Au-delà de la maladie de Charcot, ce documentaire aborde les questions de handicap et de la conscience de l’échéance d’une fin de vie proche avec cette question délicate et intime : à partir de quand ça n’en vaudrait plus la peine, la balance entre les avantages (de continuer à vivre) et les inconvénients (de ne plus pouvoir maitriser cette vie et lui donner un sens) devenant irrémédiablement très défavorable de jour en jour et à terme à grande vitesse. La maladie de Charcot ne sera pas tellement vulgarisée. Elle sera montrée, sans doute à dessein, à un stade qui paraitra encore acceptable. Il nous sera dit que c’est une maladie rare parmi les maladies rares et que, dans la mesure où elle mène rapidement à une issue fatale (statistiquement en trois ans) elle est à l’écart d’une recherche efficace et de l’expérimentation d’un possible traitement salvateur ou réellement ralentisseur. Malgré le sujet et tel qu’il est traité, le spectateur n’est pas plongé dans le drame, ce qui ne l’empêche pas de faire preuve d’empathie. Mais c’est sans nul doute parce que le cadre social, économique et familial est ici résilient à cette maladie, les difficultés quotidiennes qu’elle entraine et l’issue proche qui s’annonce. Dans un autre environnement social, ça ferait sans doute davantage pleurer. Ici tout est montré et démontré pour que nul ne pleure. C’est d’ailleurs un message que le malade qui lucidement se sait condamné adresse à sa famille. Les spectateurs y seront associés. Va comme ça…