"Quelques jours pas plus", c'est ce que semble vouloir dire notre pays aux personnes qui fuient guerres, dictatures et autres atrocités pour se réfugier en Europe, souvent avec le désir de rejoindre la Grande Bretagne.
Seulement, il faut passer par la France, "terre d'accueil" mais à l'administration à la solde de gouvernements hypocrites.
C'est aussi le temps court qu'un journaliste bourru accepte, un peu forcé par un concours de circonstances, d'héberger un jeune Afghan.
Ce nouveau film sur les migrants est le premier d'une jeune réalisatrice, Julie Navarro qui était jusqu'à présent principalement directrice de casting.
Il est l'adaptation du roman de Marc Salbert : De l'Influence du Lancer de minibar sur l'Engagement Humanitaire.
C'est plutôt une réussite d'avoir fait se rencontrer Camille Cottin, soit Mathilde, une bénévole à temps plein et même plus que plein dans une association d'aide aux migrants, et Benjamin Biolay, soit Arthur, un critique rock désabusé, un peu en fin de course.
La rencontre de la belle et de la bête va recréer l'élan vital qui manquait à l'un et à l'autre par l'amour, bien sûr, mais aussi par les histoires de liens humains et d'amitié.
Daoud, jeune Afghan, est joué par Amrullah Safi. Ce n'est pas un acteur professionnel et il joue son propre rôle dans la vie. Il est formidable, lui aussi.
Amrullah Safi ne parle pas couramment français et c'est l'équipe du tournage, réalisatrice, acteurs ... qui lui expliquait chaque jour ses interventions.
Le film mêle d'ailleurs beaucoup de professionnels et de figurants principalement membres d'associations humanitaires. Le résultat est très convaincant et laisse la part à un degré d'improvisation qui donne une belle impression de réalisme et de vérité.
On rit aussi et la scène de la pharmacienne (une vraie pharmacienne lilloise) qui, après avoir conseillé une batterie de médicaments contre la gale, indique que ça ne suffit pas et qu'il faut aussi "traiter l'environnement", c'est à dire tout l'appartement, est jubilatoire.
C'est une comédie qui peut être appréciée par un large public et qui, il faut le souhaiter, changera le regard des spectateurs, même les plus hostiles à l'immigration.
le film sort le 3 avril