Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "No Beast So Fierce" et de son tournage !

Naissance du projet

Burhan Qurbani a eu l’idée de No Beast So Fierce lors du premier confinement du Covid-19, en 2020. Cloîtré chez lui après la sortie de Berlin Alexanderplatz, le réalisateur a été frappé par une photo de la photographe Tanya Habjouqa sur Instagram, représentant des jeunes filles se préparant à jouer une pièce devant un paysage désertique : "Je me suis dit : 'Elles doivent répéter du Shakespeare. Oui, c’est Richard III.'" De là est née l’idée d’une adaptation moderne et féminine de Richard III, transposée dans le milieu criminel berlinois.

Richard III revisité à trois reprises par Qurbani

C’est la troisième fois que Burhan Qurbani fait apparaître Richard III dans son œuvre, toujours sous des formes différentes :

  • Et ici, Rashida (Kenda Hmeidan) dans No Beast So Fierce. Pour lui, Richard est un archétype de personnage « anti-héros absolu » qui traverse les époques et les contextes sociaux, toujours obsédé par le pouvoir et la transgression.

Côté casting principal

Le réalisateur et la directrice de casting Suse Marquardt ont cherché à révéler de nouveaux talents issus de la scène théâtrale berlinoise, tout en brisant les stéréotypes habituels : "Suse et moi voulions choisir des acteurs qui, en plus de correspondre au rôle, avaient aussi une expérience de la scène et pouvaient se retrouver dans le langage très théâtral de notre scénario."

"Suse a découvert Kenda au théâtre Maxime-Gorki de Berlin ; au moment du casting, Mona était encore en école de théâtre, mais Meryam Abbas avait déjà joué dans le film Rencontres nocturnes d’Andreas Dresen ; Mehdi Nebbou avait travaillé sur un film avec Ridley Scott et Hiam Abbas est de toute façon une star mondiale."

Transformer Richard III

L’un des partis pris les plus marquants est le choix de transformer Richard III en Rashida, une femme arabe. Enis Maci, coscénariste, explique : "L’idée de raconter l’histoire de Richard en tant que personnage féminin, de créer un monde où le fait d’être une femme est en soi une difformité, une tare insurmontable, m’a tout de suite paru plausible".

Cette relecture offre ainsi un prisme puissant sur les oppressions liées au genre et à l’origine, inscrivant le personnage dans un double stigmate social et culturel​.

Un Berlin réinventé en terrain de guerre familial

No Beast So Fierce transpose l’univers shakespearien dans un Berlin stylisé, dominé par des familles arabes rivales. Burhan Qurbani a voulu réinventer la représentation de la pègre berlinoise en l'imprégnant de codes aristocratiques : "Les personnages détournent non seulement les titres de l’aristocratie – ce sont des lords et des ladies – mais aussi leur langage".

Ce cadre singulier permet de mêler tragédie classique et réalisme urbain, tout en abordant les thèmes de l’exil, de l’identité et de la lutte pour le pouvoir au sein d’une diaspora. Berlin devient ainsi un théâtre intemporel de violence et de dynasties criminelles.

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