10 ans après son dernier film, Rolf de Heer nous propose une immersion dystopique imaginée et écrite pendant le confinement. Une fable divinement incarnée par Mwajemi Hussein dont c'est le premier film. Révélation du réalisateur : elle n'avait même jamais été dans un cinéma de sa vie. Ce film nous propose plusieurs pistes d'explications pour tenter de comprendre ce qu'il s'est passé pour que spoiler: l'humanité blanche en vienne à assassiner les non-blancs. Le message est clair: De Heer appuie là où ça fait mal.spoiler: Le racisme.
A travers un monde apocalyptique qui nous rappelle ce que pourrait provoquer le réchauffement climatique pour les futures générations, De Heer présente un film coup de poing, soigné et piquant. Vous n'en ressortirez pas indemne.
Une expérience à faire pour les esprits curieux. Exempt de dialogue. Plastiquement (image et sound design) remarquable, les paysages australiens n'y étant pas pour rien.
Dans sa longue filmographie, le réalisateur australien Rolf de Heer a démontré un éclectisme certain et une vraie radicalité, quand le sujet l'exigeait, avec notamment Bad Boy Bubby mais aussi, dans des genres très différents le méconnu Dr. Plonk ou encore ses longs-métrages consacrés au peuple aborigène. Pour The Survival of Kindness, le cinéaste a d'abord cherché des lieux avant de construire une histoire qui pourrait s'y dérouler. Le film montre des paysages d'après-apocalypse à travers un récit qui ressemble à une fable très sombre, sans paroles, si ce n'est des langages incompréhensibles. Un film fascinant, dans son genre, et dont l'exigence ne saurait plaire à tout le monde, par son côté imprévisible et tragique (la conclusion est le summum de la tristesse) qui évoque pêle-mêle les pandémies, le réchauffement climatique et le racisme le plus crasse. Trop de noirceur, sans doute, pour un film qui s'intitule ironiquement The Survival of Kindness et qui ne flatte guère la nature humaine. Il y a cependant une excellente raison de regarder le film sans ennui, c'est son actrice principale, pratiquement de tous les plans, dont le visage expressif est d'un intérêt permanent. Mwajemi Hussein est née en RDC et apparaît pour la première fois au cinéma.