Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
cylon86
2 560 abonnés
4 430 critiques
Suivre son activité
5,0
Publiée le 3 février 2013
Film qui établit Jules Dassin dans la cour des grands, "Les démons de la liberté" dépeint un univers carcéral impitoyable qui transforme les détenus soit en délateurs, soit en assassins. Dans ce monde cruel où règne un implacable capitaine qui jouit de sa puissance sur les détenus (Hume Cronyn, parfait de sadisme et d’ambiguïté), certains prisonniers ont encore l'espoir de s'évader. Dassin dépeint cette société carcérale comme une usine à assassins où le pouvoir ou l’oppression s'expriment toujours de manière violente. Il n'y a pas de sortie, pas d'issue possible si ce n'est la résignation et le profil bas. Parmi les détenus rêveurs, Burt Lancaster compose un personnage brave et déterminé et la mise en scène met en valeur chaque action ainsi que les rapports entre les personnages, plaçant toujours l'odieux capitaine en position de force. Tout est réglé comme du papier à musique et malgré le pessimisme qui en ressort, le film reste un chef-d’œuvre sur l'univers carcéral.
Un film de prison par le cinéaste social qu’était Jules Dassin ne peut qu’être intéressant et engagé. Comme de fait Dassin dénonce l’autoritarisme prôné par l’administration pénitentiaire américaine à travers le mano à mano engagé entre le directeur convaincu du rôle de réinsertion de la prison et son adjoint en prise directe avec les détenus qui profitent de son pouvoir pour assouvir ses instincts sadiques et sa soif de pouvoir. L’adjoint en question est joué par un Hume Cronyn pour le moins stupéfiant en gardien tendance fasciste qui tel le Duché n’hésite pas à prendre des poses extatiques en maillot de corps dans son bureau pour se convaincre que malgré sa frêle corpulence il est en capacité d’assouvir son ambition de prendre la tête de la prison. Dans ce débat inégal entre le directeur craintif et le garde chiourme aux crocs acérés, seul le vieux médecin alcoolique apporte la contradiction qu’il poussera à son terme lors d’une scène mémorable où Cronyn est en train d’investir avant l’heure la place de directeur en prenant place dans le fauteuil du chef. Parallèlement au drame qui se joue en haut de l’organigramme, les prisonniers avec Lancaster à leur tête se préparent à s’enfuir mais les mouchards ont déjà joué leur rôle et Hume Cronyn peaufine sa riposte. Dassin nous montre très bien les jeux de pouvoir au sein des prisonniers leur cortège d'alliances qui vont et viennent. Les flashbacks où il nous montre comment certains détenus sont arrivés dans leur geôle sont un peu angéliques et affaiblissent un peu le propos. En effet dans les prisons françaises ou américaines tous les détenus ne sont pas des braves types à qui le sort a joué un mauvais tour. Les dissonances dans le staff entraîneront une révolte des prisonniers qui se terminera dans un bain de sang au cours duquel Cronyn dictateur à peine promu sur son trône sera jeté tel Mussolini en pâture à la meute déchaînée par Lancaster dans un geste sacrificiel juste avant de rendre l’âme. Du grand Dassin qui nous montre qu’au-delà de ses préoccupations politiques qu’il entendait défendre dans ses films il savait parfaitement manier les codes du film de genre.
Film de la période américaine de Jules Dassin avant qu'il ne soit dénoncé par le réalisateur E. Dmytryk (selon la documentation), puis black listé lors des épisodes de chasses aux sorcières que connut le milieu du cinéma américain, " brute force" fait figure de réussite majeure du cinéaste.
Certes Dassin critiqua la modification du montage que fit le studio et on aurait aimé connaître la version souhaitée par le cinéaste ; c'est néanmoins une grande réussite du père du futur chanteur Jo Dassin.
La distribution dominee par Burt Lancaster est remarquable ( Yvonne de Carlo n'occupe qu'un tout petit rôle) et Dassin connu pour ses idées progressistes profite pour fustiger certains représentants de l'institution, voire l'institution elle-même.
Le personnage du surveillant chef de l'unité carcérale est décrit comme un pervers psychopathe, finalement plus tordu que les détenus héros du film qui vont tenter de s'évader.
Le titre en français, au vu de ce qui est montré à l'écran, trahit l'esprit du film qui décrit un monde guidé par la violence et la perversité.
On peut relever que J. Losey qui fut aussi conduit à quitter les usa pour les mêmes raisons que Dassin réalisera plus tardivement " les criminels" ( grande réussite) qui trouve beaucoup de points de convergence avec " brute force".
Relevant de l'univers du film noir et du sous genre du film d'évasion, c'est un opus de Dassin que les amateurs du cinéma du patrimoine ne manqueront pas.
Pour ma part, il s'agit même d'un des meilleurs films, de sa filmographie.
Superbe film de Jules Dassin sur l'univers carcéral, avec l'imposant Lancaster et Hume Cronyn qui excelle dans le rôle d'un maton sans pitié. Le film est plein de beaux plans contrastés entre l'obscur et la clareté. Les dialogues sont bien écrits, la fin émouvante, c'est un fim très pessimiste, très noir, qui a influencé j'imagine pas mal de films sur les prisons. Une référence !
Un film intense sur le monde carcéral, des les premières images, on entre dans la prison pour ne plus en sortir, si ce n’est par le biais de flash back, plus proche du fantasme que de la réalité. L’univers du pénitencier est dépeint de manière assez brutal, avec ses gardiens sadiques et fascisant (le maton en chef torture les détenus en écoutant du Wagner), ses mouchards et la révolte finale, paroxysme de violence baroque ou tout se termine dans le feu et le chaos, un grand moment de cinéma.
Huis clos carcéral à l'atmosphère étouffante, avec notamment des décors et une luminosité très réussis. Le face à face entre Burt Lancaster, prisonnier rebelle, et Hume Cronyn, gardien sadique, vaut le déplacement. Une réussite formelle qui s'appuie sur un superbe casting !
À travers ce portraits de prisonniers cherchant à s'évader à tout prix car maltraités par un gardien en chef tyrannique, Jules Dassin réalise un film d'une très grande élégance, où chaque homme porte avec pudeur et silence sa part de souffrance et son lourd vécu. Une mise en scène impeccable.
Plus qu'un film sur l'univers carcéral, très sombre, très dense, Jules Dassin propose une oeuvre aux résonances politiques. Sa thèse : le microcosme de la prison est à l'image d'une société injuste et coercitive, où les "faibles meurent pour que les forts vivent". Une société d'où "personne ne s'évade jamais". C'est aussi un vrai film noir, écrasé par la fatalité. Le noir et blanc, tout en contraste expressionniste, est superbe. Les personnages principaux, fauves en cage et perdants magnifiques, sont dessinés tout en nuances. Et les sous-entendus homosexuels et sadomasochistes, autour du personnage de Munsey, s'avèrent assez osés. Le scénario a été écrit par Richard Brooks et ne manque pas de scènes marquantes, avec des dialogues de qualité. Seuls les flash-back sont d'un intérêt inégal.
Un très bon film noir mené par Jules dassin qui soigne à merveille son sujet. Dommage tout de même pour ce manichéisme qui transpirera durant le film (gentils détenus contre méchants gardiens) et qui laisse un goût amer à plusieurs reprises. Messieurs les cinéastes, une prison sans gardiens, ça donne l'enfer. Pensez-donc à les remercier par moment, ça ferait plaisir au public, et surtout ça nous changerait! Côté casting, Burt lancaster impeccable en homme taciturne qui arrive à transmettre tant d'émotions par son seul regard. Côté pourriture, difficile de faire une meilleur prestation que Hume Cronyn qui jouera le démon de la liberté à merveille.
Burt Lancaster, ou la haine intériorisée. Le seul bémol d'emblée pour ce film, c'est le détenu chantant, c'est pénible.
Pour le reste on est dans la symbolique superbe, tout en noir et blanc, la porte de la prison en bouche mangeuse d'homme, le directeur sadique, la mine aux forçats, la scène du wagonnet... on n'a rien fait de mieux depuis dans le genre.
Ce film est un chef d'oeuvre, et je pèse mes mots. C'est tellement triste que les vieux films ne soient pas plus regardés ou alors à reculons. Il n'a rien à envier à 99% des productions modernes. Le meilleur film que j'ai vu sur le monde carcérale mais pas seulement, sur la justice, sur la différence entre le bien et le mal, une fin magistrale et le tout couronné par des acteurs exceptionnels, avec Burt Lancaster en tête évidemment! Un film à voir et à revoir!