Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
Léa H.
33 abonnés
225 critiques
Suivre son activité
2,5
Publiée le 16 janvier 2014
Moins expérimental que son génial « Eureka », ce « Bad timing » répond néanmoins au goût pour la déconstruction cher à Nicola Roeg - rendu ici d’autant plus aisée que le film se présente sous la forme d’une série de flash-backs. Interrogé par un policier opiniâtre (étonnant Harvey Kietel, qui passe peu à peu du rationalisme froid à la fièvre obsessionnelle), un architecte se remémore sa passion destructrice avec une jeune femme « libérée ». Les thématiques sont celles de beaucoup de films de l’époque : crise identitaire de l’homme moderne, mise à mal du modèle patriarcal bousculé par la révolution sexuelle, crise du couple dans la nouvelle société libertaire, choc culturel entre les générations de l’après-68… Tout cela n’est pas très original et a été mieux traité ailleurs (l’immense « je t’aime je t’aime » de Resnais qui suis exactement la même trame, y compris dans la déconstruction narrative, ou le plus sobre et émouvant «Breezy » de Eastwood…). Il faut dire que dans « Bad Timing », les deux protagonistes ont du mal à sortir du stéréotype (le bourgeois coincé et la jeune femme névrotique), que les deux comédiens ont une palette réduite (surtout Garfunkel, désespérément terne) et que le récit manque de souffle, tournant un peu en rond autour des mêmes motifs (l’amour-liberté contre l’amour-carcan). Certes, le film est capable de belles fulgurances (la bouleversante séparation du début, à la frontière tchèque ; le radicalisme de la fin, où le personnage masculin se fissure enfin ; et ces moments d’intimité où Thérésa Russell s’abandonne généreusement), mais il demeure plutôt poseur et son discours un peu étriqué (les personnages sont condamnés à n’être qu’une facette d’eux-mêmes).
De ce film vu à sa sortie en 1980, il ne me restait en mémoire que les plans où l’héroïne subit une trachéotomie ! Pour le reste … Quel film alambiqué ! Si au moins ce puzzle avait un sens. Mais rien ne fonctionne ici. Les personnages se télescopent mais ni leur identité ni leurs motivations ne nous atteignent. Quant à leur crédibilité, elle est aussi incongrue que tous ces viennois et tous ces tchécoslovaques qui sont étonnamment doués pour manier la langue de Shakespeare. Si Theresa Russell (dont c’était seulement la troisième apparition à l’écran) tire son épingle du jeu en personnifiant cette Milena si ambiguë, je crois que la définition de « miscasting » prend avec cette « Enquête sur une Passion » tout son sens.
Bien que profondément morcelé, emballé dans un montage singulier qui juxtapose des temporalités différentes, ce film est d'une fluidité étonnante, ne s'éloignant jamais de son sujet et de ses sujets pris dans une passion chaotique et dévorante. Art Garfunkel est très convaincant dans son rôle tout comme Theresa Russel.
Mise en scène minutieuse et montage génial indispensable au tourbillon de cette passion qui déchire cet homme et cette femme. Après on se perd un peu scenaristiquement et l'histoire semble parfois faire du sur place. C'est tout de même à voir pour l'exercice de style propre à ce cinéaste.
De Nicolas Roeg, on cite souvent Walkabout réalisé en 1971 et rarement Enquête sur une passion (Bad timing) pourtant tout aussi recommandable. Si ces deux films sont bâtis sur un trio de protagonistes, pour autant ils sont très dissemblables. Dans Enquête sur une passion, les grands espaces australiens sont remplacés principalement par les intérieurs privés, publics, voire administratifs de la capitale autrichienne. Critique complète sur incineveritasblog.wordpress.com
Dommage que la réalisation soit si brouillonne on met du temps à rentrer dans le film et l'intensité de la relation du couple se perd dans la répétition de flashback pas toujours très utiles. Le film devient beaucoup plus intéressant quand se dessine plus clairement les intentions du réalisateur. On peut alors sans se gratter la tête profiter des prestations d'un casting plein d'atouts et du final réussi.
Admirable description de la lente destruction d'une femme par ce qu'on appelle aujourd'hui un pervers narcissique. Celles qui sont passées par là savent.
13 804 abonnés
12 441 critiques
Suivre son activité
2,0
Publiée le 29 avril 2022
S'il y avait une seule bonne raison de voir l'extrêmement rare "Bad Timing" (1980) de Nicolas Roeg, ce serait pour la performance impressionnante de Theresa Russel! Avec en toile de fond la reprèsentation graphique du sexe et du viol! Mais aussi le suicide par dèfenestration de Laurie Bird quelques semaines avant le tournage! Impliquè, Art Garfunkel accepte de jouer dans cette oeuvre dèconstruite! Roeg s'en sort tant bien que mal! Sa comèdienne (et muse) l'aide beaucoup! On peut l'admirer encore, torride, sensuelle, nèvrosèe, toujours sur le fil du rasoir! Quant à être saisi, c'est une autre histoire avec du sexe intense (l'ètreinte dans les escaliers) qui se transforme règulièrement en quelque chose de sombre et de tordu (le viol). En fait tout y est difficile à suivre avec des trous d'air au niveau du rythme, et quand arrive la scène la plus forte du film, le rècit touche à sa fin! De plus Garfunkel n'est pas très bon! Tout comme Harvey Keitel, à la limite de la correctionnelle! Pas la meilleure façon de faire aimer le cinèma expèrimental de Roeg aux jeunes gènèrations mais il y a Theresa Russel, borderline et sublime! Les 2* sont pour elle! Vraiment proche de 2,5* pour le coup! Interdit aux moins de 18 ans à sa sortie...
Volontairement déstructuré dans son montage, ce film de la toute fin des années 70 est très ancré dans son époque : dans une ambiance pop et vaguement hippie, sexualité, psychanalyse et Guerre froide s'entremêlent. Conçu sous la forme d'un puzzle, ce long-métrage se déroulant à Vienne ne dévoile toute sa complexité et certaines de ses clés que dans les toutes dernières minutes. Intéressant témoignage de l'époque, tant par le contexte de l'intrigue que par la proposition cinématographique de Nicolas Roeg.
pauvre o pauvre petit monsieur Gemini Hell c'est plutôt Gemini criquet bref sa critique de ENQUETE SUR UNE PASSION est là aussi petite ,étriquée et montre qu'il n'a aucune notion de ce qu'en quoi le Cinéma se joue du temps . Enquete sur Une Passion enflammé du bout en bout par la brulante présence ,son plus Theresa . Nicolas Roegg nous livre un film où le montage est roi ,"tout en feed back", riche en scènes onirique en questionnement sur le regard , sur le voyeurisme sur la culpabilité et la a est parfait vénéneuse et fragile en écho avec ce film avec Debra Winger et Samy Frey "LA VEUVE NOIRE ".Art Garfunkel en psychanalyse pervers narcissique et harvey Keitel en flic plus fin qu'il n'y parait et moralement "secoué "nous font vivre une passion dans une Vienne où demeurent les fantômes de de Klimt et de Freud oui chef d'oeuvre n'en déplaise au criquet à pépin et maîtrise totale du montage digne de" JB "(John Boorman dont certaines scènes de Enquête sur une passion évoquent le Point de Non Retour