Turner et Hooch est un de ces nombreux films où un flic bosse en duo avec un chien. Bon, ici en plus il y a un collègue humain aussi !
C’est une petite comédie honorable, mais à l’enquête franchement superficielle. La force du métrage est d’avoir choisi un casting de choix, et surtout d’avoir placé Tom Hanks en tête d’affiche. Ce dernier sait être très doué dans la comédie, et dans ce Turner et Hooch il livre un abattage tout à fait crédible, toujours léger et bien vu, il ne surjoue pas (danger du genre !), et il apporte cette vraie capacité à s’agacer (quand le chien n’est pas très coopératif !), et à transmettre des émotions. Disons que le propriétaire novice d’un tel chien peut se retrouver facilement dans ce personnage ! Hanks est entouré de bons seconds rôles, dont Reginald Veljohnson, dont on peut se demander pourquoi la carrière s’est enlisée alors qu’elle était au beau fixe en cette fin de decennie eigthies, Craig T. Nelson, méchant tout trouvé, et Mare Winningham, actrice pas déplaisante mais dont la présence ici ne sert qu’à assurer une présence féminine, ça saute aux yeux.
Le scénario reste malheureusement très limité. Turner et Hooch réussit le pari de l’émotion et de la complicité entre l’homme et l’animal, c’est un fait, en profitant aussi de la photogénie cocasse du chien ! C’est là que le film est le plus drôle et le plus intéressant, mais c’est clairement au détriment de l’enquête qui est très peu fouillée, et d’une romance franchement baclée. Sans être désagréable grâce à ses acteurs et à son rythme, Turner et Hooch reste passe-partout en bien des points, et ne parvient pas à assumer et la dimension « film policier » et « film romantique », qu’il revendique manifestement dans son intrigue, et la dimension « comédie animalière ». A noter quelques scènes qui déconseillent d’ailleurs le film à un trop jeune public, ce qui est un peu improbable dans un métrage de ce genre, mais qui révèlent bien les hésitations du film par rapport au public visé.
Visuellement c’est une comédie qui bénéficie d’un certain savoir-faire de Spotiswoode en matière de rythme, de mise en scène nerveuse et bien vu. Réalisateur peu exceptionnel, Spotiswoode est capable de divertissement techniquement abouti et propret, et c’est le cas ici, pour un métrage qui sent très bon les années 80, avec une bande son au diapason, et un style buddy-movie assumé. Sans être mémorable, Turner et Hooch est assez bien fait pour garder aujourd’hui un charme coloré et agréablement rétro.
En somme, une comédie animalière aux hésitations regrettables, au scénario superficiel, qui repose surtout sur le numéro souvent cocasse de Hanks et de son collègue à quatre pattes ! Un film mineur et oubliable, mais qui a au moins le mérite de ne pas être ennuyeux à suivre ! 2.5