Nulle part, une femme enfermée dans une cage en fer. Pourquoi ? Qui sait. Que faire ? Telle est la question qui se pose pendant tout le métrage. Il semble difficile d'écrire autre chose sur The Survival Of Kindness, tant tout y est très particulier. Du désert dans le désert, du désert dans la ville ou dans la forêt, quand l'humanité ne se rencontre pas. Réduite à des grognements, des gestes, de la souffrance et, heureusement, à quelques expressions amicales, cette humanité ou ce qu'il en reste, en proie comme elle semble l'être à un virus dévastateur, trouve encore en elle même matière à conflit. Pourquoi ? Bah, l'être humain, peut-être. Mais notre héroïne trouve des êtres sensibles, non ? Il est vrai. Et c'est peut-être le plus bel enseignement de ce film à nul autre pareil. Même quand la haine des uns sur les autres semble prendre le dessus et que s'effacent les principes de solidarités et d'amitiés humaines, il reste toujours assez pour ne pas perdre espoir. On ne peut, bien heureusement, résumer l'espèce humaine à ses factions les plus extrêmes. Enfin, ce sera vraisemblablement une autre affaire lorsque nous nous éteindrons, quoi que d'ici là, le racisme aura peut-être cessé. Qui sait ?
A ce stade il serait vain d'écrire beaucoup plus. Avec cette œuvre, Rolf de Heer signe un quelque chose de tellement indéfinissable que ça en est intraduisible dans une "critique". Il y a une idée très générale sur l'être humain et la direction que prend notre humanité, mais le reste laisse libre cours à l'interprétation. A titre personnel, je crois que The Survival Of Kindness est le récit d'une quête : Celle du "sens". Mwajemi Hussein, l'actrice principale, brillante dans son rôle - le parcours de vie qui est le sien, en plus de forcer le respect et l'admiration, confère véritablement à son personnage une puissance extraordinaire -, avance. Elle marche, rencontre des individus et aperçoit un peu du présent qui est le sien. Pourquoi ? C'est la question. Quel est le sens de tout ça ? Je ne sais pas, et je pense sincèrement que personne ne le sait. Cette question du sens, nous la rencontrons toutes et tous à un moment ou à un autre de nos vies. Pourquoi faire, vivre ? Agir ? Avancer ? Rencontrer ? Communiquer ? Peut-être pour être moins seul-e avec soi-même. La vie n'a aucun autre sens que celui que nous lui donnons. Par un invraisemblable concours de circonstances qui nous dépassent, nous existons pour un temps relativement insignifiant. Et, nous cesserons toutes et tous, un jour, d'exister. L'univers lui même ne conservera rien de nous, sinon Voyager 1 et Voyager 2. Fabuleux, n'est-ce pas ? Intimidant, aussi. Il n'y a pas de sens. C'est pourquoi ce n'est qu'en commun, en partageant juste un peu ou un peu beaucoup de nous mêmes, que l'on peut se sauver du néant, du "rien". Nous y retournerons bien vite, alors, pourquoi pas faire un bout de chemin tous ensemble ?