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    Le Procès du chien
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Le Procès du chien" et de son tournage !

    Naissance du projet

    Avant Le Procès du chien, sa première réalisation, la comédienne Laetitia Dosch s'est souvent intéressée aux espèces non humaines. Dans son spectacle Hate (2020), elle a partagé la scène avec le cheval Corazón, et dans son émission Radio Arbres (2021), elle a imaginé une libre-antenne pour végétaux : "Je suis très préoccupée par la crise écologique, et je cherche le rôle que peut jouer la culture face à ça. Pour moi, cette crise vient d’une ignorance, d’une insensibilité vis-à-vis des autres espèces de notre écosystème.

    "J’ai eu envie de me documenter, pour ensuite éveiller la curiosité des spectateurs, les questionner sur leurs idées reçues. Parce qu’on le voit bien : il faut réinventer notre rapport au vivant si on veut survivre. Par exemple, on considère beaucoup les animaux comme des objets. Dans Le procès du chien, la loi suisse assimile le chien Cosmos à une chose, pas à un individu – donc s’il est euthanasié, « on ne le tue pas, on le détruit ». Cette idée d’objectiver les animaux, c’est précisément ce qui nous autorise à les manger."

    "Ils n’ont pas d’autre valeur que celle de nous être utiles. Ça m’interroge beaucoup, et je pense que c’est sans doute parce que je suis une femme. J’ai toujours eu le sentiment de devoir correspondre à des modèles, pour servir à quelque chose. C’est sûrement pour ça que j’ai un amour pour les gens qui ne rentrent pas dans les clous. Dans mon film, il y en a beaucoup. Dariuch, le maître de Cosmos qu’interprète François Damiens, est malvoyant, un peu misfit. Il y a aussi le petit voisin punk d’Avril, l’héroïne, cet enfant qui subit des violences."

    "Enfin, il y a Lorene, incarnée par Anabela Moreira, cette femme de ménage portugaise mordue au visage par le chien, qui va choisir de garder ses cicatrices, de refuser la norme. Une des lignes féministes du film, c’est elle."

    Le personnage de Laetitia Dosch

    Laetitia Dosch incarne Avril, une avocate qui plaide pour des causes réputées impossibles : "Ce film, c’est d’abord une trajectoire de femme. Avril, c’est une femme de 40 ans, prise entre deux époques, le vieux monde et #metoo, qui cherche sa voix. Voix off, voix absente, voix grave, voix de crécelle, elle est comme Cosmos. Ce chien qui tente comme il peut de retrouver son cri de loup, que des années de domestication ont effacé. Cosmos est son miroir. C’est en voulant le sauver qu’elle va trouver sa puissance. Et donc sa place."

    Cannes 2024

    Le Procès du chien a été présenté en sélection Un Certain Regard au Festival de Cannes 2024.

    Passage à la réalisation

    A l'origine, Laetitia Dosch avait pour désir de voir au cinéma une comédie libre, dérangeante, qui parle de choses importantes et qui change de ton en permanence. Elle raconte : "C’était aussi un désir d’actrice, de jouer dans un film comme ça. Mais ça ne me traversait pas l’esprit de la réaliser moi-même. Dans la vie, les choses me tombent dessus. Mon producteur suisse, Lionel Baier, est venu voir Hate, mon spectacle avec le cheval. En sortant, il m’a dit « Si tu peux faire ça, alors tu peux réaliser un film. » Et je l’ai cru, même si maintenant, je sais que ça n’a rien à voir."

    "Et quelques jours après, on m’a raconté une histoire d’un procès autour d’un chien. Et j’ai senti que c’était ma comédie : absurde, trouble, et soulevant beaucoup de questions."

    Inspiré de faits réels

    Le Procès du chien est inspiré de faits réels. Laetitia Dosch a entendu parler d'un procès du maître d’un chien accusé de morsures répétées qui avait fini par enflammer toute une ville. Elle précise : "Les gens avaient fait des pétitions, s’étaient beaucoup impliqués, affrontés. Ça m’a rappelée le moment du mariage pour tous. Lorsqu’il y a un changement de pensée, cela crée des réactions épidermiques, parce qu’il y a du flou, du trouble, ce que les humains ont du mal à accepter."

    "Le fait que dans ces moments- là, tout puisse prendre des proportions énormes et dégénérer très vite, me fait peur. Ce sont des périodes qui auraient au contraire besoin de douceur, de temps, de nuances, d’échanges et d’idées : si seulement on arrivait à tous se mettre autour d’une table, pour réfléchir…"

    Côté photographie

    Laetitia Dosch voulait qu'il y ait, dans Le Procès du chien, des touches de couleurs qui apportent de la joie, mais aussi du contraste, avec de l’ombre qui rôde... "Le tribunal a vraiment un statut spécial dans la colorimétrie, avec ses couleurs plus acidulées, douces aussi. Il est comme un espace protégé, intact. Nous avons aussi travaillé dans cette direction-là, au son : les ambiances sont molletonnées, sans entendre les bruits de la rue. Je voulais mettre les voix en valeur", confie la réalisatrice.

    Scènes de procès

    Laetitia Dosch a filmé les scènes de procès en jouant sur une certaine théâtralité et des personnages outranciers : "C’était comme diriger un concert. Tous les jours, on avait 80 spectateurs, des figurants super motivés. Et les acteurs, ça les portait ! Je voulais des personnages très dessinés – un peu comme dans ce bouquin que j’adore, Le Monde selon Garp de John Irving, qui verse un peu dans l’univers du conte."

    "Mais aussi du documentaire, parce qu’en Suisse, où j’ai vécu cinq ans et où on a tourné, j’ai rencontré beaucoup de personnalités dans cet esprit, hautes en couleurs et singulières. L’avocate de la partie civile jouée par Anne Dorval est une caricature. Comme peuvent l’être Éric Zemmour, Donald Trump, ces politiques qui forcent le trait, jouent sur la peur, le ridicule parfois. Et cette extrême-droite un peu irréelle me fait très peur."

    "L’impression que c’est un gag, sans en être finalement un… Il fallait trouver comment faire jouer ensemble tous les types de comique, comme des instruments. Jean-Pascal Zadi, qui interprète le comportementaliste animalier, n’a pas du tout la même tonalité de jeu que François Damiens. Il est plutôt le « boy next door », dont tout le monde tombe amoureux, comme de Drew Barrymore", confie la cinéaste. Elle ajoute :

    "Moi, dans le rôle d’Avril, je devais être le fil rouge : en faire moins que les acteurs, mais être quand même dans le burlesque : je pouvais me permettre de faire des grimaces, ce qui, dans les comédies actuelles, me semblent un peu réservées aux hommes. J’ai pensé à Louis CK, qui, dans sa série, arrive par son jeu à nous faire passer de scènes urbaines à poétiques de grivoises à graves, sans que ça ne nous pose de problèmes de cohérence."

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