J’avais entendu pas mal de bien de Jeu intérieur, et j’ai été déçu de mon visionnage ! Le concept de base est intéressant, malheureusement le traitement laisse à désirer. Déjà côté casting ça casse pas la baraque. En dehors de David D. Thompson qui a vraiment une gueule et retient l’attention, le reste c’est un casting jeune, plutôt fade, pas assez typé. On essaye de leur donner un peu d’épaisseur, mais en définitive ils ont tous des motivations assez similaires, le même âge, les mêmes vies, ça manque de variété pour donner du relief à l’idée scénaristique de base. Je note aussi que Madison Davenport, qui apporte vraiment quelque chose à la fin, est trop peu présente alors que c’est l’actrice qui a le plus retenu mon attention.
Le scénario reste néanmoins le plus gros point noir du film. Sur son idée de base, il développe un concept qui s’enlise vite. Embrouillé au possible, extrêmement peu surprenant en vrai (j’avais anticipé la fin des lustres avant), je pense qu’il se loupe surtout sur les motivations des personnages. Il y aurait pu y avoir des variations (genre un personnage qui veut l’argent de l’autre, la vie dorée, la gloire…) mais tout tourne quasiment autour d’amourettes. C’est frustrant car il y a un gros potentiel dans l’idée, même s’il faut accepter quelques facilités pour lancer le propos (la machine à 5 milliards qui apparaît dans une fête entre potes c’est louche quand même!), mais en définitive le film est mou, tourne en rond, et se termine de façon prévisible. Par ailleurs il n’arrive jamais à être assez horrifique ou comique pour réussir sur ces deux plans. Le côté comique m’a particulièrement déçu car à la toute fin on savoure l’humour noir, mais il était beaucoup trop peu présent dans l’histoire.
Visuellement il y a des choses, notamment dans le travail sur l’éclairage, la mise en scène est astucieuse et dynamique. Jardin ne semble pas être un mauvais artisan et donne une ambiance qui oscille entre concert pop et giallo italien. C’est plutôt fun et porté par une excellente bande son adéquate. Après, je regrette que la grande maison gothique soit finalement peu exploitée, et que les rencontres entre les personnages se fassent toujours dans des cadres étriqués qui n’exploitent pas assez le potentiel de l’édifice.
En conclusion, Jeu intérieur est une déception, malgré les qualités formelles du film. Brouillon, sans grande surprise, ni drôle ni angoissant, il s’enlise dans son idée de base déjà douteuse comme je l’ai dit. A la limite ça aurait été réalisé dans le cadre des développeurs de la machine, je dis pas, mais là… 2