Taxi driver est un thriller américain réalisé par Martin Scorsese, sorti en 1976. Mêlant un fabuleux Robert de Niro, Une ville de New York terrifiante des années 70 et une bande son à la fois calme et oppressante, Taxi Driver fait partie des plus grands film de tous les temps. Robert de Niro incarne Travis Bickle, un ancien marine vétéran de la guerre du Vietnam et insomniaque de 26 ans, qui postule pour une compagnie de taxi New-Yorkais pour combler ses nuits blanches. Ce jeune homme est un être rongé par la solitude et son rythme de vie, il n’a aucune connaissance politique, musicale ou encore cinématographique, il passe ses soirées à regarder des films pornographiques au cinéma, Il n’a pas de vie sociale, il n’a personne. Le film se concentre donc sur Travis, sur ses observations et ses opinions, notamment par le biais de ses écrits, qui sont narrés par lui-même. La caméra et la mise en scène en disent d’elles même : ses paroles, plus ces dernières montre a travers lui sa perception négative de la vie, de la ville de New-York et ses habitants. Il est dégouté de tout, on a effectivement tendance à ressentir l’écœurement qu’il éprouve de la métropole, de fait, cette dernière était bondée de prostituée, de toxicomanes, ce n’était pas la destination de rêve des européens de nos jours, il s’agissait d’une ville sordide, sombre et surtout très dangereuse. C’est quand il rencontre la magnifique Betsy, partisane du sénateur Charles Palantine, candidat aux élections présidentielles, qu’il va enfin voir de la couleur dans sa vie fade et ennuyeuse.
Leur relation va tourner au vinaigre et Travis va pour ainsi dire assez mal le vivre, on peut le voir au cours de la scène où il essaye une énième fois de l’appeler, la séquence est plutôt malaisante et la caméra se déplace latéralement comme pour démontrer qu’elle était également gênée.
C’est cette rechute qui va accroitre doucement sa violence, sa négativité et sa colère, qui est symbolisée par son médicament qui fait bouillir l’eau, et son regard dévasté lorsqu’il est au bar avec ses collègues de boulot. Il va perdre son sang-froid, finalement se rendre compte que c’est une fille comme toutes les autres, excepté sa beauté, qu’il admire tant. Ses rencontres vont le marquer tout au long du film :
le candidat Palantine, son client azimuté convoitant tuer sa femme, le braqueur de l’épicerie qu’il a tué…
Il va lors de cette deuxième partie du film, essayer de donner un sens à sa vie. Sans y parvenir, il va se mettre à vouloir changer la vie de quelqu’un d’autre, Iris, une jeune adolescente prostituée. Il va faire connaissance avec elle et va se résoudre à vouloir la sortir ce cet univers malsain, Travis ne peut pas concevoir de telles activités à cette âge-là, il souhaite réellement la protéger. Ce sont partiellement des prétextes pour pouvoir enfin agir en héros et faire quelque chose de plus intéressant de son existence terrestre.
Le chauffeur de taxi va un soir, partir à la rencontre du proxénète de la jeune fille, Matthew, ou Sport ( interprété par Harvey Keitel ), pour les intimes, avec l’intention de délivrer Iris de cet hors la loi, tel un cow-boy sauvant une fille prisonnière d’un gangster. La scène de « libération » de Travis est très marquante, il tue 3 hommes collaborateurs avec une violence inouïe, et Iris, devant cette situation, est absolument paralysée de peur, la traumatisant surement à vie… Le chauffeur, touché par balles à l’épaule et blessé la nuque, essaye à deux reprises de mettre fin à ses jours après cette séquence funeste, mais plus de munitions dans les deux révolvers. Cela donne lieu à un contexte très significatif : c’est du pur génie de mise en scène, cela peut paraitre banal, mais cette scène est extrêmement mélancolique et douloureuse. On voit Travis s’assoir sur le canapé, livrer à lui-même, entre les cadavres et la fillette en pleurs, entre le mal et le bien. Il est enfin, malgré ses barbaries, considéré comme un héros par la presse et la famille de Iris.
Taxi driver me fait penser à une sorte de mélange entre Drive ( pour sa mise en scène et son coté très calme ) et Fight Club ( pour sa morale et le train de vie des personnages ). Ce long-métrage n’est pas un film universel, mais il est sans doute l’un des plus unissant.