Dans Vol à haut risque, Steven Quale livre un thriller aérien visuellement maîtrisé, mais qui échoue à exploiter tout le potentiel de son scénario. La mise en scène, efficace mais sans éclat, parvient à maintenir une tension de surface grâce à une photographie froide et une caméra dynamique. Le spectateur est pris dans une immersion technique, le cadre confiné de l’avion étant une toile de fond idéale pour un climat anxiogène. Mais ce qui aurait dû être une montée en pression crescendo se retrouve souvent étouffé par la répétition et la prévisibilité des événements.
Le véritable écueil du film réside cependant dans l’interprétation de Mark Wahlberg. Bien que l’acteur ne manque pas de talent, son personnage semble constamment en décalage avec l’intensité dramatique que l’on attend d’un protagoniste pris dans une situation aussi extrême. Wahlberg, qui tente de jouer le rôle du héros stoïque et résolu, tombe souvent dans un pathétique involontaire, son interprétation manquant de la profondeur nécessaire pour faire face à l’urgence de l’histoire. Ses réactions, trop mécaniques, manquent de nuance et de crédibilité. Le spectateur se retrouve pris entre l’admiration pour la beauté des images et une gêne palpable face à une performance qui ne parvient pas à éveiller l’empathie. Les scènes où Wahlberg tente de briller dans des moments de tension forte frôlent souvent le ridicule, et le film, plutôt que de lui donner l’opportunité de transcender son rôle, l’enferme dans une prestation de plus en plus prévisible et bancale.
Cela n’enlève rien à la solidité de la direction technique, mais force est de constater que Vol à haut risque souffre d’un personnage principal trop peu captivant pour maintenir une réelle pression dramatique. Si l’on peut saluer les qualités visuelles et la construction minutieuse du suspense, le film manque d’une âme, noyée sous une interprétation en porte-à-faux. Les amateurs de thrillers aérien pourraient apprécier l’aspect technique, mais difficile d’ignorer le malaise créé par un Wahlberg en pilote de l’angoisse qui semble plus perdu que jamais dans son rôle.