Une Trabant sur l'affiche, avec 4 individus autour et un synopsis qui dit presque tout sur l'intrigue : forcément, cela nous renvoie à plusieurs longs-métrages allemands de ces deux dernières décennies. En version comédie, cette fois, dans cette période instable du début de la réunification. Il va sans dire que le film n'aurait sans doute pas franchi le Rhin, sans la présence de Sandra Hüller, pas loin de postuler au titre de meilleure actrice européenne du moment. L'histoire de ces (petits) escrocs venus de l'Est est en soi plutôt réjouissante, inspirée d'affaires réelles, et aurait dû nous valoir un savoureux mélange entre réalisme social, Ostalgie et, pourquoi pas, affrontement entre l'idéologie collectiviste et le consumérisme occidental. Tout cela figure peu ou prou dans La belle affaire mais le film est platement mis en scène avec une sous-intrigue sentimentale absolument laborieuse. Cela se regarde, bien sûr, et même sans ennui, mais n'atteint jamais des sommets, même si les personnages sont plutôt attachants et leur découverte du capitalisme, plaisante à suivre. On s'en contentera puisque, de toute manière, le film de Natja Brunckhorst témoigne d'une certaine modestie et ne prétend pas rivaliser avec Goodbye, Lenin !, La vie des autres ou encore Barbara, pour ne citer que trois exemples d’œuvres ancrées dans l'ex-RDA.