De Spike Lee, je n'ai pas vu grand-chose et ce n'est pas franchement avec les plus connus ou même les plus appréciés que j'explore sa filmographie, en témoigne ce film quasiment oublié sorti en 1996. Et pourtant, ce n'est franchement pas trop mal même si le film s'emmêle vite les pinceaux dans sa seconde partie. Après un générique signé Prince, nous suivons Judy, une jeune comédienne de New-York, qui n'arrive pas à trouver de travail. À force d'enchainer les petits boulots, elle tombe sur une société de téléphone rose, boulot qu'elle apprécie, peut-être un peu trop. Les quarante premières minutes sont tout bonnement excellentes. Que ce soit au niveau de l'écriture ou de la mise en scène, le film est franchement très réussi et parvient à happer son spectateur, notamment grâce à l’hypnotisante Theresa Randle, parfaite dans son personnage. Seulement, après ces fameuses premières quarante minutes, le film se perd un peu dans son sujet et ne semble plus trop savoir où aller. Il explore beaucoup de pistes, que ce soit ce boulot de téléphone rose, la manière dont le personnage principal s'y accroche mais également ses relations avec son ex petit-ami, son voisin de palier et ses clients auxquels elle commence à s'accrocher. Ce dernier point est particulièrement intéressant mais est bouffé par les autres points qui ne servent franchement pas à grand-chose mis-à-part casser le rythme du film. Et c'est franchement dommage car en plus de devenir bordélique, le film en devient laborieux et on a de plus en plus de mal à rester concentré sur l'histoire. Néanmoins, la mise en scène est toujours là pour rattraper l'ensemble en nous offrant de très beaux plans. En dehors de l'actrice principale, nous avons des seconds rôles également très intéressants dont Spike Lee lui-même, Isaiah Washington, Jenifer Lewis mais également Madonna, Naomi Campbell ou encore Quentin Tarantino dans des personnages complètement écrits pour eux. "Girl 6" était donc prometteur mais s'essouffle dans sa seconde partie, ce qui est bien dommage et surtout frustrant !