Le western, c'est tout un monde, dans lequel il m'est extrêmement difficile de trouver ma place. En fait, comme je l'ai déjà dit, pour que ça puisse fonctionner, il faut que les codes inhérents au genre soit cassés, partiellement ou totalement. Si ce n'est as le cas, il me faut autre chose de fort, comme un big man par exemple. Et, par big man, j'entends un acteur de la catégorie poids-lourds, ça coule de source. Quid de ces "Sept hommes à abattre" ? Au niveau de l'histoire, rien à signaler, c'est une simple histoire de vengeance, comme on en trouve dans des dizaines et des dizaines d'autres westerns. Par contre, par rapport à un western vraiment traditionnel, on a quand même deux ou trois trucs qui changent. Notamment en ce qui concerne le héros du film. En temps normal, les héros de westerns apparaissent toujours sous leur meilleur jour. Toujours propres sur eux et toujours dignes, quelle que soit la situation dans laquelle ils se trouvent. Ici, ce n'est pas toujours le cas. Le héros du film n'a pas une belle apparence extérieure, ses vêtements ne sont pas très propres. Il lui arrive aussi de se trouver dans des situations qui le tournent en ridicule, notamment lorsqu'il
se retrouve traîné par le cheval et finit par s'éclater la tête contre un rocher
. Le film a deux grosses qualités qu'il est évidemment important de mettre en lumière. La première est qu'il fait court. On ne garde que le principal. Rien n'est superflu. Même les dialogues les plus banals ont toujours un rapport direct avec les velléités qui animent le héros. 78 minutes au compteur, ce qui, pour un western, est peu courant. La deuxième, elle porte un prénom et un nom : Lee Marvin. Il tient un rôle secondaire assez ambigu. On ne sait pas vraiment ce qui le motive à rester le plus possible au plus près de Stride. Quand il endosse ce rôle, Lee Marvin n'a que 32 ans et que quelques années de métier derrière lui, mais il impose déjà une classe et un charisme de tous les diables. Chaque scène dans laquelle il apparaît prend une autre dimension grâce à sa seule présence. On pourra regretter que le final du film
ne lui est pas accordé une fin plus digne de son personnage
. Face à lui, Randolph Scott, très bon, mais un peu âgé pour le rôle. Mais, d'un autre côté, c'est ce qui permet à Stride d'être parfois pathétique. Avec un acteur plus jeune, le rapport que l'on eut avoir avec le personnage principal aurait été totalement modifié. Pour les fans de western, le film est évidemment à ne pas manquer, et pour ceux qui ont, comme moi, des rapports compliqués avec le genre, c'est un très sympathique moment à passer, en grande partie grâce à Marvin.