Votre avis sur Je le jure ?
4,5
Publiée le 30 mars 2025
Un très beau film.
Samuel Theis dresse le portrait d’un quadra qui ne trouve pas sa place dans la société. Il est là. Juste la. Sans prendre de décision pour lui ou pour l’autre. Peut-être par manque de place réel ou par manque de place dans le regard des autres, excepté dans celui de celle qui l’aime et de sa famille.
Comment ne pas entendre toutes les resonnances de ce film avec notre société actuelle : questions sur la religion, sur les classes sociales, sur l’amour, sur les fantasmes que chacun peut avoir concernant un accusé ou un coupable ; et aujourd’hui un innocent, sur la justice, sur la peine (judiciaire et amoureuse), sur le collectif, sur la nuance, sur l’ordre, sur la répression, sur la parole, sur l’écoute.
Les acteurs non-pros sont sublimes. Certains acteurs et actrices devraient en prendre de la graine.
Mention spéciale à une réplique du film : « Non, on ne se réfère pas aux articles de presse. Ils sont souvent approximatifs et faux. Rien d’interessant. »
Marc Villemain

1 critique

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4,5
Publiée le 28 mars 2025
Si Je le jure ébranle le spectateur autant qu’il interroge le sens commun, s’il trouble nos préjugés autant qu’il questionne les mobiles de nos propres jugements, il montre surtout, non sans rage ni délicatesse, combien il peut être ardu pour celle ou celui qui ignore tout de ses codes, de ses protocoles et de sa langue, de rencontrer l’institution judiciaire. Se confronter aux exigences de la justice, à son statut comme à son idéal, conduit fatalement à une confrontation avec soi-même. Or comment peut-il, lui, Fabio, ce taiseux, ce type un peu paumé, un peu largué, un peu alcoolo, participer à l’œuvre de justice et décider de la vie d’un autre ? Nul ne sort jamais indemne d’une telle responsabilité, qui peut aller jusqu’à ébranler l’idée que l’on se fait de soi. Aussi ne peut-on que saluer le travail des acteurs, qu’ils soient professionnels (Marina Foïs, Sophie Guillemin, Louise Bourgoin, Micha Lescot, Emmanuel Salinger, Claude Aufaure, Saada Bentaïeb) ou pas (Julien Ernwein, Marie Masala, Souleymane Cissé), d’avoir su épouser le parti pris éthique et esthétique du film, jusqu’à lui conférer sa belle fébrilité, et son souffle souvent bouleversant.
Sarah

1 abonné 1 critique

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4,5
Publiée le 27 mars 2025
C’est vrai que c’est un film qui prend aux tripes.
Tous les acteurs sont supers.
Bravo à Samuel Theis. Rendez-vous au prochain film.
4,5
Publiée le 31 mars 2025
J'aime les films juridiques lorsqu'ils sont bien faits, bien ficelés, mais celui-ci va au-delà, au-delà d'un cas de conscience ou d'une éventuelle mise en cause de l'un de ses protagonistes comme on a encore très récemment pu le voir dans un film américain au titre un peu similaire, et c'est en cela que chaque spectateur peut s'y retrouver, parce qu'il fait vivre de l'intérieur de son personnage principal l'expérience d'un procès (en appel) en cour d'Assises. On assiste à l'écran à une progression, celle d'un procès en appel avec un destin à (ré)orienter, et aussi celle d'une histoire personnelle qui n'ose pas s'avouer qu'elle existe. Le film fait pénétrer dans les arcanes de la Justice et fait se poser les bonnes questions, les dialogues et les plaidoyers restent en mémoire tant ils sonnent justes, notamment sur les notions de justice et de vengeance, tant il est vrai qu'un tribunal n'est pas là pour réparer l'irréparable ou répondre à la douleur par la vengeance, ce n'est pas son rôle et surtout ce ne serait pas de la justice. Le film pose des questions de société, la question du vivre ensemble, de la tolérance et de la (re)insertion, de la reconnaissance sociale aussi et de l'acceptation. Un film avec une conclusion authentique et hors du commun qui emporte un scénario brillant et édifiant, un film à garder en mémoire, pour apprendre, mieux comprendre, ...et progresser.
4,0
Publiée le 27 mars 2025
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Pour le lecteur pressé: https://youtu.be/Lv65szRT1t0
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Sinon:

Un homme. Un regard. Une hésitation. Et soudain, le poids du monde sur les épaules. Fabio (Julien Ernwein), silhouette effacée parmi la foule, mène une existence morne, sans éclats ni reliefs, jusqu’au jour où la machine judiciaire, avec son sens de l’humour bien à elle, l’arrache à sa torpeur. Le voici juré.

L’affaire ? Un jeune homme accusé d’un incendie mortel. Une de ces tragédies ordinaires où tout le monde joue son rôle avec application : l’accusé mutique, l’avocat grandiloquent, la cour sévère. Et au milieu, Fabio, pauvre funambule oscillant entre raison et émotion, chargé de prononcer un verdict qu’il n’a jamais voulu rendre.

Samuel Theis filme l’incertitude. Il la traque, l’étire, la sculpte en silences assourdissants. Ici, pas de joutes oratoires flamboyantes, pas de vérités jetées en pâture à la foule. Juste l’absurdité d’une justice humaine, donc bancale, où l’on juge autant avec ses tripes qu’avec son cerveau.

Julien Ernwein incarne Fabio avec cette fragilité d’un homme soudainement conscient de l’ampleur de son propre vertige. Marina Foïs et Louise Bourgoin, elles, ponctuent le récit de leur présence magnétique, tandis que Souleymane Cissé, accusé ou victime de son époque, trouble plus qu’il ne rassure.

Et cette musique, entêtante, presque spectrale. Maud Geffray tisse une bande-son qui s’insinue sous la peau, faite de nappes électroniques distordues et de sonorités étranges. Un cor solitaire, égaré, comme un écho de conscience qui s’accroche aux murs d’un tribunal indifférent.

Je le jure est un film qui s’accroche, s’infiltre, vous laisse à nu face à vos propres contradictions. On en ressort avec une seule certitude : la justice n’est peut-être qu’une illusion raffinée, un théâtre où l’on joue sans texte, dans l’espoir naïf d’en comprendre un jour la pièce.
3,5
Publiée le 1 avril 2025
Il y a dans "Je le jure" une gravité simple, celle des vies qu’on regarde trop peu. Samuel Theis filme un homme discret, comme figé dans un coin de carte, et capte ce moment fragile où tout peut basculer. La justice, loin d’être une machine froide, devient ici un déclencheur inattendu. Julien Ernwein, dont c’est le premier rôle, est bouleversant de justesse. Rien ne sonne faux. Le film avance à hauteur d’homme, avec pudeur et humanité.
3,5
Publiée le 30 mars 2025
Dans l’Est de la France un quadra un peu largué se retrouve tiré au sort pour devenir juré du procès d’un pyromane ayant entraîné la mort d’un pompier.
« Je Le Jure » est un film de procès immersif aidé par une interprétation si exemplaire qu’il ressemble à un documentaire.
Et puis le réalisateur a eu la bonne idée de créer des personnages qui ne sont pas que des jurés mais des gens lambda qui vivent et évoluent pendant le procès. Certains finissent même pas trouver la place qu’il cherchait dans la société.
4,5
Publiée le 29 mars 2025
Excellent film. J’ai eu l’impression d’être dans le jury. L’histoire nous happe du début à la fin. La plaidoirie de l’avocat de la Défense fait réfléchir. Les acteurs qui jouent pour la première fois sont époustouflants. Je recommande ce film.
Titouanlegrand21

2 critiques

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3,5
Publiée le 18 mars 2025
film vu dans le cadre d'une avant première a metz. très bon film avec d'excellents acteurs, surtout marina foïs qui est grandiose dans son role. je recommande ce film!
HERVE GRANET

2 critiques

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4,0
Publiée le 4 janvier 2025
Film vu au festival des Arcs. Belle description du rôle de jure cours d’assises. Les acteurs amateurs ont été top.
3,5
Publiée le 29 mars 2025
Un homme de 40 ans un peu paumé se retrouve propulsé juré dans une affaire d’incendie mortel.
Entre tension dans la salle d’audience, débats houleux entre citoyens ordinaires et silences lourds de sens, le doute s’installe peu à peu.
J’aime beaucoup les drames judiciaires nous plongeant au cœur des tribunaux et nous faisant découvrir ce que c’est d’être juré lorsque l’on est tiré au sort, celui-ci est franchement réussi.
J’ai également aimé l’évolution du personnage principal, notamment avec sa compagne beaucoup plus âgée que lui, un duo inattendu mais très touchant.
La mise en scène, sobre mais efficace, capte bien les hésitations, les non-dits, et les regards qui en disent long.
Ce film est vraiment prenant, sans jamais sombrer dans le théâtralisme, un bon équilibre entre le suspense et l’intime.
Fin et maîtrisé.
Site CINEMADOURG.free.fr
2,0
Publiée le 29 mars 2025
A mi-chemin de la comédie dramatique sur le registre du récit judiciaire et du documentaire. Mais à la fois trop loin de l’œuvre de fiction et du documentaire de vulgarisation. Quelques dialogues seront mis à profit pour expliquer les problématiques de la justice d’assises rendue non seulement au nom du Peuple Français selon la formule consacrée mais avec l’intervention directe de représentants de ce peuple tirés au sort (les jurés). Des individus lambdas sortis de leur quotidien, le cas échéant récusés on ne sait pourquoi si ce n’est « à la tête du client » et devant faire leur conviction qui décidera de la peine pénale. Il s’agit ici d’un procès en appel, ce qui signifie que le fond a déjà été abordé en long et en large et qu’il ne s’agit que de revoir le périmètre et la motivation de la première décision. Les scénarios sur le fonctionnement de la justice ont leurs amateurs (j’en suis). Un public en général informé et qui s’y retrouve donc dans l’exposé. Pour le grand public, je crains que cette reconstitution ne soit pas très parlante ni n’alimente donc la réflexion de tout un chacun.
2,0
Publiée le 23 mars 2025
Avec Je le jure, Samuel Theis plonge au cœur du système judiciaire en explorant la question du discernement et de la conscience de ses actes au moment d'un passage à l'acte. À travers le regard de jurés d'assises, le film interroge la capacité d'un citoyen ordinaire à juger de la responsabilité d'un accusé. En alternant entre scènes de procès et moments de vie quotidienne, il met en lumière l'influence des expériences personnelles sur la perception de la justice et la prise de décision. Cette dualité entre l’intime et l’institutionnel donne au film une dimension humaine et accessible, tout en cherchant à sensibiliser le spectateur à la complexité des débats judiciaires.

Le film repose sur une approche quasi documentaire, nourrie par le travail de recherche du réalisateur auprès de professionnels du droit. L'expertise de l'avocate Marie Dosé a contribué à renforcer l'authenticité des scènes de tribunal, tandis que le scénario s’inspire de la propre expérience de Samuel Theis en Moselle. Ce souci de réalisme se traduit également dans le choix de Fabio, personnage ordinaire et imparfait, qui incarne le dilemme moral du juré face à la lourde responsabilité du verdict. Si cette démarche ancre le film dans une certaine vérité, elle impose aussi un rythme parfois haché, alternant entre pédagogie et drame personnel.

Si Je le jure propose une réflexion pertinente sur le discernement et la justice, son équilibre entre didactisme et fiction reste fragile. L’ambition de Samuel Theis de mêler intime, social et judiciaire est indéniable, mais l'alternance entre ces registres peut diluer l’impact émotionnel. Malgré un sujet fort et un casting dense, le film laisse une impression mitigée, oscillant entre profondeur et dispersion.
4,0
Publiée le 27 mars 2025
Très bon film sur un procès d'assises qui fait réfléchir sur la façon de condamner des personnes et comment les réinsérer dans la société
4,0
Publiée le 29 mars 2025
Un film de procès efficace et sensible, grâce à un scénario et des personnages biens construits . Peut-être qu’une analyse plus poussée de la situation aurait été bien venue, mais telle quelle cette œuvre reste passionnante.
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