Egon Schiele (1890-1918) dans une maison vendue en viager à une femme veuve, vivant avec son fils, à Mulhouse, tout proche de l’aéroport, et détenu auparavant par un Français (mort à 98 ans !) ayant collaboré, pendant la seconde guerre mondiale, les nazis l’ayant récompensé en lui cédant une peinture, d’art « dégénéré », spoliée en 1942 à un marchand d’art juif (Karl Grünwald, laissant des tableaux en Alsace, avant de fuir l’Autriche annexée en 1938)
. Malheureusement, le scénario (alors que Pascal Bonitzer est loin d’être un débutant comme scénariste), au lieu d’être linéaire, est parasité par l’introduction de personnages digressifs, principalement Aurore, la stagiaire du commissaire-priseur André Masson (Alex LUTZ), mythomane, menteuse et aux relations compliquées avec son père (grande sobriété du chanteur Alain CHAMFORT, 74 ans) mais aussi l’ex-femme de Masson (Léa DRUCKER)
qui prend des bains et tombe amoureuse de la notaire de Mulhouse qui a découvert le tableau (quel intérêt ?)
. Le milieu décrit est plein de gens arrogants, cupides, attachés au luxe (montres, belles voitures comme André Masson) et n’est pas vraiment passionnant, les personnages gravitant autour du commerce de l’art, souvent antipathiques et suscitant peu d’intérêt. Une narration linéaire simple, voire un moyen métrage, aurait suffi. On est loin de « La femme au tableau » (2015) de Simon Curtis, à la narration plus classique et émouvante.