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leobis
58 abonnés
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2,5
Publiée le 6 mars 2024
Le seul intérêt de ce film est de rappeler un évènement marquant de l'histoire contemporaine du peuple marocain, à savoir la répression sanglante d'une révolte populaire. Par contre le procédé choisi, se servir de petites figurines évoluant dans la maquette d'un quartier rend certaines scènes longues et ennuyeuses.
"...oublie, oublie, qu'elle a toujours pleuré."... D'immenses secrets et non-dits traînent depuis toujours dans la famille de la jeune Asmae Elmoudir, qui gangrènent le quotidien de disputes, mettent bientôt en péril la mémoire familiale avec l'âge avancé de la grand-mère qui ne veut rien dire... Asmae a alors cette idée brillante : pour aider la parole à s'exprimer, pour extérioriser ce que chacun garde en lui, la voici qui fabrique une maquette de leur quartier, de leur maison, et des poupées à leur effigie. Si les humains ne communiquent pas, les poupées, elles, vont être bavardes. Et le stratagème fonctionne, il est évidemment plus facile de faire parler un tiers, surtout que les vérités sont d'une lourdeur inattendues... On comprend mieux l'attitude (très) difficile de cette mamie, quand on apprend sa vie atroce (spoiler: mariée à 12 ans, enceinte trop jeune, a perdu ses jumeaux à la naissance, s'est faite frapper par son mari jusqu'à redonner naissance à nouveau, abandonnée par lui, seule à élever ses enfants, dont un a péri en pleine manifestation... On comprend qu'elle soit compliquée à vivre, honnêtement, elle en a plus que le droit). Au fur et à mesure des secrets révélés, on transpire, on compatit, on trouve le procédé utilisé génial (les marionnettes sont des visualisations simplifiées et poétiques de scènes de la vie). On avait misé sur le prix Un Certain Regard de la Mise en Scène, tant on aime fureter dans ces rues de carton, on aime la musique et les bruits qui nous donnent l'impression que les poupées sont vivantes, on aime s'immiscer dans le quotidien d'une famille (de carton-pâte) sans avoir l'impression d'être des voyeurs. Tout en cette mise en scène nous paraît d'une intelligence folle, et révèle une artiste à qui on souhaite clairement le meilleur pour la suite. Au moins la Dame a écouté les maux subis par la mamie, l'a invitée en cette Première au Festival de Cannes, elle qui ne regarde pas de films, n'aime pas qu'on parle d'elle... On l'avoue, cette Première nous a fait chaud au cœur pour cette famille reconsolidée à partir de simple carton-pâte.
Un film d'une grande pudeur et d'une grande émotion. La réalisatrice cherche son histoire personnelle et tombe sur le roman national, époustouflant d'inventivité, elle parait si jeune en plus, wahoo...
Le film est assez fort. Le parti pris, le "procédé" de faire représenter/revivre le passé de la famille de la metteuse en scène à travers des figurines et des maquettes est intéressant et plein de poésie. Ces adultes jouant avec ces figurines semblent un peu enfantins et dérisoires, mais leur attention marque l'importance que revêt pour eux la recherche de la vérité sur les "émeutes du pain" des 20 et 21uin 19811. Malheureusement, la grand-mère d'Asmae El Moudir, qui détient l'essentiel de la mémoire et est donc au centre du film, est aigrie, menteuse (on comprend pourquoi) et n'a absolument aucun charme (on la voit souriante, une fois, à la fin du film). Le film tourne -c'est comme ça que je l'ai senti- donc au règlement de compte intrafamilial... Un peu troublant s'agissant d'un docu. Le procédé donne des images très belles, poétiques, juxtaposant, mêlant réalité et représentation miniature. Le film souligne la chape de silence sur la manifestation du 20 juin 1981 (cf l'excellent C'est eux les chiens de Hicham Lasri, disponible en VOD) et sur sa répression (600 morts), silence dont la grand-mère était complice, pour tenter de protéger sa famille (deux fils iront quand même en prison dont un pendant 13 ans) mais aussi par respect, par dévotion pour le roi
"on sait combien le silence tue le jour où on le brise"
Prix de la mise en scène "un certain regard" (cannes 2023), est un documentaire d'introspection familiale, sur fond d'un drame survenu en juin 1981 à Casablanca (Maroc).
Au cours d'une manifestation contre le prix du pain, une tante de la réalisatrice disparaît et plusieurs oncles sont arrêtés ou frôlent la mort lors de leur incarcération.
Malheureusement, cette thérapie de groupe reste contée de manière trop superficielle et on a le sentiment que cette entreprise mémorielle n'est pas encore accomplie pour la réalisatrice elle même.
L'importance de la mémoire pour dépasser les traumatismes est illustré par l'initiative du père et sa reconstitution du quartier où se sont déroulés les évènements de 1981.
Le refoulement est ( peut-être) illustré par la grand-mère, dont on observera les effets délétères ( pour elle, vraisemblablement, " toute vérité n'est pas bonne à dire").
Le manque de contenu constitue le point faible de ce documentaire certes réalisé avec soin et créativité.
La cinéaste Asmae El Moudir s’intéresse au passé de sa famille où la création d’images a longtemps été proscrite. Une introspection touchante enjolivée par une réalisation et une mise en scène exigeante.
Une jeune réalisatrice, entourée de sa famille et des anciens voisins, se lance dans un grand projet de reconstruction de la mémoire collective à l'aide de maquettes en terre cuite. Grâce à ces objets, ils se remémorent les événements traumatisants de 1981, lorsque de nombreux proches ont été assassinés par le pouvoir. La grand-mère de la réalisatrice conteste l'exercice. En salle le 28 février.
spoiler:
"La mère de tous les mensonges" est une proposition très originale et surprenante qui s'appuie sur de nombreuses maquettes très jolies et bien réalisées pour nous projeter 40 ans en arrière dans les souvenirs des personnages. La relation du personnage très spécial de la grand-mère au processus est intéressant et pointe une certaine mentalité des victimes de tragédies. Comme si le Mensonge allait protéger la famille. Malheureusement, je n'ai pas été très sensible au style documentaire qui a été choisi pour enrober le tout et j'aurais préféré entrer dans l'histoire de cette famille avec une voix-off moins omniprésente. Le spectateur est très accompagné.
un documentaire fort et émouvant sur un épisode terrible de l'histoire du Maroc au travers une simple famille. un film indispensable et très bien réalisé par la petite fille de ces gens ordinaires et beaux.
l'ambition de retrouver une histoire si terrible que cachée par tous, passe ici par une mise en scène documentaire reconstituant minutieusement les lieux des drames comme moyens de restaurer les sensations refoulées.
Entre les visages et les corps marqués, les maquettes de rues étroites, les figurines vaudouesques et la voix off chuchotée en langue arabe, l'expérience est envoutante. Une belle réussite et un beau témoignage qui brille par son originalité !
La mère de tous les mensonges, film Maroain, offre une belle histoire familiale, mais sa complexité peut rendre la compréhension difficile. Malgré cela, j'ai apprécié l'expérience
Un peu trop loin de la réalité que l'autrice veut dénoncer, avec l'usage de figurines et maquettes qui ne rapprochent pas vraiment de la réalité de. ce massacre que la grand mère veut ignorer. perpétré par la police du féroce Hassan II