Le grand réalisateur français Francis Veber, à qui l’on doit des classiques comme La Chèvre ou Le Dîner de cons, et maintes fois récompensé par les César et nommé aux Oscars, a exprimé son enthousiasme pour La Gardav. Selon lui : "Thomas Lemoine et son équipe démontrent dans « La Gardav » qu'on peut réussir un très bon film avec un très petit budget. Le peu de moyens est compensé par une passion pour le cinéma et beaucoup de talent. « La Gardav » m'a fait rire et m'a ému, et j'ai vu dans la performance de Thomas Lemoine une nette parenté avec mon François Pignon."
Pour l’équipe de La Gardav, ces mots sont une véritable consécration : "Recevoir les félicitations et les encouragements de Francis Veber, l’un des auteurs et réalisateurs les plus unanimement reconnus et respectés par l’industrie et le public, est un immense honneur. Ses films traversent les générations avec un succès inchangé, et sa reconnaissance est une immense fierté pour toute l’équipe."
Ce film est inspiré par l'expérience réelle de Thomas Lemoine lors de sa garde à vue. Bouleversé par cette première expérience, il éprouve le besoin d'écrire tout ce qu'il a vécu et ressenti avant, pendant et après cet événement. Après plusieurs semaines, il finit par partager cette histoire avec sa mère Christiane et son frère Dimitri. Ce dernier, intrigué et amusé par le récit, perçoit immédiatement le potentiel cinématographique de l'histoire et encourage Thomas et Christiane à développer rapidement le scénario pour produire La Gaardav.
« Malgré les indications sur l'affiche, la bande-annonce et dans le film, les retours des spectateurs à la fin des avant-premières montraient qu'ils avaient du mal à croire que toutes les situations que j'avais vécues étaient réelles. Pourtant, tout est vrai, y compris la dernière scène du film. »
La Gardav est un film qui combine comédie, burlesque et drame. Cette association de burlesque et de drame est peu courante.
« Le défi principal du film était de créer une comédie burlesque tout en ne cachant pas le drame de la garde à vue, et de trouver le juste équilibre entre ces deux genres. Nous voulions jouer sur les préjugés et les stéréotypes que les spectateurs ont sur la police, les cités et les jeunes de cités pour mieux les surprendre et leur faire réaliser qu'ils rient d'une situation grave et de la souffrance des personnes en garde à vue. Nous avons utilisé un rythme particulier et des running gags pour faire réagir les spectateurs face à la situation dramatique des personnages. »
Grands fans de cinéma burlesque, Buster Keaton, Charlie Chaplin, Laurel et Hardy, les Marx Brothers, Peter Sellers, Mr Bean, Pierre Richard ou les personnages de François Pignon et de Hubert Bonisseur de La Bath / OSS 117 ont notamment été des sources d'inspiration pour les réalisateurs.
Pour Thomas Lemoine « le burlesque, c’était un genre quand même peu ou mal exploité, qu’on a voulu un peu dépoussiérer et moderniser. On a été fortement inspirés par Le dictateur de Charlie Chaplin, qui est un chef d’œuvre de cinéma et de l’histoire du cinéma." [...] "Le côté burlesque permet aussi de sauver tous les personnages. C’est comme ça que l’on évite d’attaquer les uns et les autres et d’aborder le thème de la garde à vue avec bienveillance et de rire tous ensemble plutôt que de diviser. On est là pour divertir, se moquer gentiment des uns et des autres avec leur accord. »
C'est le premier long-métrage de Thomas et Dimitri Lemoine ainsi que leur première collaboration en tant que réalisateurs. Auparavant, Thomas avait réalisé les films Olivier chez le psy (NRJ Ciné Awards du meilleur court-métrage), Au Soldat Inconnu, le débarquement de Provence et Au Soldat Inconnu, les enfants de la Résistance, tous produits par son frère Dimitri et Christiane Lemoine Vultaggio.
« Nous avons créé notre société de production et travaillons en famille depuis plusieurs années. Cela constitue une grande force, car nous sommes complémentaires. Notre modèle de travail, qui met en avant la solidité et la confiance de la collaboration familiale, séduit particulièrement à l’international. »
Thomas et Dimitri Lemoine ont donné la chance à de nombreux jeunes acteurs prometteurs issus du 20e arrondissement de Paris.
« N'ayant jamais eu l'opportunité de me lancer en tant qu'acteur, j'ai créé moi-même les conditions pour y parvenir. Il était également important pour nous d'offrir leur chance à de jeunes acteurs prometteurs issus du 20e arrondissement, souvent méconnus malgré leur talent. Nous avons complété le casting avec des acteurs reconnus tels que Pierre Lottin, Alain Bouzigues et Lionnel Astier. Ce mélange artistique constitue un véritable atout pour le film, enrichissant considérablement son histoire. »
Le film a été réalisé avec une équipe technique composée à 90% de femmes, une initiative visant à offrir une nouvelle visibilité aux femmes techniciennes dans le cinéma. Ces professionnelles sont souvent sous-représentées, comme alertent des associations telles que l'Association Femmes & Cinéma et le Collectif 50/50.
« Avec un casting majoritairement masculin, il était crucial pour nous de rétablir l'équilibre en travaillant avec une équipe technique principalement féminine. Cette initiative visait à améliorer la visibilité des femmes dans le cinéma, notamment dans des postes clés comme cheffe opératrice ou cheffe électro. Finalement, ce fut un plaisir de collaborer avec cette équipe, offrant à certaines leur première expérience sur un long métrage après des années de difficultés pour y parvenir. »
Thomas Lemoine et Dimitri ont refusé de politiser leur film et de surfer sur les clichés inhérents à la police ou sur les banlieues.
« Nous avons évité la politisation, la moralisation et les leçons. Notre objectif est de divertir en abordant la garde à vue, un aspect social de la vie quotidienne, sans tomber dans les clichés ou les caricatures. Nous avons choisi des acteurs et des personnages homogènes, en restant neutres et en évitant les stéréotypes. Par exemple, nos jeunes de cité ne sont pas dépeints comme des délinquants, mais comme des individus cherchant le bonheur et à réaliser leurs rêves. De même, les policiers sont représentés de manière équilibrée. Nous avons,travaillé avec des acteurs talentueux comme Benjamin Baffie, Alain Bouzigues, Lionnel Astier, et Pierre Lottin, qui apportent une profondeur à leurs personnages. Le burlesque aide à aborder le sujet de la garde à vue avec bienveillance, permettant de rire ensemble plutôt que de diviser. Notre but est de divertir et de se moquer gentiment, pour mieux servir notre sujet de fond. »
Le film se situe principalement à 90% dans le 20e arrondissement de Paris, avec des scènes notamment tournées à la ZAC Saint-Blaise, au Quartier Saint Blaise et à l'ancien commissariat.
Les séquences de garde à vue ont été filmées dans les cellules du tribunal de Melun. « Nous avons passé 6 mois à chercher des cellules de garde à vue. Malgré nos démarches auprès du bureau de tournage du ministère de l’Intérieur, toutes les cellules dans les commissariats étaient occupées et ne pouvaient pas être libérées pour notre tournage. La solution est finalement venue du bureau de tournage du Ministère de la Justice, qui a soutenu notre projet et a persuadé la présidence du tribunal de Melun de nous accueillir. Pendant le tournage, nous avons eu accès à toutes les cellules situées dans les sous-sols du tribunal, nous permettant de travailler dans un décor et une ambiance authentiques. Le Ministère de la Justice et le tribunal de Melun ont été d'un soutien formidable.»
Thomas et Dimitri Lemoine ont voulu faire un film qui allie comédie, réflexion sociale et engagement environnemental. Loin de se limiter à une simple satire de la société française, leur œuvre se veut être une production écologique avec un bilan carbone exemplaire. En effet, le film a été tourné en respectant des valeurs écologiques en suivant les directives d'Ecoprod initiés par le CNC.
« Dès l’écriture, nous avions conscience des enjeux écologiques de tourner un film. Ainsi, nous avons pris des mesures pour réduire notre empreinte écologique sans compromettre l'aspect artistique du film. Nous avons préféré la location de costumes et d'accessoires et refuser de construire des décors, notamment pour les scènes dans les cellules, afin de privilégier des décors authentiques. De plus, nous avons concentré la plupart des décors dans un seul quartier du 20e arrondissement pour minimiser notre impact carbone et garantir un environnement de travail optimal pour toute l'équipe. »
Pour encourager une réflexion sur les conditions de détention en garde à vue, les réalisateurs Thomas et Dimitri Lemoine lancent le hashtag #balancetagardav, invitant toutes les personnes ayant vécu une garde à vue à partager leur expérience.
« Nous avons décidé d'utiliser le hashtag «#balance» pour captiver l'attention du public et l'encourager à partager facilement leurs anecdotes, qu'elles soient drôles ou plus sérieuses, sur leurs expériences en garde à vue. Ce hashtag ne vise pas à faire de militantisme ni à critiquer la police, mais simplement à sensibiliser sur l'augmentation croissante des gardes à vue en France et à mettre en lumière les situations parfois absurdes qui ne nécessitent pas toujours un tel traitement. Il y a un travail à faire pour le bien-être tant des citoyens que des policiers.»
Le film dévoile une scène bonus post-générique.
La Gardav a été sélectionné par l’association « Rêve de Cinéma », qui a pour mission d'apporter le cinéma sur grand écran dans les hôpitaux et les centres spécialisés, pour les enfants et adolescents malades ou en situation de handicap. "Diffuser notre film et participer aux événements organisés par cette magnifique association est un immense plaisir. Aller à la rencontre de ces enfants et adolescents, leur offrir un moment de divertissement, de joie et de légèreté, est une expérience inoubliable. Ces projections représentent des moments de pause dans leur quotidien, et nous avons été profondément touchés par le dévouement des membres de l’association. Nous espérons que d’autres réalisateurs, acteurs et producteurs rejoindront cette belle initiative, afin de continuer à apporter des rêves et de la magie à ces jeunes."