Le réalisateur de Ruby, l'ado Kraken, Kirk DeMicco, est familier de la société de production Dreamworks, puisqu'il a mis en scène Les Croods. Il explique : "En tant que cinéaste, j’ai toujours cherché à inverser les attentes dans ma manière de raconter des histoires. En ce qui concerne Ruby, l'ado Kraken, l’une des choses les plus excitantes était l’opportunité de le faire avec la mythologie des krakens et des sirènes."
"Traditionnellement, le kraken est dépeint comme une créature monstrueuse, une entité à craindre et à éviter à tout prix. Mais dans ce film, nous avons voulu envisager les krakens comme des protecteurs des océans aussi puissants que bienveillants. De même, nous avons voulu renverser l’image traditionnelle des sirènes pour envisager cette mythologie avec un regard différent plus complexe et nuancé."
Ruby, l'ado Kraken est un film original qui ne fait pas partie d’une franchise. L’idée était de réinventer le mythe du Kraken avec cette "jeune fille", Ruby Gillman : "Au début nous n’avions qu’un pitch, mais Dreamworks a adoré notre vision et nous a donné le feu vert pour écrire un scénario. L’idée était de suivre les aventures de cette famille de monstres sous-marins, les krakens, qui vivent parmi nous. Nous avons vraiment tenté de surprendre le public avec l’univers que nous avons créé."
"Dreamworks adore que vous preniez un monde et des personnages familiers tout en les réinventant. Je crois que vous allez être surpris par ce que nous avons fait avec les krakens. Quand on pense à un kraken, on imagine un terrible monstre qui fait s’échouer les navires et dévore les humains, alors que dans l’imaginaire, une sirène est une adorable princesse. Ici nous allons vous surprendre avec une autre vision de ces personnages mythiques", confie la productrice Kelly Cooney.
Pour la sirène, Kirk DeMicco et ses équipes se sont inspirés de la description de ces créatures telles qu’elles sont représentées dans l’Odyssée. Le cinéaste précise : "Elles ensorcellent les marins pour les dévorer. C’était beaucoup plus amusant de revenir à l’état sauvage des sirènes plutôt que de les représenter en demoiselles parfaites comme dans les films Disney."
"Pour les krakens, ces derniers ont toujours eu mauvaise réputation et nous voulions montrer un visage différent de ces derniers. C’est pour cela que notre héroïne la jeune Ruby Gillman utilise ses méga-pouvoirs pour faire le bien et non le mal". Kelly Cooney ajoute : "Nous nous sommes également inspirés de notre adolescence. J’ai moi aussi été une ado qui se sentait mal dans sa peau."
"Ruby me ressemble donc un peu dans ce sens. Ruby est comme toutes les jeunes filles. Elle doit trouver sa voix afin de pouvoir exprimer réellement ce qu’elle ressent. Je pense que toutes les jeunes filles vont pouvoir s’identifier à elle."
La difficulté majeure pour Kirk DeMicco et ses équipes a été de créer un monde et des personnages totalement originaux et de concevoir le gigantesque monde sous-marin des Krakens. Kelly Cooney note : "Nous avons tenté de ne pas nous laisser influencer par les films ayant déjà abordé le mythe de la petite sirène ou des krakens."
"Ce n’est pas toujours facile de trouver le ton juste et le style d’un film ; c’est un long travail d’équipe. Il faut s’armer de patience afin de trouver le bon dosage et la bonne inspiration. D’autant qu’ici c’est un mélange de plusieurs genres. D’un côté c’est une comédie et d’un autre c’est un film d’action avec un soupçon de film d’horreur."
Pour Kelly Cooney, Ruby, l'ado Kraken est un film qui invite le public à être honnête avec lui-même et à trouver sa voie. Elle précise : "Au début du film, Ruby se cache à elle-même mais elle va devoir être honnête avec elle-même et avec les autres. En embrassant sa véritable identité et sa nature, elle va vraiment se transformer en une force incroyable et une créature tellement belle. Elle va pouvoir se sauver et sauver sa famille et le monde auquel elle appartient, celui des krakens."
"C’est un film qui aborde les liens familiaux et l’importance de la famille pour le bonheur et l’équilibre des membres qui la composent". Le metteur en scène Kirk DeMicco poursuit : "C’est aussi un film sur le courage, celui de communiquer et d’exprimer les sentiments qui sommeillent en nous. Je crois que c’est de notre temps que de se pencher sur les problèmes de communication au sein de notre société. Ruby va prouver qu’une communication honnête est source de bonheur."
"Cela ne sert à rien de se cacher aux yeux des autres. Au contraire, il faut savoir être honnête et révéler au monde sa vraie nature et ses vrais sentiments."
Le directeur artistique Pierre-Olivier Vincent a pensé la ville d’Oceanside comme un petit récif corallien et a utilisé une palette de tons saturés pour tous les bâtiments. Il explique : "Il y a aussi plein de motifs partout. Le bois a différents types de grains. Les revêtements des bâtiments eux aussi possèdent des motifs ondulés, ce qui rend tout un peu plus doux. Et nous avons incorporé des tonalités laiton et or dans tout ce qui était architecture afin que les bâtiments brillent au soleil."
La pièce maîtresse du monde sous-marin est le château kraken de la reine des 7 océans, qui ne possède aucune ligne droite. Pensé comme un écrin luxueux adapté à sa puissante monarque, c’est un lieu de pouvoir évident. Le château a été conçu en utilisant des matériaux comme le verre et le jade qui réfractent magnifiquement la lumière.
Ruby, l'ado Kraken sort environ un mois après la version live du classique Disney, La Petite sirène, de quoi offrir au public une autre vision de ces créatures mi-femme, mi-poisson.
Stephanie Economou, la compositrice, a créé une palette sonore dont la principale inspiration musicale est la richesse du monde sous-marin : "La lecture du scénario m’a tout de suite inspiré le morceau dream pop shoegaze. Il y a quelque chose dans les textures délavées et pétillantes, les guitares à travers les effets de pédale wawa, les voix réverbérées et les synthés analogiques vintage qui évoque vraiment l’essence de l’eau pour moi."
Au total, elle a composé environ 70 minutes de musique pour le film, en utilisant un large éventail d’instruments pour rendre la partition aussi singulière et unique que Ruby Gillman elle-même. En plus des guitares électriques et acoustiques, elle s’est servie de harpe électroacoustique, de conques, le didgeridoo, beaucoup de pédales wawa et l’accordéon.
Le clan kraken fonctionne très différemment des humains sur terre. S’inspirant de la manière fluide dont les pieuvres glissent dans l’eau et de l’animation pionnière de Max Fleischer (qui a fait de Betty Boop et Popeye des icônes), le responsable de l’animation Carlos Fernandez Puertolas a donné aux corps des Gillman une certaine élasticité.
En revanche, les personnages humains de l’histoire ont été conçus pour être aussi rigides et anguleux que possible. Dans leur intimité, les Gillman se déplacent avec une liberté totale, mais une fois qu’ils sortent, leurs mouvements correspondent à ceux des humains. Dans un monde de lignes droites, la sinuosité de Ruby détonne forcément.
Chacun des krakens géants de l’histoire du long métrage animé a un aspect distinctif, et malgré leur taille massive, ils nagent toujours avec une grâce et une élégance à couper le souffle. Ils ressemblent à des personnages de Kaiju géants, mais ils bougent comme des danseurs de ballet, chaque mouvement étant parfaitement chorégraphié.