Deux amies inséparables, Nina et Djoul, partagent une vie d’errance. Au volant d’un camping-car hors d’âge, elles sillonnent la France au gré de leurs envies et des amitiés qu’elles nouent.
Je me souviens dans les années 90 des premiers films, écorchés vifs, de Karim Dridi : "Pigalle", "Bye-bye" (qui lançait la carrière de Sami Bouajila), "Hors jeu"… Depuis lors, il avait quasiment disparu des radars, signant en 2009 "Le Dernier Vol", un film à grand spectacle avec Marion Cotillard et Guillaume Canet, qui fit un four et que je n’ai pas vu.
La soixantaine bien frappée, il revient avec un film qui tangente avec le documentaire. On y suit deux personnalités rarement vues au cinéma, deux femmes d’une trentaine (?) d’années, deux punks à chiens, rasées, tatouées, piercées.
"Fainéant.es" souffre d’une absence cruelle de scénario. Il n’y a rien qui tende le récit, sinon l’accumulation d’épisodes sans gradation. On y voit par exemple Djoul revenir dans les Alpes aux funérailles de sa mère, Nina filer le parfait amour en travaillant dans les vignes, ou les deux femmes organiser pour un pote en fin de vie une ultime rave.
Ce road-trip pourrait décevoir et lasser. Mais ses deux héroïnes sont si authentiques, si attachantes qu’on se laisse prendre à l’histoire de leurs vies. On peut être, comme moi, aux antipodes de leurs valeurs anarchistes et, pour autant, comprendre ces deux femmes et les admirer.