Dans un pays ou on fait plus souvent la guerre que l'on produit de films, il reste quelques illuminés pour tenter de raconter de belles histoires, touchantes, bien ficelées, dramatiques basés sur des portraits de femmes et d'hommes pas manichéens et le tout justement sur fond historique justement de conflits ethniques et religieux.
Ainsi nous avons apprécié l'excellent GOODBYE JULIA, un premier film du soudanais Gordofani. Répéré à Cannes l'an passé, sa sortie discrète dans les salles n'a rassemblé que 23.000 spectateurs. Quel dommage, car ce long métrage n'a pas à rougir devant beaucoup de nos productions européennes.
Un accident furtif, une seconde d'inattention,
et la mécanisme de la fatalité s'enclenche.
Mona est restée avec son mari Akram en promettant de ni chanter ni mentir….
La jeune et belle Julia attend comme Pénélope son mari disparu. Entre les deux femmes, toute la distance de l'argent, de l'ethnie, et les fantômes de l'esclavage. Au milieu le jeune garçon tente de se reconstruire, et le nouveau papa, d'abord réticent, lui enseigne son métier d'ébéniste.
Goodbye Julia est un film social et un drame pour le même prix, dans une habile complémentarité, un bel équilibre de montage et une photographie délicate, avec beaucoup d'intérieurs (Pierre de Villiers).
PS Cela me rappelle un autre premier film soudanais, découvert pendant le premier confinement 2021, TALKING ABOUT TREES. Comment rouvrir un cinéma à Khartoum dans un pays où tous les cinémas ont fermé depuis 1989....
CINEMA CARAVANE D'AFRIQUE - avril 2024