Au milieu de la prolifique filmographie de Patrice Leconte il y a tout un lot de petites comédies populaires qui n’ont pas foncièrement marqué au lendemain du succès des Bronzés. Ma femme s’appelle reviens est l’une d’elle, une petite comédie mineure, mais qui reste regardable, assez tendre et touchante.
Soyons franc, c’est une comédie qui comme beaucoup d’autres à l’époque bénéficie aujourd’hui d’un petit charme rétro pas désagréable, et qui lui donne un cachet. Heureusement dirai-je, car Leconte n’était pas très soigneux sur la forme ! Décors très limites, photographie plutôt moche, assez grise, mise en scène lourde clairement théâtrale, Ma femme s’appelle reviens ne retient guère l’attention au niveau de ses qualités formelles. Même la bande son reste restreinte, et le son justement est assez agressif, surtout cet horrible gyrophare !
Du coup, ce n’est pas là qu’il faut chercher les qualités filmiques du métrage, même si comme je l’ai dit, jusqu’aux t-shirt Mickey, ce film distille une ambiance eighties plaisante.
L’histoire est finalement assez basique, je dirai comme souvent chez Leconte, cela ne surprendra guère. Deux personnes un peu paumées se rencontrent et échangent au gré de petites tribulations que l’on va suivre sur 1 heure 20 environ jusqu’à une fin que j’ai trouvé un peu abrupte. Rien de bien mémorable donc, mais le traitement est sympathique. Le film est plutôt alerte, il y a peu de moments vraiment drôles, mais en revanche c’est assez touchant, il y a quelques moments plutôt subtils, et pour être franc, le film est souvent plus mélancolique que comique.
La qualité du casting n’est pas pour rien dans cette subtilité de fond. Michel Blanc hérite d’un rôle qui lui sied bien, et il ne cabotine pas trop, ce qui est appréciable. Face à lui Anémone montre qu’elle peut être une actrice très intéressante, dans un style plus sérieux qu’au Splendid, et elle se montre à la fois réaliste, authentique, et un peu plus drôle que Blanc pour le coup. Le film repose énormément sur son duo, les seconds rôles se contentant souvent d’apparition, surtout les guest d’arrière-plan comme Charlotte de Turckheim ou Jean-Michel Ribes.
En clair, Ma femme s’appelle reviens c’est avant tout deux bons numéros d’acteur au service d’une histoire simple mais suffisamment bien emballée pour être touchante. Là-dessus on ajoute une petite ambiance rétro qui donne une certaine personnalité au film, et on hérite d’une comédie populaire peu imaginative et mineure mais qui mérite la moyenne.