A chaque plan, un chef d'oeuvre, unique et rare en son genre, un véritable parti pris non démonstratif original, qui s'affranchit et s'éloigne de toute création standard à dimension commerciale.
Des tableaux très variés, du parcours panoramique de la forêt, aux matières des roches, aux textures mousseuses, au réconfort d'un feu, à la renaissance saisissante des éclats de fraîcheur en cascade d'une source aux allures revigorantes, au combat d'un passé affamé parti en fumée, au rêve d'un présent empoisonné (...) d'une douceur extrême.
Les points de vues cinématographiques sont choisis avec la précision de l'instinct d'une caresse au réveil.
Le visage de l'héroïne représente une véritable personnification de la nature la plus brute, qui rappelle un peu l'ère de nos origines. Une nature habitée, à la fois salvatrice et hostile, qui distrait magistralement le spectateur à mesure des scènes, une nature où se mêle constamment un contraste harmonieux entre force et douceur, au rythme d'une berceuse méditative aussi imagée qu'émouvante pour seul guide.
Une véritable ode à la nature dominante dans toute sa splendeur et son caractère, pour les amoureux ou réfractaire à cette dernière.
Du mystère, de l'apaisement, de l'émotion, un tout qui, en somme, se passe de mot.
L'aspect muet du film d'ailleurs renforce l'idée culminante d'une quête initiatique personnelle omniprésente et de défi d'apprivoisement sous-jacent tout au long de ce chemin de l'indomptable qui donne faim.
A titre personnel, pourtant amatrice de films du thème, j'ai rarement pu observer un enchaînement de plans aussi parfaits et non surfaits sur le plan esthétique, chaque cadre et mouvement de caméra est étudié.
Appréciant particulièrement la sérénité que la nature et le sauvage procure, alors c'est un régal, la finalité de ce film révélant à elle seule toute sa pureté et sa simplicité sans égale...
Vraiment superbe !