Une belle comédie de mœurs des années 70, qui doit beaucoup à la superbe interprétation de tous les protagonistes. Tout d’abord Jean-Pierre Marielle qui trouve probablement là un de ses plus beaux rôles. On lui a trop souvent fait jouer des comédies un peu lourdingue et le rôle du « beauf » de service, mais ici il est magnifique dans ce rôle de quadra divorcé qui tombe amoureux de la fille de 17 ans, de son meilleur ami. Il devient un grand pantin aux longs bras qui ne sait plus comment se tenir devant la jeune donzelle. Il est doux, il est tendre, émouvant, plusieurs scènes absolument cultes, comme la baignade de nuit, et le premier baiser, il est tout penaud avec son slip kangourou blanc ( 70’s) , il s’allonge dans la nuit, sur le sable et relève la tête avec un regard hébété, en se demandant ce qui lui arrive, il est lunaire, possédé, heureux, comme en extase , comme un cadeau inespéré que la vie lui fait, c’est très beau . De même quand il ira border sa fiancée, qui suce encore son pouce, au petit matin, avec un regard absolument attendrissant. Ensuite son explication avec Victor Lanoux est formidable, il était comme un frère pour lui, et ne peut accepter cette tromperie. Ils jouent tous les deux parfaitement bien ce quiproquo. Lanoux tient aussi un beau rôle, plus fragile, plus fin que d’ habitude, trop souvent habitué aux personnages violents et colériques. La jeune Agnès Soral , pleine de fraîcheur et d’ingénuité, nous régale aussi, alternant la légèreté , la tristesse, la séduction , et l’on est pas surpris qu’elle ait perduré dans le temps comme actrice . Il y aussi toute cette atmosphère des années 70, la liberté nouvelle post 68, le St Tropez encore abordable, les seins nus sur les plages, la soirée de mariage sur la plage en mode hippie, c’est bien vu, et c’est un beau témoignage d’une époque ,maintenant révolue, cette insouciance n’existe plus. De très bons dialogues, toujours ciselés au cordeau, toujours délicats, avec un humour fin mais efficace, des répliques cultes. Au départ un petit film léger, sur un sujet futile, mais sublimé par son interprétation. La réalisation est sobre, de mode classique, mais la direction d’acteurs est très solide.