Votre avis sur Les Démons de la liberté ?
4,5
Publiée le 12 juillet 2015
Dans une prison dirigée par un gardien sadique qui prend un malin plaisir à torturer les détenues, Joe Collins rêve de s'échapper, tout comme d'autres de ses compagnons, et est prêt à tout pour parvenir à ses fins.

Film noir se déroulant dans l'univers carcéral, Brute Force nous fait suivre un groupe de détenues mené par Joe, rêvant, chacun pour diverses raisons, de s'enfuir de cet enfer symbolisé par ce gardien utilisant la répression, la recherche des mouchards et la force pour éviter toute révolte. Alors, si c'est légèrement dommage que le scénario soit teinté d'un certain manichéisme (les gentils prisonniers contre les méchants gardiens), il ne tombe pas non plus dans la lourdeur démonstrative et surtout ça n'enlève rien à la puissance du film, la qualité d'écriture ainsi qu'au constat social (d'ailleurs tant Jules Dassin que le scénariste Richard Brooks étaient des cinéastes de gauches) et à la dénonciation de l'injustice du système et ce, sans concession.

La première réussite, c'est de nous attacher aux détenues et plus particulièrement à Joe, que ce soit grâce à leur description, aux regards que Dassin porte sur eux ou à leur intention, le pourquoi ils sont là et pourquoi ils veulent en sortir. C'est à travers eux qu'il arrive à nous faire passer par tout un panel d'émotion et, l'impression de voir des bons bougres enfermés dans un système injuste donne envie de les voir réussir et de s'extirper de cet enfer. Le film monte crescendo en puissante et ne manque aucunement de tension pour atteindre son paroxysme dans un final particulièrement réussi.

Derrière la caméra, Dassin montre tout son talent, exploitant de belles manières l'univers carcéral et surtout, il met en place une atmosphère oppressante puis sombre avec un vent de liberté, et ce à n'importe quel prix, planant tout le long sur le récit. Plusieurs séquences sont particulièrement mémorables et des modèles du genre, en particulier celles mettant en avant les tensions sociales au sein de la prison. Il utilise bien les divers éléments qu'il a à sa disposition, que ce soit la bande-originale, la belle photographie en noir et blanc et bien évidemment les acteurs qu'il dirige à merveille.Le jeune Burt Lancaster est incroyable, fait ressortir tout l'humanisme de son personnage et arrive à merveille à nous faire passer par tout un éventail d'émotions, tandis que Hume Cronyn est impeccable en salaud de première.

Jules Dassin démontre tout son talent en exploitant à merveille l'univers carcéral pour en dénoncer l'injustice à travers des personnages attachants, une grande qualité d'écriture et de mise en scène ainsi qu'une oeuvre qui monte crescendo en tension et puissance pour mieux nous faire passer par tout un panel d'émotion.
4,0
Publiée le 8 août 2013
Un Très bon film sur l'univers carcéral assez rude pour l'époque. C'est aussi un film à l'aspect très politique, dont les arguments des deux camps valent encore aujourd'hui, preuve que les choses n'évoluent pas vraiment. J'ai bien aimé le fait que ce ne soit pas si manichéen que ça. Les prisonniers (qui ne se font pas de cadeaux) sont pour la plupart coupables des faits qui leur sont reprochés et ils ne le nient pas. De l'autre, le personnel est composé d'une palette variée de sensibilités, avec le directeur victime de la politique spectacle, le gardien ambitieux et sadique, le docteur réfléchit et pragmatique. La réalisation est très bonne, on ressent bien le poids de la prison. L'utilisation des flashback via le portrait de la femme dans la cellule est une excellente idée. Ceux-ci tels des rêves sont une passerelle vers un autre monde (on peut d'ailleurs penser que pas mal sont fantasmés). En tout cas on est dans le plus pur film noir de l'époque, où personne n'est épargné.
4,0
Publiée le 6 août 2007
Du très bon film noir, comme Jules Dassin savait si bien les filmer. Ici, c'est le milieu carcéral qui est décrit, de manière minutieuse et profonde. Grace à des flashbacks sobres et de qualité, on arrive à s'attacher relativement facilement aux héros du film, tous bien typés. Le film n'a rien de manichéen, et arrive à capter notre attention pendant toute la durée du film. Les dialogues sonnent juste et le coté noir est très bien rendue, à l'image de ces héros, pris dans une impasse, dans un point de non-retour inévitable. Excellente interprétation, Burt Lancaster bien sur mais surtout les seconds roles, notamment Hume Cronyn, impressionnant. Magistral.
3,0
Publiée le 16 novembre 2011
La réalisation est impeccable (décors, lumières), la maîtrise des scènes de foule est impressionnante (cantine, cour de prison, bataille finale), la mise en scène alterne scènes de prisons et flashbacks qui éclairent la vie intime des prisonniers, mais ce film est en deçà des grands films noirs de Dassin (La cité sans voile, Les bas fonds de Frisco ou Les forbans de la nuit) à cause d’une description un peu caricaturale des personnages et d’un scénario assez prévisible où chacun tient son rôle sans surprise.
4,0
Publiée le 8 septembre 2008
Un très bon film noir sans temps mort, avec d'excellents acteurs, sur le monde carcéral où l'on voit que certains gardiens sont pires que les prisonniers qu'ils gardent, parfois même un peu trop car après tout, ceux-ci ne sont pas non plus des anges.
anonyme
Un visiteur
3,5
Publiée le 17 octobre 2010
Un film solide qui n'arrive cependant pas à créer l' ambiance de tensionqui aurait fait un grand film malgré tout la fin est pleinement réussie.
5,0
Publiée le 17 mai 2017
Un des grands classiques sur le thème ‘’Evasion carcérale’’. Peu de films ont su rendre avec une telle force l’ambiance close des prisons malgré que dans ‘’Brute Force’’ les détenus disposent de la liberté de circuler dans la journée. C’est un film très pessimiste sur la nature humaine, il ne laisse pas de place à un espoir proche d’amélioration de nos comportements, le besoin de domination et le désir incessant de toute puissance représenté par les individus comme Munsay étant ancré comme un instinct animal. La réalisation est impeccable avec de beaux plans originaux, l’interprétation professionnelle et les trouvailles très bien choisies pour autoriser les spectateurs à ressentir le destin. A ce titre, les 5 interventions oniriques concentrées sur les souvenirs suscités par un vague portrait féminin sont édifiantes et la malchance de Gallagher dans son choix final l’est tout autant. Quant à la séquence qui voit l’élimination absolue d’un mouchard cerné par 5 lampes à souder, elle a de quoi nous faire avoir des cauchemars. ‘’Brute Force’’ porte bien son nom. Enfin, le scénario est impeccable, il est difficile d’y trouver des failles.
4,0
Publiée le 23 mai 2013
L'univers carcéral doit fasciner les Américains vu le nombre de films et série TV qu'ils s'y consacrent. Avec Les Démons de la liberté Jules Dassin réalise un remarquable film sur ce monde, les acteurs y sont tous prodigieux. La fin est particulièrement réussie.
2,5
Publiée le 2 avril 2017
Un film carcéral de qualité, mais de facture classique et plombé par des longueur. Avec une réalisation néanmoins inspirée. Voilà comment résumer l'œuvre de Jules Dassin.
4,0
Publiée le 12 mai 2024
Tout comme le film de prétoires, le film de prison est un genre très américain qui ne date pas d'hier ! En 1947, dans "Brute Force", on retrouve de nombreux ingrédients typiques du genre qui seront exploités dans les décennies suivantes, jusqu'à aujourd'hui.
Joe Collins sort tout juste d'isolement, après une combine mijotée par l'infâme gardien en chef. Celui-ci ayant une influence non négligeable, le directeur étant un incompétent sur la sellette et le médecin un alcoolique en fin de carrière. Joe décide donc de s'évader de l'enfer carcéral...
Il y a bien quelque caricatures dans le film, excusables au vu de son âge. Le fait que pratiquement tous les prisonniers soient des blancs. Ou qu'ils paraissent pour la plupart être de bons gars victimes de mauvaises circonstances, écrasés par un système implacable.
Pour autant les personnages sont bien développés, et surtout admirablement joués. Qu'il s'agisse des protagonistes ou des seconds rôles, presque tous sont marquants et ont des motivations humaines. Je citerai évidemment Burt Lancaster en dur à cuir déterminé à revoir sa femme. Ou Hume Cronyn, qui campe un excellent méchant. Avec son air aquilin de fasciste, son ambition à peine masquée, ses combines pour faire vaciller son patron, ou garder le contrôle sur les prisonniers en les torturant, physiquement ou psychologiquement.
La mise en scène de Jules Dassin n'est pas en reste. Dès le départ, le réalisateur utilise des cadrages précis pour renforcer l'impression d'enfermement par la prison, tantôt imposante, tantôt étouffante. Puis il livrera beaucoup de plans serrés sur ses personnages pris à la gorge. Il y a par ailleurs quelques scènes étonnement brutales pour l'époque, telle un règlement de compte dans un atelier, ou un interrogatoire aussi musical que musclé !
Du solide film de prison.
3,5
Publiée le 25 juillet 2017
"Ni intelligence, ni imagination, rien que la force brutale".
Un film dur et fort sur l'univers carcéral qui fait alterner face à la brutalité de la prison les scènes intimes où le détenu retrouve sa famille. Forcément terrible car ce bonheur fugace se paye très cher....... témoin cette fin assez impressionnante
4,0
Publiée le 9 septembre 2020
Traduire en français le titre anglais « Brute Force » par « Les Démons de La Liberté » a été un choix très malheureux. Celui de « Force Brute » aurait mieux servi la thématique centrale de ce très bon film. En effet, la problématique subtilement développée par Dassin ne porte pas tant sur le désir de s’enfuir que sur l’usage de la force dans l’univers carcéral. Cette problématique prend tout son sens dans la scène entre le médecin plus philosophe qu’alcoolique et le brutal maton en chef vicelard du pénitencier de Westgate. Elle se termine en une apothéose apocalyptique dans la scène finale. C’est par ce type de film au scénario, pourtant archi conventionnel que l’on reconnaît les vrais créateurs. Dassin, transcende des données de départ plutôt ordinaires, et les magnifie par le biais de plans formidablement efficaces, une direction d’acteurs très imposants (Lancaster, Cronyn, et Bickford) brillamment canalisés, et surtout par une mise en valeur de dialogues excellents et savamment théâtralisés.
4,0
Publiée le 24 mars 2015
Un classique des films d'évasion avec tous les ingrédients et notamment le chef virulent et sadique, le plan fou élaboré par le prisonnier déterminé et malin (excellent Lancaster). Rien de mirobolant mais du maîtrisé signé Dassin avec de l'efficacité grâce de belles scènes et des personnages forts.
1,5
Publiée le 1 janvier 2025
Le film se déroule intégralement dans un pénitencier américain -hors de courts flasback sur la passé délinquant de quelques détenus. Jules Dassin ambitionne d'y décrire, à travers une poignée de personnages (Burt Lancaster en est un parmi d'autres), un univers carcéral délétère, suivant, entre autres choses, le sadisme du gardien-chef.
Le film n'est absolument pas convaincant. D'une part, le scénario est faible, qui s'articule sans rigueur, sans imagination ni constance, autour du projet d'évasion du prisonnier Burt Lancaster. D'autre part -et c'est le plus dommageable- les protagonistes ne sont pas réalistes, trop lisses, trop théoriques pour faire passer la moindre authenticité humaine. Déjà, la population de ce pénitencier répond à une typologie assez étrange: tous les détenus sont vieux et souvent dégarnis! On nous les présente comme indisciplinés, voire dangereux. Or, le film montre des prisonniers dociles, même pas effrontés, des types tranquilles, polis et réfléchis. La dramatisation du film et son propos se heurtent constamment à cette représentation aseptisée et factice du criminel et de la détention.
De l'autre côté de la barrière, Hume Cronyn ( spoiler: qui torture un prisonnier sur la musique de Wagner
...sans commentaire) fait un tortionnaire sans explication, purement formel. Jusqu'au dénouement, spectaculaire mais limite grandguignolesque, on bavarde beaucoup, et c'est au détriment de la vérité carcérale.
4,0
Publiée le 29 juin 2010
Jules Dassin (père du célèbre chanteur Joe Dassin) réalise avec Les Démons de la liberté (1948) un sombre et violent film carcéral avec en tête d’affiche, une riche distribution où se côtoient Burt Lancaster et Charles Bickford.
Ici, le cinéaste y dépeint un univers âpre et suffoquant où des détenus doivent faire face à un redoutable capitaine qui prend un plaisir sadique à les faire souffrir (on se souviendra longtemps de la séquence de tortures pendant laquelle il écoute du Wagner).
Hume Cronyn incarne cet être ignoble qui sera à l’origine d’une mutinerie générale. Un personnage souvent vu et revu au cinéma, mais jamais interprété de la même façon (l’un des meilleurs exemples qui soit reste La Ligne Verte - 2000). La mise en scène pour le moins originale, alterne entre le passé et le présent par le biais d’innombrables flashs back nous permettant de mieux connaître les personnages clés du film. L’intrigue passionnante nous tient en haleine tout au long du film, grâce à un scénario captivant, des acteurs parfaits et un dénouement palpitant.
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