Dans la catégorie « films délicieux », voyez le dernier long métrage en date de Pascal Bonitzer, qui s'était déjà brillamment illustré de la sorte avec son « Cherchez Berthe » (2012) - même affichiste, semble-t-il, dans les deux cas !
Notais en son temps pour « Berthe » : « Histoire (et dialogues) bien écrits, mise en scène et interprétation en rapport, pour une comédie enlevée ». Appréciation à l'identique pour « Le Tableau », PB et son habituelle coscénariste, Agnès de Sacy, passant avec bonheur des sphères du pouvoir au monde de l'art (qui est d'ailleurs aussi affaire de pouvoir – et d'argent). Alex Lutz campe avec conviction un « auctioneer » de la célèbre maison britannique « Christie's » (pardon, « Scottie's »), spécialiste des ventes de tableaux de la période moderne, passant avec aisance de Bonnard à Seurat – quand son quotidien, déjà synonyme de très belles enchères, se trouve bouleversé par une découverte exceptionnelle, celle, grâce à une consoeur de province, d'un Schiele disparu depuis 1939... PB fait de cette affaire, inspirée par des faits réels, un conte moral, grâce à des personnages remarquables, dont notamment un propriétaire de chef d'oeuvre improbable, figure de Candide mulhousien (Arcadi Radeff, alias « Martin »), ou une stagiaire étonnante (Louise Chevillotte, alias « Aurore ») - mais aussi une « ex » de bon conseil (Léa Drucker, alias « Bertina »), et même un père (?) de stagiaire, rôle où l'on a du mal à reconnaître le chanteur Alain Chamfort... Un très agréable moment, de bon cinéma français !