Ce film est présenté à la Quinzaine des Cinéastes au Festival de Cannes 2024.
Lors du dernier Festival de Cannes, un autre film était présenté à la Quinzaine des Réalisateurs : Eephus de Carson Lund, qui n’est autre que son chef opérateur sur Noël à Miller’s Point ! Faisant tous partie du collectif Omnes, Tyler Taormina, quant à lui, a produit Eephus.
Si ses deux premiers longs-métrages ont été financés avec les moyens du bord, Noël à Miller’s Point a bénéficié d’un budget plus conséquent, avec des investisseurs privés.
Italo-américain, le réalisateur Tyler Taormina s’est inspiré des réunions de Noël de sa famille à Long Island, qui organise un réveillon comme celui du film depuis cinquante ans. Mais ce qui l’a surtout incité passer le cap, ce sont les confidences de son oncle, qui a passé dix ans à élaborer un livre en secret sur sa vie, en parallèle de son travail de banquier. Bouleversé par les personnes frustrées de ne pas mener une vie créative, il a décidé de faire ce long-métrage.
La structure narrative de Noël à Miller’s point diffère des conventions puisqu’il s’agit davantage d’une intrigue à vignettes. Tyler Taormina s’est nourri des mises en scène originales des Vacances de M. Hulot, Slacker, Mystery Train, Le Chant des saisons, Nowhere et Elephant, pour élaborer son long-métrage.
Selon les propos du cinéaste, son film se situe "à mi-chemin entre les dessins animés Nickelodeon des années 90 et le cinéma européen des années 60". Il s’est également inspiré des publicités pour Coca-Cola des années 50, des peintures de Thomas Kincaid sur les boites à biscuits, mais aussi de Tout ce que le ciel permet de Douglas Sirk (1955) ou encore Maman j’ai raté l’avion de Chris Columbus (1990).
Le casting a été un travail de longue haleine pour Tyler Taormina et son équipe. Ils ont d’abord sélectionné des New-Yorkais sur photos via le site Backstage, parmi une centaine de milliers de profils. Ces candidatures-là ont ensuite été soumises à un test sur vidéo, dans laquelle elles devaient soit lire sur scène, soit raconter leur vie. Beaucoup d’acteurs non-professionnels font également partie de la distribution.
En parallèle du casting, les producteurs ont appelé toutes les personnes de leur entourage afin de savoir s’ils n’avaient pas des connaissances susceptibles d’être intéressées (et intéressantes !) pour figurer dans le film. Au final, Francesca Scorsese, la fille de Martin Scorsese et Sawyer Spielberg, le fils de Steven Spielberg, participent au long-métrage.
Dès le stade de l’écriture, la musique a fait partie du processus de création. D’ailleurs, sur la couverture du scénario se trouvait un lien vers une playlist Spotify, et les scènes étaient gorgées de repères pour chacune des chansons. Le réalisateur déclare à ce sujet : "Je suis convaincu que l’on ne peut saisir pleinement le contexte des scènes sans ces morceaux". Il dit s’être inspiré du travail du réalisateur Kenneth Anger sur la musique, qui "a marqué l’un des moments de synchronisation musicale clé de [son] premier long métrage, Ham on Rye, en particulier la version de "Dream Lover" du film Kustom Kar Kommandos." Pour Noël à Miller’s Point cependant, il a davantage puisé son inspiration dans un autre court-métrage du cinéaste, Scorpio Rising (1963).
Tyler Taormina fait partie d’un collectif, Omnes Films, basé à Los Angeles. Un groupe qu’il a rencontré pendant ses études à Boston avec qui il a commencé au départ dans la musique, avant de glisser vers le cinéma.
Comme dans son précédent long-métrage, Ham on Rye, Noël à Miller’s Point est un film choral, suivant le parcours de plusieurs individus.