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gimliamideselfes
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4,0
Publiée le 11 avril 2013
"Est-ce-que lorsque tu seras mort tu seras toujours mon papa ?" "Parfois j'ai l'impression d'être bouffé par tous les je t'aime que je te dis"
Lorsque le film commence et qu'on se tape ce très long plan fixe sur Godard qui parle accoudé sur un télé diffusant son visage en temps réel, c'est quelque chose, j'en ai des frissons rien que d'y penser. J'en tremblais d'excitation.
Godard qui t'explique que sa visionneuse c'est une usine. Et qu'il la commande. Sauf qu'il est l'ouvrier. Que les ouvriers ont pris le pouvoir.
Puis tout ce film qui se déroule sur 1/4 de l'écran, juste des télés filmées. Des télés filmées qui racontent la vie de ce couple, sa sexualité. On assiste à tout, même au plus cru.
Ce montage entre une scène de levrette et une gamine qui parle.
Cette femme nue qui veut danser avec son fils.
Cette femme qui suce son mari.
Cette fascination pour tout ça. Ce mélange assumé de cul et de politique d'après les dires de la voix off. Cette façon avec laquelle ils s'emboîtent parfaitement.
Cette analogie entre un homme et le gouvernement pour une femme. Si l'homme ne plaît plus, la femme peut le quitter, mais qu'est ce qu'on peut faire lorsque l'état nous viole ?
Voici un film complètement à part, du cinéma autre. En tous cas, Godard est unique.
Godard poursuit ses expérimentations vidéo avec ce film sur le sexe et la société. Ces sujets sont abordés de manière vraiment crue, aussi bien visuellement qu'au niveau des dialogues. Cité visuel, l'utilisation de la vidéo permet à Godard d'aller loin avec des split screen très travaillé, mettant en parallèle des images, changeant leur sens selon la vision et l'interprétation que l'on en a. Au final, ce film signe un retour de JLG vers la fiction sans toutefois abandonner le montage et l'expérimentation pour un résultat plutôt réussi.
C'est très certainement de la branlette intellectuelle, et pourtant le film de Jean Luc Godard m'a intéressé. Avec Numéro Deux, le cinéaste français nous impose un film lourd, pesant, mais pourtant très captivant dans son contenu. L'image est volontairement laide, voire hideuse ( Jean Luc Godard instaure un dispositif vidéo au début de son film, qu'il conservera tout au long de Numéro Deux: ainsi, l'écran de cinéma devient écran de télévision, comme pour mieux exprimer une réflexion sur le petit écran ). Le film promet de bons moments, à condition que le spectateur se laisse séduire par son côté quelque peu rebutant et sec. Le long plan séquence fixe ( l'image est d'ailleurs fixe du début à la fin, il n'y a aucun mouvement de caméra dans Numéro Deux ) dans lequel le réalisateur parle de son rapport aux machines en est un bel exemple. Mais Numéro Deux aborde également le thème de la pornographie comme language, ou plutôt comme outil de communication ( on remarquera que les personnages du film, tous membres d'une famille de la classe moyenne, ne communiquent que très peu entre eux : c'est en fait la télévision qui parle ): la scène où le père de famille procède, face à ses propres enfants, à une explication de l'acte sexuel en tant que moyen de communication est d'une provocation sans nom...Un film troublant, certes hermétique à certains égards, mais pourtant très intéressant au niveau des dialogues et de la réflexion godardienne...Une curiosité à découvrir et qui donne à réfléchir.