L'idée de Challenger est né de la passion commune de Varante Soudjian et son co-scénariste Thomas Pone pour la saga Rocky. Le metteur en scène confie : "Nous écrivons des films que nous avons envie de voir, et l’idée de réaliser une comédie sur la boxe nous a toujours fascinés. Ainsi, l’idée de Challenger a germé : proposer un Rocky à la française."
"Challenger n’aurait jamais vu le jour sans Rocky. Nous rendons hommage à cette saga avec quelques références, notamment au premier opus. Nous avons simplement transposé le jeune de Philadelphie en un jeune d’Amiens, où ont été tournés tous les extérieurs du film."
Challenger marque la quatrième collaboration entre Varante Soudjian et Alban Ivanov : "Alban est extraordinairement sympathique. Il est indéniablement drôle, mais aussi profondément touchant. Il est capable de vous faire rire et de vous cueillir émotionnellement. J’ai fait quatre films avec lui, et il est toujours différent, car il est capable de tout jouer. Son spectre de jeu est très large et sa sincérité immense, ce qui est toujours bouleversant", raconte le cinéaste.
Pour jouer Luka, Alban Ivanov s’est entraîné dans une salle de boxe à Marseille pendant six mois, quatre à cinq fois par semaine. Il est tombé amoureux de ce sport au point de continuer aujourd’hui à le pratiquer. Le réalisateur Varante Soudjian se rappelle : "Sur le tournage, il avait toutes les attitudes d’un boxeur."
"Ce travail permet au spectateur de croire en ce personnage, boxeur amateur, fils de boxeur. Il était indispensable qu’il effectue cette préparation pour ne pas avoir peur des coups, même simulés. Bon, il s’en est quand même pris quelques-uns. Parfois, on lui disait : « Super, ça paraissait tellement vrai. » Et Alban répondait : « Mais c’était vrai ! »."
Jonas Dinal, qui joue Joshua Camara, le champion d’Europe, n'est pas un boxeur dans la réalité, mais un acteur qui fait aussi beaucoup de cascades : "Il s’est préparé physiquement durant plusieurs semaines et franchement, quel travail : il a la stature, la musculation et l’allure d’un vrai champion", se rappelle Varante Soudjian.
Pour camper le tandem Jacquet et Moreno, ces managers un peu foireux, Varante Soudjian a sollicité Soso Maness et David Salles : "Ils sont aussi roublards qu’incompétents, et nous les avons imaginés très tôt dans le processus d’écriture. J’aime les personnages qui perdent facilement leur sang-froid. David, qui faisait déjà partie des aventures Walter et Inséparables, est un immense acteur, capable de tout jouer."
"J’avais vu Soso Maness, grand rappeur, dans une mini-série et je l’avais trouvé excellent. Si je travaille souvent avec les mêmes comédiens, j’aime proposer des visages nouveaux, moins évidents. Alexandre Antonio (que les jeunes connaissent plus sous son nom de créateur, Tonio Life), qui jouait dans Walter, incarne à merveille le boxeur un peu trop fêtard, insolent et inconscient dont ils s’occupent", confie le metteur en scène.
Les scènes de combat ont été réglées par Emmanuel Lanzi, chorégraphe de combats, qui avait déjà travaillé avec Varante Soudjian et Alban Ivanov sur Inséparables. "Il nous a fallu de nombreux jours pour tourner ces scènes et notamment l’apothéose. C’est un vrai travail collectif avec l’équipe de mise en scène qui déplaçait les figurants pour qu’ils soient dans le cadre et le maquillage qui évoluait de round en round."
"Le ballet des deux boxeurs, les combinaisons de coups, tout était répété et mémorisé. Cela a été un énorme travail, mais il fallait qu’on y croie. Ce n’est pas parce qu’on fait une comédie qu’on ne doit pas filmer sérieusement", se remémore Varante.
Varante Soudjian avait déjà dirigé Audrey Pirault dans La Traversée. Il explique pourquoi il l'a choisie pour se glisser dans la peau de la manageuse d'Alban Ivanov : "J’aime retravailler avec les talents avec lesquels je m’entends bien humainement. Audrey est une actrice extraordinaire. Elle est à la fois puissante et simple, très accessible. Comme Alban, je la trouve très populaire dans le sens où elle ressemble aux gens : d’un instant à l’autre elle peut être madame tout-le-monde et d’un seul coup, crever l’écran."
Alban Ivanov avait déjà pratiqué la boxe lorsqu'il avait quatorze ans. Dans son quartier, à Versailles, une salle de boxe avait ouvert au centre social et le futur comédien y allait le mercredi après-midi, mais a fini par arrêter. Il se souvient : "Le film a été une bonne excuse pour retourner à la boxe. Sans cela, je crois que je n’aurais jamais osé me pointer dans une salle. Et depuis le tournage, je n’ai pas lâché."
"Cette discipline m'apporte du bien-être. Je retrouve aussi beaucoup de similitudes entre la boxe et le one-man-show. Les mêmes changements de rythme, petits crochets à droite et à gauche, gros uppercut pour cueillir le public. Cela a aussi considérablement amélioré mon cardio et m’a apporté une aisance sur scène."