A défaut de d'entraîner le spectateur avec force et intensité dans le tourbillon des dollars et rails de coke, Ted Demme ne parvient pas à créer un lien fort entrer son personnage principal et son public. Le personnage de George Jung manque d'intensité émotive pendant les 3/4 du film, le scénario paraît assez répétitif, manque de rythme alors que Johnny Depp semble faire des pieds et des mains pour donner à son personnage du relief. C'est plutôt l'interprétation de Ray Liotta qui retient l'attention, humble et touchant en père de famille dévoué à son fils, perdu dans un mariage qui vidé de son charme. Le premier tiers du film raconte l'ascension dans le milieu d'un petit délinquant dans l'univers des stupéfiants, le second son apogée amoureuse et "professionnelle" avant la chute vers les enfers. Ce triptyque mythique renforce le côté tragique du personnage, les nuances de photographie délimitent bien ces différentes étapes, on démarre avec des références visuelles Scorsésiennes, puis les filtres se foncent petit à petit. Le film gagne en intensité dramatique dans le dernier quart d'heure, séquence de loin la plus réussie.