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    Dream Scenario
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Dream Scenario" et de son tournage !

    Personnages têtus

    Avec Dream ScenarioKristoffer Borgli réalise son premier film en langue anglaise. Pour l'occasion, il a voulu proposer une réflexion drôle sur notre perception de la vie moderne, où n'importe qui peut soudainement devenir célèbre et peut aussi vite retomber dans l'anonymat et le scandale (son précédent film, Sick of Myself, racontait l'histoire d'une femme ayant gagné de l’influence sur les réseaux sociaux après s'être volontairement défigurée).

    "Je suis attiré par les personnages têtus, qui vivent selon des principes inaccessibles coûte que coûte. Je considère que la fiction permet d’explorer les aspects sombres et dysfonctionnels de la vie moderne. Il existe une tendance très humaine à se concentrer sur le négatif, sur ce qui nous manque alors que nous avons tout. Nous nous rendons malheureux lorsque nous nous créons des attentes imaginaires", explique le metteur en scène originaire d'Oslo.

    Adam Sandler remplacé !

    Lorsque le projet en était à ses débuts, il devait être mis en scène par Ari Aster, avec Adam Sandler dans la peau du personnage principal. Mais, lorsque le réalisateur du récent Beau Is Afraid et les producteurs du studio indépendant A24 ont visionné Sick Of Myself, ils ont décidé de confier la réalisation de Dream Scenario à Kristoffer Borgli. Ce dernier accepta et préféra Nicolas Cage dans le rôle principal. Par ailleurs, Ari Aster officie en tant que producteur sur le film.

    Puiser dans le réel

    En 2018, Kristoffer Borgli a lu l'histoire d'un professeur qui a perdu son poste, a reçu une importante compensation financière suite à un procès et est devenu un porte-parole de ce que l'on appelle la "cancel culture". "À l'époque, il n'y avait pas de mot pour décrire ce qui lui arrivait, mais je me souviens avoir été intéressé par la façon dont les étudiants le suivaient sur le campus lorsqu'il enseignait encore et vandalisaient sa voiture. Cela ressemblait à un vieux western où une personne est chassée de la ville par des habitants en colère. Le scénario m'a semblé très cinématographique", confie Kristoffer Borgli.

    Le cinéaste a alors remarqué que d'autres professeurs avaient des histoires similaires et qu'ils participaient tous à des podcasts pour s'expliquer. "Il y avait souvent un ton très narcissique et presque délirant chez certains d'entre eux, qui prétendaient avoir été privés de prix Nobel ou d’une certaine reconnaissance académique. Je suis devenu obsédé par ces types. Ils ont tous fait comme si c’était une surprise d’être licencié en estimant qu'ils n'avaient rien fait de mal, les crimes dont ils étaient accusés ayant été complètement inventés par les étudiants. C'est ainsi qu'une idée a commencé à prendre forme."

    Nicolas Cage en roue libre !

    Après son personnage de chasseur de truffes solitaire vivant dans la forêt de Portland dans Pig, la comédie Un talent en or massif dans laquelle il joue son propre rôle et le thriller psychologique Sympathy For The DevilNicolas Cage prend à nouveau part, avec Dream Scenario, à un projet déjanté et original.

    Cage fils de professeur

    Son père ayant été professeur, Nicolas Cage connaissait le monde universitaire. "Je savais à quel point la concurrence, la jalousie et la méchanceté pouvaient se manifester autour de ceux qui publient ou écrivent les meilleurs articles. La communauté universitaire a une certaine mentalité qui correspond souvent à 'tuer ou être tué'. Si j’ai pu comprendre les inquiétudes de Paul concernant la façon dont il est traité dans sa vie professionnelle, c’est parce que j'ai vu mon père faire face à ces mêmes choses", confie l'acteur.

    Le look de Nicolas Cage

    Pour le look de son personnage, Nicolas Cage voulait lui donner ce qu'il décrit comme une certaine "schlubbiness" : un aspect débraillé et maladroit. Le comédien précise : "Les vêtements que Paul porte sont beiges et sobres, et nous lui avons mis des lunettes pour éviter qu’il me ressemble. Nous avons un peu modifié mon nez pour qu'il soit plus discret. L'objectif était de rendre Paul unique, de sorte qu'il soit plus facile pour le public de suivre son histoire à lui, sans me voir moi."

     Kristoffer Borgli ajoute : "Paul est un homme moderne qui essaie d'être prévenant, empathique et ouvert à tous. Il a passé toute sa vie à être gentil et, à un moment donné, il se rend compte qu'il doit s’affirmer davantage s'il veut réussir". Nicolas Cage termine : "Lorsque Paul s'énerve, ça ne ressemble pas du tout à une confrontation. S'il est névrosé, c'est parce qu'il n'a pas réussi à se faire publier."

    Décors principaux

    C’est par l’intermédiaire du producteur Jacob Jaffke que la cheffe décoratrice Zosia Mackenzie a été associé au projet. Tous les deux avaient déjà collaboré sur Damsels In Distress de Whit Stillman. La maison des Matthews, située dans une banlieue verdoyante et huppée, ainsi que l'environnement où se trouve l'université où Paul enseigne, ont été au centre de l'élaboration des décors de Dream Scenario. "Dans le film, nous passons beaucoup de temps dans la maison de Paul et l'environnement immédiat d'une personne en dit long sur sa personnalité", raconte Zosia Mackenzie.

    L'équipe chargée de la conception des décors a exploré toute une série de styles architecturaux pendant la préproduction. Ils ont finalement opté pour une maison traditionnelle de style géorgien dans des tons neutres. Ce choix a permis d’ancrer la famille Matthews dans la réalité. "L'architecture et le design ne sont ni trop tape-à-l'œil, ni trop stylisés, juste un archétype de maison américaine classique", explique Zosia Mackenzie, qui a décoré les lieux avec des meubles simples et confortables ainsi que des centaines de livres, afin de souligner les racines universitaires de la famille Matthews.

    Autres décors

    Pour les autres lieux, notamment l'université ou l'agence de Mary et Trent, l'équipe a voulu tourner autant que possible hors des studios. "Kris adore tourner dans de vrais endroits, cela apporte du réalisme au film", explique Zosia Mackenzie, en poursuivant : "Nous n’avons pas construit beaucoup de décors sauf l'ascenseur de l'agence 'Thoughts ?' que nous avons fabriqué dans le sous-sol de l'Ace Hotel à Toronto."

    Les rêves

    Pour les séquences de rêve, il devait y avoir dans ces scènes une ambiance légèrement différente, tout en gardant une ressemblance avec la réalité. Toute l’équipe en a longuement discuté, allant même jusqu’à s’inspirer de leurs propres rêves pour créer ces décors. "Le défi consistait à faire en sorte que les rêves semblent différents mais pas trop éloignés de la réalité. Nous avons apporté quelques modifications minimes aux décors qui ne sont pas immédiatement visibles pour le spectateur", explique Zosia Mackenzie. Elle ajoute :

    "Après avoir discuté de nos propres rêves, nous avons décidé de supprimer certains détails des décors, comme par exemple le titre au dos d'un livre ou les détails de certaines des œuvres d'art que nous avons utilisées. Le comportement de Paul et ce qui se passe dans les rêves indiquent déjà clairement que nous nous trouvons dans un autre monde."

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