Je rejoins assez les avis de certains sur ce film lorsqu’il parle d’un métrage moyen, avec une sincérité évidente, mais un traitement relativement plat, voire assez décevant.
En fin de compte, Arcady essaye de traiter de la petite histoire dans la Grande histoire, cependant, en frôlant, que dis-je en ignorant quasiment totalement la Grande histoire, et bien il fait de son film un métrage quasi « communautaire ». En effet, je ne vois pas comment quelqu’un d’extérieurs aux événements narrés peut parvenir à comprendre la situation, le contexte, à saisir le déracinement, surtout que la tonalité choisie par le réalisateur, tournant autour de la comédie douce-amère, notamment via le personnage de Villalonga, n’était pas la plus judicieuse. Le film se laisse suivre, mais il reste plutôt plat, démonstratif, linéaire, Arcady montrant une vraie sincérité dans ce métrage, mais ne parvenant pas à donner de hauteur à son film. Il en résulte une chronique familiale sympathique mais assez fade.
Le casting est correct, mais inégal. Roger Hanin en impose en patriarche, mais son jeu n’est pas très affuté. Plutôt monolithique, prenant un accent assez balourd, il a la stature et la tête de l’emploi, mais sa prestation reste mitigée. Villalonga elle est pleine d’entrain, mais comme je le disais je ne sais pas si sa dimension « comique » était judicieuse. Mais l’actrice reste, comme souvent, du punch en barre. On soulignera la présence du débutant Bruel, méconnaissable. Il ne retient pas outre mesure l’attention mais ne démérite pas. Le film a aussi mis à contribution quelques vedettes du Splendid dans des seconds rôles parfois bizarres (celui de Jugnot).
Quant à la réalisation, Arcady signe une mise en scène assez classique de son cinéma. Ce n’est pas un réalisateur très audacieux, et ça reste assez plat, malgré un certain souci d’authenticité dans les décors et quelques belles images, notamment dans la première partie du film. Disons qu’à l’image de l’histoire la réalisation manque d’ambition, de hauteur, et peine à insuffler le dynamisme et la force émotionnelle qui aurait dû apparaitre davantage dans un tel métrage.
Pour ma part Arcady signe ici un film moyen. Pas ennuyeux ni antipathique, c’est seulement un métrage assez quelconque compte tenu de son sujet, qui convaincra peut-être par sa sincérité, et par le caractère presque autobiographique du film par rapport à son réalisateur. Cela garantit une certaine authenticité du film. 2.5